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Commentaire La princesse de Clèves, chapitre 1, la scène de bal

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Par   •  26 Janvier 2020  •  Commentaire de texte  •  1 563 Mots (7 Pages)  •  1 707 Vues

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Extrait :

Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite, puisqu'elle donna de l'admiration dans un lieu où l'on était si accoutumé à voir de belles personnes. Elle était de la même maison que le vidame de Chartres, et une des plus grandes héritières de France. Son père était mort jeune, et l'avait laissée sous la conduite de madame de Chartres, sa femme, dont le bien, la vertu et le mérite étaient extraordinaires. Après avoir perdu son mari, elle avait passé plusieurs années sans revenir à la cour. Pendant cette absence, elle avait donné ses soins à l'éducation de sa fille ; mais elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable. La plupart des mères s'imaginent qu'il suffit de ne parler jamais de galanterie devant les jeunes personnes pour les en éloigner. Madame de Chartres avait une opinion opposée ; elle faisait souvent à sa fille des peintures de l'amour ; elle lui montrait ce qu'il a d'agréable pour la persuader plus aisément sur ce qu'elle lui en apprenait de dangereux ; elle lui contait le peu de sincérité des hommes, leurs tromperies et leur infidélité, les malheurs domestiques où plongent les engagements ; et elle lui faisait voir, d'un autre côté, quelle tranquillité suivait la vie d'une honnête femme, et combien la vertu donnait d'éclat et d'élévation à une personne qui avait de la beauté et de la naissance. Mais elle lui faisait voir aussi combien il était difficile de conserver cette vertu [...]La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle ; tous ses traits étaient réguliers, et son visage et sa personne étaient pleins de grâce et de charmes.

La Princesse de Clèves, 1ère partie

Le texte que nous allons étudier est issu du roman de Mme de la Fayette, publié en 1678 sous un pseudonyme. C’est un roman classique comportant des touches de préciosité. L’extrait, prend place au début de l’ouvrage, Mme de la Fayette y fait le portrait de Mlle de Chartres, future princesse de Clèves. Dans le texte, Mme de Chartres introduit sa fille, Mlle de Chartres à la Cour de Henry II. Elle se distingue de part sa beauté exceptionnelle, sa bonne éducation et son esprit. Nous allons étudier l’extrait où elle est pour la toute première fois présentée à la Cour. Il s'agit d’examiner en quoi ce portrait de Mlle de Chartres reflète la vision qu’a l’auteure de la société aristocratique de son époque. Après avoir analysé comment sont dressés les portraits physiques et moraux de Mlle de Chartres, nous allons nous pencher sur la vision critique de la société que dresse la narratrice.

Le texte s’ouvre sur une formule impersonnelle, “il parut alors une beauté à la Cour” avisant d’entrée de jeu du caractère exceptionnel de la jeune fille, faisant d’elle une allégorie de la beauté. L’extrait entier relève du registre épidictique, riche en procédés hyperboliques, insistant sur l’idéal que représente le personnage, “beauté parfaite”(l.2), “un éclat que l’on n’a jamais vu qu’à elle”(l.18). Par là même, le mot “beauté” est repété, quatre fois, tout le long du texte : “il parut alors une beauté à la Cour”(l.1), “c’était une beauté parfaite”(l.2), “elle ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté”(l.9), “une personne qui avait de la beauté et de la naissance”(l.17). L’auteure insiste manifestement sur la beauté du personnage. On peut déduire que cette beauté n’est pas banale, car elle attire à elle tous les regards, de plus, à un endroit où la beauté n’est pas un signe de distinction: “ dans un lieu où on était si accoutumé à voir de belles personnes”(l.2), l’auteur idéalise le personnage jusqu’à rendre sa beauté presque irréelle, féérique. Également, c’est seulement dans les trois dernières phrases du texte, que le personnage de Mlle de Chartres est décrit formellement, avant cela, sa beauté est seulement vaguement suggérée afin de nous laisser l’imaginer.

En addition à cette splendeur dont fait preuve la jeune demoiselle, celle-ci a bénéficié d’une éducation irréprochable, bien qu’originale. En effet, son initiation mêle des valeurs classiques telles que la vertu, répétée trois fois “ la vertu et le mérite étaient extraordinaires”(l.5), “ elle songea aussi à lui donner de la vertu”(l.9), “il était difficile de conserver cette vertu “(l.18), à un présent de vérité générale, souvent utilisé dans les maximes ou proverbes. L’auteure l’utilise ici pour exprimer l’aspect original de l’éducation qu’inculque Mme

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