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Cours droit des biens L2

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Par   •  27 Novembre 2018  •  Cours  •  30 705 Mots (123 Pages)  •  509 Vues

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Droit des biens

Bibliographie :

Jean Carbonnier, manuel de droit des biens.

François Terré chez Dalloz

Manuel de Zenatti et Revet

Le droit des biens est une matière fondamentale parce qu’elle contient des notions fondamentales. On la range à côté du droit des personnes, du droit de la responsabilité civile, du droit des obligations. Elle fait partie des enseignements obligatoires mais c’est paradoxalement une matière qui n’est pas totalement perçue par toute la doctrine. C’est une matière qui utilise une notion fondamentale en droit qui est la notion de biens. Jean Carbonnier disait dans flexible droit « la famille, la propriété et le contrat sont les trois piliers du droit civil ». En quelques sorte la notion de droit des biens c’est quelque part aussi le droit de la propriété. C’est le droit qui est au cœur du commerce juridique. Le moyen de tout échange, ce qui s’échange c’est le bien. On pourrait dire que le droit c’est d’un côté les personnes et à coté, ce sont les biens. Tout le reste s’inscrit dans ces relations y compris le droit pénal. Le droit pénal vient protéger un bien et c’est pour ça qu’il va sanctionner un comportement. On se trouve au cœur même de l’essence du droit. Même le législateur ne touche pas trop au droit des biens, le droit des biens est assez statique. En 2006, un groupe de travail a été constitué sous l’autorité du professeur Catala dont l’objectif était de rafraîchir le droit des biens et de l’adapter aux exigences et aux évolutions du droit dans ses pratiques contemporaines. Le rapport a été rendu en 2008 et puis certains éléments ont été exhumés par la suite notamment à l’intérieur d’un projet de lois relatifs à la modernisation et à la simplification du droit en 2014. Deux éléments ont été touchés, un article sur la possession et des règles applicables à la prescription en matière de propriété. La réforme du droit des contrats a eu quelques incidences aussi en droit des biens notamment à travers le régime général de l’obligation. En réalité on se rend compte aujourd’hui que c’est un droit qui n’a pas trop bougé depuis 1804. Il obéit aux mêmes classifications, au même vocabulaire alors que la pratique des biens est en pleine mutation. Beaucoup d’auteurs aujourd’hui considèrent que c’est sans doute le dernier grand chantier de réformes du C.Civ qu’il faut mener. On ne le fait pas parce que la tâche est extrêmement complexe. Les biens qui sont apparu et qui ne cessent d’apparaître se transforme, le monde et le commerce des choses sont en mutation perpétuelle. Il est difficile de s’adapter à ce mouvement parce qu’on en maîtrise pas les tenants et aboutissants. Autrement dit, en 1804 on mettait des biens dans le C.Civ qui sont apparus dans l’histoire désuets et qui aujourd’hui paraissent fondamentaux. Le droit des biens s’attachait à des choses corporels et dans l’histoire les choses se sont dématérialisées. On a un droit qui est ancré dans la pratique historique, juridique et qui fonctionne pour beaucoup de choses mais qui se retrouve remis en cause par des exigences modernes liées au commerce mais aussi à l’évolution des mentalités. Sous sa vision classique le droit des biens est un droit pas très glamour.

Le droit des biens est le droit des richesses et la question de la richesse est aujourd’hui cruciale dans nos sociétés contemporaines. Le droit des biens est un droit historique qui remonte jusqu’au droit romain. Toutes ces notions ont été récupéré à travers le temps et vont s’enrichir mais les termes vont souvent rester les mêmes. Le droit des biens a une forme d’invariance historique. Les mots ne bougent pas mais le contenu change. Il y a une source du droit des biens, des éléments fondamentaux du droit des biens et ensuite des problèmes posés par le droit des biens.

I) Genèse du droit des biens

Notre approche du droit des biens remonte à des textes fondamentaux. Dans la Bible, avant même que l’Homme arrive on parle de bien. La lumière est un bien dans la Bible. Si on remonte aux premières règles morales qui vont faire lois, on trouve cette même structure dite de nomination du réel qui va désigner les choses comme étant au service de l’homme en disant que ce « ça » c’est le bien et implicitement tout ce processus concerne le bien. Ce qui concerne la loi morale est ce qui appartient à la loi juridique. D’où vient le droit des biens ? Ce sont les mêmes sources qu’on trouve en droit, on distingue les sources directes et indirectes. Les sources sont la loi, la coutume, la jurisprudence et la doctrine. La norme c’est la loi qu’on va retrouver dans le C.Civ. La coutume on dit que c’est une source directe. On considère la jurisprudence comme une source indirecte. La doctrine, ce sont les docteurs en droit. Ça veut dire que le droit des biens gravite autour de tout ça, autour de la jurisprudence française et internationale, autour de la loi, de la coutume et enfin comment les profs de droit travaillent autour du droit des biens ?  

La loi en tant que source du droit des biens on va la retrouver dans une partie essentiellement du C.Civ qui est le livre II « des biens et des diverses modifications de la propriété », art 5016 à 710. Mais le livre 3 concerne aussi le droit des biens, les différentes manières dont on acquiert une propriété article 711 à 2010. La coutume est un usage répété, accepté et qui fait pour les individus force de loi. C’est par exemple toutes les coutumes qui concernent la corrida : art 521-1.

Troisième source de loi, la jurisprudence qui aura une importance radicale en matière de droit des biens. Quelques décisions sont cultes et ont permis de faire avancer l’ensemble du droit. Ex, en 2015, 1er chambre civile Cour de cassation, affaire Clément Bayard. Il était un constructeur de dirigeables et son voisin ne supporter plus de voir arriver sur son champ les dirigeables qui se posent à côté. Le voisin a fait une clôture. Le fameux art 554 du C.Civ veut dire qu’on fait ce qu’on veut de son terrain, on est donc maître de le clôturer. La Cour de cassation va dire qu’on ne peut pas utiliser un droit pour nuire à autrui, c’est la question de l’abus de droit. Il y aussi à intégrer dans la jurisprudence la CEDH, ce qui se passe par-delà nos frontières. Que penser de la question de la terre ? Dans la C° équatoriale la terre appelée Patchamama est considérée comme sujet de droit. On considère que la terre n’est pas objet mais sujet de droit. Deux décisions, une en Inde, l’autre en Nouvelle-Zélande, l’une concernant un fleuve Maori, le fleuve Whanui qui a obtenu la personnalité juridique. Même chose en Inde. Les deux fleuves indiens ont été considéré comme des personnes vivantes ayant le statut de personnes morales. Ces problèmes de droit interrogent la doctrine. Le droit des biens concernait le droit de l’héritage etc… mais maintenant il concerne aussi le droit du patrimoine qui peut intéresser l’héritage des générations futures. Les cas pratiques posent problème à la doctrine, il faut remonter aux choses fondamentales, qu’est-ce qui caractéristique d’un bien en droit ?

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