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Sièges sociaux Québec

Dissertation : Sièges sociaux Québec. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2021  •  Dissertation  •  2 919 Mots (12 Pages)  •  276 Vues

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Dans un marché où la concurrence est mondialisée, il est primordial de garder le maximum d’entreprises innovantes, spécialisées et renommées sur le territoire afin de maintenir la compétitivité du Québec au Canada et à l’international. Il est démontré que la présence des sièges sociaux d’industries diverses situés directement dans une région apporte une multitude de bénéfices, mutuellement entre l’état et les compagnies. Qu’ils soient de nature économique ou sociale, ils favorisent la pérennité des grandes exploitations et le bon développement du lieu d’implantation des centres décisionnels. Comment s’en tire-t-on ? Qu’est-ce qui attire ces centres stratégiques à se nicher quelque part ? Quels sont les mesures et solutions possibles pour améliorer la situation québécoise et l’impact qu’elles peuvent avoir sur la réputation du Québec à l’étranger ?

 Entre 2012 et 2017, le Québec a perdu 4,3 % de sièges sociaux présents sur son territoire, passant de 577 à 552. La grande majorité de ceux-ci se trouve à Montréal, qui affiche une perte nette sur la même période de 3,02 % passant de 397 à 385. Au Canada, toujours pour la même période, ces chiffres sont moins élevés, passant de 2793 à 2729 soit 2,3 % et encore plus petits pour l’Ontario, ne perdant que 1,5 % soit, passant de 1107 à 1090 sièges sociaux sur son territoire. À noter que le Québec et l’Ontario sont les provinces qui en possèdent le plus au Canada, respectivement, en 2017, 20,2 % et 39,9 % des sièges sociaux canadiens[1]. Considérant que ces deux provinces sont les plus peuplés du pays, il est normal que celles-ci en hébergent autant, d’ailleurs le Québec et l’Ontario représentent 22,7 % et 38,3 % de la population canadienne[2]. Même si la belle province se situe avantageusement au niveau pancanadien, elle est toujours derrière sa voisine de l’Ouest et le fossé semble bel et bien s’agrandir alors que ces chiffres ne prennent même pas compte des compagnies qui ont des sièges sociaux localisés au Québec qui ont perdu leurs fonctions stratégiques et décisionnelles, par exemple la Banque de Montréal siège officiellement toujours sur la rue Saint-Jacques à Montréal, mais a graduellement déplacé sa direction à Toronto, la société BCE est enregistrée à Verdun, mais sa fonction stratégique est à Toronto et n’avait plus qu’un seul dirigeant logé au Québec sur 14 en 2015 comparativement à 11 sur 18 en 2005[3].

Pourquoi est-ce que le Québec perd autant de terrain ? Plusieurs réponses sont possibles, la différence linguistique et la législation qui entoure celle-ci peuvent compliquer la tâche a des compagnies étrangères qui voudraient s’installer ici, sachant qu’en moyenne un siège social au Québec employait 97 personnes en 2017[4] et que pour toutes entreprises de 50 personnes ou plus il faut mettre en place des mesures de francisation et même si l’Office de la langue française prend en compte les spécificités des sièges sociaux touchés qui peuvent s’en voir exonérer[5], ces mesures peuvent quand même freiner certaines firmes ou les faire pencher vers nos voisins Ontariens. D’autres facteurs influencent la décision de s’installer quelque part. La présence d’autres sièges sociaux de la même industrie est un début. Les sièges sociaux utilisent beaucoup de services professionnels spécialisés diversifiés et connexes, la présence de firmes comptables, de bureaux d’avocats, d’agences de marketing, d’agences de placement, de services informatiques, de firmes d’ingénierie et de banques est aussi primordiale à l’accueil de centres stratégiques. Des infrastructures de qualités, des salaires compétitifs, une fiscalité avantageuse pour les (Head & Ries, 2008)entreprises, la proximité à un ou plusieurs aéroports et un haut taux de scolarisation pour permettre d’avoir accès facilement à de la main-d’œuvre qualifiée sont tous des facteurs qui augmentent le taux d’hébergement de sièges sociaux sur un territoire.[6] Si le Québec possède plusieurs arguments en sa faveur, qu’est-ce qu’il lui faudrait donc pour augmenter sa valeur aux yeux des dirigeants de sociétés étrangères et éviter par le fait même que les sièges sociaux déménagent ? Il faut savoir que même si le nombre de sièges sociaux ne fait que descendre au Québec, les emplois qui y sont reliés ont augmenté, particulièrement à Montréal. Cela signifie, probablement, que les petites compagnies qui auraient eu de la difficulté à survivre ou qui pouvaient réaliser un profit fusionnent ou se font racheter par d’autres avec des fonds plus conséquents. Employant plus de personnes et avec des niveaux d’exploitations qui augmentent, les sièges sociaux des compagnies subissent des modifications qui vont de pair avec les stratégies des entreprises. [7] Si l’on compare le nombre d’entreprises vendu et celles acquises entre 2001 et 2016 le bilan du Québec est positif alors que des compagnies d’ici ont pris contrôle de 502 industries étrangères contre 244 qui ont été vendues. Plus spécifiquement, cela signifie 15milliards de plus-values, mais est-ce que ces chiffres représentent fidèlement la situation ? Il est bien de préciser que si l’on se concentre sur les dix acquisitions et les dix ventes les plus importantes au cours de cette période, on se rend compte que celles-ci constituent plus d’un quart de la valeur des achats et plus de deux tiers des ventes. L’aluminerie Alcan, représente celle qui a fait l’acquisition la plus onéreuse prenant contrôle de la compagnie française Pechiney pour 8,4 milliards en 2003. Elle est aussi la transaction à l’étranger la plus dispendieuse, et de loin, passant à Rio Tinto pour 44,9 milliards en 2007[8]. Cette dernière s’avère avoir des répercussions plus importantes alors que le fait de vendre à Rio Tinto fait en sorte qu’ultimement les décisions stratégiques se prennent par des dirigeants étrangers loin de la Gaspésie où se concentre l’exploitation d’Alcan. Ces décisions impactent la communauté, le lock-out de 2012 imposé par Rio Tinto ont affecté près de 600 employés syndiqués à l’aluminerie d’Alma[9] en plus de promesses d’investissements qui ne se matérialisent pas forcément, considérant que la multinationale à des investissements et exploite des facilités un peu partout dans le monde, Alcan ne passe pas forcément en priorité[10]. Force est de constater que parmi le flux entrant et sortant d’entreprises, ce sont les grands acteurs qui stimulent le marché, celles-ci étant rendues à un stade de croissance où les acquisitions et l’investissement stratégique sont les meilleurs moyens d’aller prendre des parts du marché local ou étranger.

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