Synthèse Réception et parti pris naturaliste

Correction de la synthèse des documents sur la réception et la parti-pris naturaliste

Emile Zola est né en 1840, cet écrivain élabore une nouvelle forme de réalisme appelée le naturalisme, il en est le chef de file. Il s’agit d’étudier scientifiquement le réel en s’inspirant des travaux du médecin Claude Bernard sur la médecine expérimentale. Thérèse Raquin est inspiré d’un fait divers, Zola en fait d’abord une nouvelle, « Un mariage d’amour », puis il en fait un roman. Ces deux récits décrivent une situation amoureuse entre deux amants fous et impulsifs qui veulent se débarrasser d’un mari trop encombrant. Après le meurtre, les héros, pris de remords, se trouvent hantés et finissent par se donner la mort. Zola a dû essuyer de nombreuses critiques de la part de la société. Dans quelle mesure l’entreprise naturaliste s’appuie-t-elle sur un dessein à la fois innovant et sulfureux ?

Dans un premier temps, nous verrons que Zola conçoit son projet comme innovant. En effet, il considère son roman comme scientifique et donc naturaliste car il cherche par ce biais à analyser la réalité et à étudier le déterminisme social et biologique. Comme il le dit dans la préface de Thérèse Raquin : « j’ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères ». Là est l’innovation, l’écrivain a voulu observer l’évolution de deux tempéraments opposés (l’un calme et l’autre impulsif) lorsqu’ils sont sous tension : « J’ai cherché à suivre pas à pas dans ces brutes le travail sourd des passions, les poussées de l’instinct, les détraquements cérébraux survenus à la suite d’une crise nerveuse ». Cela pour constater, ensuite, la fatalité dans la succession des événements vécus par les personnages. Les romans de Zola sont à considérer comme des recherches expérimentales. Il s’inspire du médecin Claude Bernard qui nous dit que « l’observateur » et « l’expérimentateur » répondent à des phases différentes de la recherche expérimentale. Dans L’Introduction à la médecine expérimentale, Claude Bernard ne cesse de répéter les mots : « observateur », observer », « expérience », expérimentation », « raisonne », « raisonnement ». L’observation doit découler de l’expérimentation : les nombreux verbes d’action , « j’ai cherché », « j’ai voulu étudier », « j’ai choisi », « je veux expliquer » montrent que Zola prend d’abord le rôle de l’observateur pour raisonner et construire son roman en s’appuyant sur la vie de personnes réelles ainsi que des affaires jugées dans des tribunaux. Puis il prend le rôle de l’expérimentateur car il fait agir ses personnages de manière à démontrer la théorie du déterminisme social et biologique. Ils deviennent des cobayes, des cas cliniques. L’omniprésence du champ lexical de la science le prouve : « tempéraments », « nerfs » (Préface de Thérèse Raquin), « phénomènes », « physiologiste », « chimiques », « lois », mécanisme » (Le Roman expérimental). Il analyse donc l’hérédité et l’influence du milieu social. Ces questionnements socio-scientifiques révèlent une vision pessimiste, les personnages ne peuvent échapper à leur destin. L’auteur met en avant la réalité sans aucune idéalisation et de manière objective, ainsi l’entreprise du naturalisme est un concept innovant car, grâce à lui, des avancées sociologiques poussent à la réflexion individuelle et collective.

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