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Commentaire littéraire princesse de clèves

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Par   •  14 Décembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 179 Mots (5 Pages)  •  5 347 Vues

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Extrait : Espionnage de Mme de Clèves par le Duc de Nemours dans le jardin

         Cet extrait du roman « La Princesse de Clèves » écrit en 1678 par Madame de La Fayette s'inscrit dans le mouvement du classicisme. Le classicisme a pour idée majeure de ne pas céder à la passion, que la raison garde toujours le dessus. Dans ce texte, le duc de Nemours, amant de la Princesse de Clèves, est venu jusqu'à son jardin dans sa maison de Coulommiers pendant la nuit. Il s'y introduit sans se faire remarquer, admirant secrètement sa bien aimée. Nous allons voir comment cette scène intime et remplie d'amour est possible sans que leurs regards ne se croise directement à un seul instant.

I.Un lieu théâtral avec une scène d'espionnage

     Alors que le duc de Nemours se trouve dans le jardin, il aperçoit la Princesse dans le cabinet, lieu normalement intime et fermé, loin des regards. Cependant, de l'endroit où il se situe, monsieur de Nemours a accès à cette scène dans toute sa splendeur, car il y a beaucoup de lumière provenant du cabinet : « il vit beaucoup de lumières dans le cabinet ». On peut aussi constater un nombre étonnant d'ouvertures, notamment des fenêtres : « toutes les fenêtres en étaient ouvertes » ou « derrière une des fenêtres qui servaient de porte ». Cette notion de porte montre que ce lieu fermé reste ouvert, on peut voir ce qu'il s'y passe de par les nombreuses ouvertures mais aussi y rentrer. Le duc de Nemours bénéficie ainsi d'un point d'observation caché dans l'ombre, qui lui permet de s'immiscer dans la vie intime de son amante, comme si il assistait à un spectacle.

        Monsieur de Nemours admire madame de Clèves, il ne la quitte pas des yeux. Son regard est permanent, il l'observe, fasciné par sa beauté. Le lexique du regard est très présent dans ce passage : « il vit (x4) », « cette vue », « remarqua », « se mit à regarder » . Il l'espionne littéralement, tapis dans l'ombre. C'est un regard que l'on peut s'imaginer comme voyeur, car cette vue intime de son amante sans qu'elle soit au courant lui procure une certaine fascination et même du plaisir. Sans compter le fait que le narrateur décrit la Princesse comme nue via une litote : « elle n'avait rien sur sa tête et sa gorge ». Ce lieu secret est une métonymie du corps féminin, et l'on peut qualifier ce regard intrusif de viol symbolique.

        Ce jardin de la maison de la Princesse où s'introduit le Duc est difficile d'accès. Monsieur de Nemours doit faire preuve de grande agilité et de détermination pour ne pas se faire remarquer par son amante. Alors que l'on pourrait s'imaginer un simple jardin, celui de la maison secondaire de Coulommiers est comparé à une vrai forteresse : « les palissades fort hautes », « pour qu'on ne pût y entrer ». C'est une métaphore hyperbolique. Alors le Duc doit se glisser comme un voleur qui ne devrait faire le moindre bruit ou le moindre geste pouvant être repéré : « se fare passage » « en se glissant ». Il ne doit rien perturber, se fondre dans la nature, rester camouflé dans le jardin. Il voit sans être vu, principe même d'un espion, et il avance pas à pas avec toute la discrétion nécessaire à cette tâche, je cite « s'en approcha », « se rangea » . C'est une mission difficile, mais sa vaillance et sa détermination, motivées par la passion de son amour lui donnent la force et le courage nécessaire pour mener à bien sa quête.

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