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De Coches, de Michel de Montaigne, livre III, chap. VI

Commentaire de texte : De Coches, de Michel de Montaigne, livre III, chap. VI. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Mai 2013  •  Commentaire de texte  •  2 183 Mots (9 Pages)  •  1 805 Vues

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Extrait des Essais de Michel de Montaigne, livre III, chap.VI « Des coches »

Introduction : Montaigne, à travers le chapitre Des coches choisit de dénoncer la brutalité des conquêtes européennes du Nouveau Monde. Ce thème prend son importance à son époque puisque depuis la renaissance, les conquêtes de nouvelles terres et les grandes découvertes se multiplient.

Comment Montaigne s'y prend-il pour dénoncer les conquêtes européennes ?

1. Critique du comportement européen

La description des européens que fait Montaigne dans ce texte est réalisée de sorte à ce que l’on puisse se placer selon le point de vue des indiens.

a) Les européens vu par les indiens

- nombreuses périphrases, décrivant hommes et objets plutôt que de les nommer (= constatation des indiens qui n’ont pu que se fier à ce qu’ils voyaient, car ils ne connaissaient pas et ne savaient pas nommer) : « des gens barbus, divers en langage, religion, en forme et en contenance » pour désigner les conquérants européens. L.18

(« d’un endroit du monde si éloigné » désigne l’europe, dont ils ignorent jusqu’à l’existence)

« des grands monstres inconnus »  l'expression désigne les chevaux (l.21)

« une peau luisante et dure » désigne armure

- toute la dernière phrase est construite selon on point de vue interne, celui des indiens :

« le miracle de la lueur d’un miroir ou d’un couteau » (cela n’a rien de miraculeux, mais les indiens le pensaient)

- l’extrait ne comporte que 5 phrases. La dernière, de « Car, pour ceux qui… » l.16 à la fin du texte est extrêmement longue, et la ponctuation qui la découpe est le point virgule. Cette phrase longue et complexe provoque un effet de trop plein, nous embrouille, et nous oblige à lire une longue partie sans faire de pause (obligation de la relire pour comprendre.) Le sentiment d’incompréhension et l’accélération de rythme qu’elle provoque nous renvoie au sentiment des indiens qui ont vu surgir les conquérants.

- les expressions du texte traduisant ce sentiment sont « le juste étonnement qu’apportait à ces nations-là de voir arriver si inopinément des gens […] » et « la curiosité de voir des choses étrangères et inconnues » l.32

Montaigne critique le comportement des occidentaux vis-à vis des indiens. On peut dire qu’il les diabolise, et les déshumanise, par opposition aux indiens.

b) Des abus pour obtenir le profit

- Périphrase pour désigner les européens : « ceux qui les ont subjugués » (subjugué signifie mettre sous le joug, réduire en esclavage) péjoratif, dénonce les actes des européens. De même avec « ruses et batelages » l.16

- champ lexical des armes : « peau luisante et dure » l . 23 (qui désigne les armures des conquérants) ; « arme tranchante et resplendissante » l.23 ; « couteau » l.24 ; « pièces et arquebuses » l.27 ; « armes » l.30 montre brutalité et des européens et la vision effrayante qu’ils donnent

s’oppose à « arcs, pierre, bâtons et bouclier de bois » qui suffit à décrire l’équipement rustique, artisanale et minimaliste des indiens.

- « cette disparité » l.33, montre l’abus de la force des conquérants sur les indiens

- de même, l’antithèse « ils se sont perdus par cet avantage » l.11 dénonce le fait qu’ils aient profité de l’accueil des autochtones pour les envahir ; que leurs qualités et leur droiture ont desservi les indiens.

- leur innocence est mal récompensée, car les européens tirent profit de leur ignorance : « pour le miracle de la lueur d’un miroir ou d’un couteau, allaient échangeant une grande richesse en or et en perle » l.25

- « perdus » « vendu » et « trahis » dans une même phrase, l.11 montrent la cruauté des occidentaux envers les indiens.

2. Un nouveau monde utopique ?

Nous allons maintenant nous attacher au caractère utopique du nouveau monde tel que Montaigne le décrit ici.

a) La beauté du nouveau monde

- champ lexical de la beauté : « l’épouvantable magnificence » l.3 ; « excellemment » l.6 ; « la beauté » l.7

- le nouveau monde est prospère et abondant en richesses : « richesse en or et en perle » l.25 ; « en or » l.6, « pierrerie , plume, coton, peinture»

- lieu décrit comme débordant de merveilles, avec la reprise anaphorique de « tous les » : « tous les arbres », « toutes les herbes », « tous les animaux »

( « entre plusieurs choses pareilles » l.4 montre le foisonnement d’autres beautés)

- référence à un « cabinet » l.6, ancêtre du musée (où sont répertoriées ces merveilles), et donc lieu de culture et d’éducation important.

- la population est pacifique, et seules les qualités des habitants sont décrites ici.

b) L’éloge des indiens

Montaigne utilise plusieurs procédés pour donner la meilleure image possible des autochtones.

- nombreuses énumérations des qualités des indiens nous montrent un peuple vertueux sous tous points de vue : « clarté d’esprit naturelle » et « pertinence » l.2

- « dévotion, observance des lois, bonté, libéralité, loyauté, franchise » l.10-11

« hardiesse, et courage », « fermeté, constance, résolution contre les douleurs et la faim et la mort » l.12-13

« amitié » et « bonne foi » l.31

Montaigne évoque ces qualités non pas en une seule fois, mais les répartie tout au long du texte pour montrer une certaine exhaustivité de leur bonté, et marquer encore plus  le lecteur. Montaigne idéalise complètement les indiens.

- nombreuses comparaisons avec les occidentaux, en faveur des indiens :

« ils ne nous devaient rien en clarté d’esprit […] et en pertinence » l.1

« ils ne nous cédaient rien non plus en l’industrie » l.8-9

« il nous a bien servi de n’en avoir pas tant qu’eux » (en parlant de vertus)

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