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Montaigne, étude linéaire 3, « Les Coches », page 83 à 85

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Par   •  4 Février 2021  •  Analyse sectorielle  •  1 428 Mots (6 Pages)  •  2 963 Vues

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Montaigne, étude linéaire 3, « Les Coches », page 83 à 85
« notre monde… trahis eux-mêmes»

Introduction :
« Notre monde vient d’en trouver un autre » : il s’agit de la problématique officielle de notre parcours. Dans l’économie des « Coches » sur le luxe et la dépense, Montaigne admire l’architecture splendide des empires précolombiens , dans la mesure où ces dépenses exprimaient une forme de gratuité et de mépris des richesses, qui contraste avec la cupidité mercantile des conquistadores.
Le Nouveau Monde est décrit comme un monde enfant,ce qui n’implique pas qu’il cède au nôtre en termes de magnificence mais ce qui le met à la portée des convoitises et des violences de notre civilisation.
Problématique pourquoi « cet autre monde » « entrer[a]-t-il en lumière quand le nôtre en sortira » ? (Ligne 12–13)
Mouvement du texte : premier paragraphe (ligne 1-15) : un monde enfant ; deuxième paragraphe (ligne 16–40) : l’Europe responsable du déclin et de la perte de ce monde.

Étude linéaire :
L’adjectif possessif « notre » qui commence le texte est inclusif, c’est-à-dire qu’il inclut aussi Montaigne qui prend ses responsabilités. Le pronom indéfini « autre » rappelle la question de l’altérité : comment l’être humain réagit-t-il face à l’autre, qui est différent ?
Le terme « frères » évoque le thème de la fraternité. Montaigne est ironique car l’approche des Européens a été belliqueuse et leur intention était d’évangéliser ces peuples. Pourtant un des principes du christianisme est que tous les hommes sont frères! Le comportement des Européens est donc sacrilège.
La référence aux « démons» et « Sibylles » rappelle le syncrétisme humaniste, c’est-à-dire la culture humaniste qui mêle référence à l’Antiquité et au christianisme. Par ailleurs cette diachronie (retour vers l’Antiquité qui permet de traverser le temps) indique que l’ignorance européenne est profondément ancrée. Le verbe « ignorer » déprécie le savoir européen, utilise une fois de plus l’idée de relativité des notions. Il abaisse la prétention des Européens qui sont des ignorants. Comme tous les textes de Montaigne, ce passage est épidictique, c’est-à-dire qu’il pratique le blâme et /ou l’éloge.
« Non moins grand… Jusqu’à enfant » : la comparaison des amérindiens avec l’enfance signale qu’ils ne sont pas nécessairement inférieurs aux Européens , qu’ils sont faibles uniquement parce qu’ils sont encore dans l’état naturel de l’enfance. Commence alors une métaphore filée sur le thème de l’enfance. Étymologiquement le terme enfant vient du latin « infans » qui signifie « qui ne sait pas parler » . C’est pourquoi « on lui apprend encore son a,b,c» il va suivre toute une éducation.
« Tout nu au giron » : la métaphore est maintenant celle d’un nourrisson. Associée à l’adjectif  « nu », elle suggère la pureté, l’innocence (rappel : étymologie : qui ne nuit pas/contrairement aux Européens)des amérindiens.
« Il ne vivait que des moyens de sa mère nourrice » : la restriction « ne… que » accroît le lien qui existe entre l’amérindien et la nature.
« Nous concluons» : avec le nous l’implication de Montaigne est totalement assumée .
« Ce poète ». Il s’agit du poète latin Lucrèce, argument d’autorité en référence à la culture humaniste latine. Dans cette fin de paragraphe l’auteur utilise des futurs, qui sont prophétiques: il montre l’agonie de l’Europe.
« L’univers tombera en paralysie » : cette fin de paragraphe est fondée sur une métaphore filée de la santé puisque s’ajoutent les termes « perclus » et en antithèse « vigueur». L’Europe est très malade. La vision est apocalyptique. Il ne faut pas oublier que le terme Apocalypse signifie étymologiquement : « ce qui révèle », donc c’est à la fois une fin du monde–pour les Européens–et une révélation–du Nouveau Monde qui est en train de naître. La conception historique de Montaigne est cyclique. Devant l’instabilité des empires, l’auteur éprouve un malaise face aux soubresauts de l’Histoire. Il en a souvent la nausée, analogue au mal de mer, qui donne le ton, à l’entrée du chapitre. le Nouveau Monde a sombré lui aussi, à cause des Européens, dans le chaos et la destruction, idée qui commence le second paragraphe.


Second paragraphe :

Montaigne s’implique encore plus fortement avec le « je ». Il est suivi d’un « nous » inclusif, qui souligne la responsabilité, voire la culpabilité de l’Europe face aux amérindiens. Commence alors le réquisitoire. L’Europe est criminelle puisqu’elle est coupable de la « déclinaison et ruine » du Nouveau Monde. Le terme « contagion » est à prendre d’abord au sens propre puisque, en arrivant dans ces nouvelles contrées, les Européens ont apporté leurs maladies et tué de nombreuses indiens. Il est ensuite à prendre au sens figuré car l’Europe est en train de corrompre cette civilisation jeune et de hâter sa déchéance.

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