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Commentaire du portrait de la princesse de Clèves

Commentaire de texte : Commentaire du portrait de la princesse de Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Juillet 2018  •  Commentaire de texte  •  1 992 Mots (8 Pages)  •  869 Vues

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  Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu, que par une extrême défiance de soi-même, et par un grand soin de s'attacher à ce qui seul peut faire le bonheur d'une femme, qui est d'aimer son mari et d'en être aimée.

    Cette héritière était alors un des grands partis qu'il y eût en France ; et quoiqu'elle fût dans une extrême jeunesse, l'on avait déjà proposé plusieurs mariages. Madame de Chartres, qui était extrêmement glorieuse, ne trouvait presque rien digne de sa fille ; la voyant dans sa seizième année, elle voulut la mener à la cour. Lorsqu'elle arriva, le vidame alla au-devant d'elle ; il fut surpris de la grande beauté de mademoiselle de Chartres, et il en fut surpris avec raison. La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.

Mme de La Fayette, La Princesse de Clèves, 1678

Intro : c’est au XVIIeme siècle que naît le roman moderne avec l‘apparition  de l’analyse psychologique des personnages, qui s’approfondira au fil des siècles par la suite. L’un des premiers romans modernes est La princesse de Clèves de Madame de Lafayette. Cette femme est née en 1654 à Paris dans une famille de petite noblesse de l'entourage de Richelieu (sa mère est fille d'un médecin du roi et son père est écuyer du roi), elle sera dame d'honneur de la reine Anne d'Autriche. Elle reçoit une éducation littéraire et fréquentera les salons en vogue. Elle se mariera avec le comte de La Fayette en 1655 et lui donnera deux fils. Elle meurt en 1693.

. Son chef d’oeuvre, La princesse de Clèves raconte l’histoire de: Mademoiselle de Chartres qui vient tout juste, à seize ans, d'arriver à la cour d'Henri II. Cette demoiselle est très vite remarquée par sa beauté sans égale, notamment par le Prince de Clèves et le duc de Guise. Conseillée par sa mère qu'elle admire énormément elle deviendra plus tard Princesse de Clèves. Malheureusement, elle n'éprouvera que de l'amitié pour son mari et tombera amoureuse du duc de Nemours, un homme rencontrant un vif succès auprès des femmes. Mais vertueuse, elle ne suivra jamais son Coeur et restera fidèle à son mari. Le présent extrait se situe au début du livre et nous présente un portrait fort élogieux de l’héroïne, que nous découvrons en même temps que les gens de la cour. On peut se demander de quels idéaux cette femme qui incarne la perfection est-elle porteuse ? Nous verrons dans un premier temps que le portrait de la jeune-fille est un modèle de perfection pour le XVIIeme siècle, puis qu’il incarne de fortes valeurs mettant en avant le devoir conjugal qui doit primer sur les passions et notamment l’amour.

I Une femme sous le signe de la perfection.

  1. Perfection physique

c’est le 1er élément du texte : »une beauté » repris à la seconde ligne, « une beauté parfaite », hyperbole. Champ lexical « de belles personnes » ; « de la grande beauté de Mlle de Chartres » ; « une personne qui avait de la beauté » « pleins de grâce et de charme », intensif.

Cette beauté est mise en scène car elle est aperçue par les courtisans, importance du regard : « attira les yeux de tout le monde » ; « elle donna de l’admiration »,Cela commence donc par une découverte collective, puis c’est un seul homme qui est touché le vidame « fut surpris de la grande beauté », donc elle ne laisse pas indifférent, et insistance de l’écrivain : « il fut surpris avec raison ». Encore plus accentué par le fait que tous ces regards admiratifs et étonnés viennent de personnes habituées à voir des beautés dans un lieu où on était si accoutumé à voir de belles personnes » l 3

 Critères de beauté qui apparaissent surtout vers la fin du texte «Ils se concentrtent sur les canons de la beauté classique  du XVIIeme siècle« extrême jeunesse » encore une fois hyperbole. On nous indique qu’elle a 16 ans..

Blancheur du teint et blondeur des cheveux, « traits réguliers », formule superlative « que l’on n’a jamais vu qu’à elle » avec apparition du présent de vérité générale pour insister sur l’idée. Ce sont les critères de beauté du 17 eme siècle.

  1. Perfection morale

Mais cette beauté s’accompagne de non moins parfaites qualités morales : ces qualités viennent de la mère, pour laquelle on ne tarit pas d’éloges, énumération : « dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires » Le narrateur utilise ici un groupe ternaire souvent associé à l'éloge dans la littérature classique/.Et l’on a en plus un adjectif hyperbolique « extraordinaire » Ce qui peut laisser présager que la fille sera de même. On nous indique qu’elle travailla à « cultiver son esprit et sa beauté » l’intelligence et la culture de la jeune-femme (qualités intellectuelles) ont donc été sollicitées, conformément aux usages de l’époque où la femme devait être cultivée pour pouvoir tenir salon, mais pas seulement, un soin tout particulier est donné aux qualités morales : « elle songea aussi à lui donner de la vertu ». Insistance voc de la vertu : « honnête femme », « élévation » « vertu » de nouveau « digne ». On voit que les qualités morales sont aussi importantes que les qualités physiques.

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