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Le Parti Pris Des Choses

Rapports de Stage : Le Parti Pris Des Choses. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2012  •  717 Mots (3 Pages)  •  1 539 Vues

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I) Esthétique de son œuvre

Ce qui se remarque en premier lieu, c’est sa préoccupation du langage.  L’écriture est vue comme une exigence existentielle : « Notre pouvoir de formuler originalement et communicablement en cette langue nous paraît la preuve de l’existence de notre personne. La façon de nous prouver à nous-mêmes et comme on dit de nous réaliser. Voilà ce qu’est pour nous la littérature » (Pour un Malherbe). Un lien immédiat se fait donc entre écriture et existence. Des difficultés durables à l’oral, qu’il ne réussit à surmonter qu’après 30 ans fondent son écriture sur une difficulté d’expression originelle (« Le drame de l’expression »). Après la mort de son père, son désespoir est tel qu’il ne croit plus à rien, et il connaît une radicalisation de l’impuissance à s’exprimer, et en même temps du désir de trouver une parole à lui et non les mots usés et stéréotypés de la société : « Lorsque je cherche à m’exprimer, je n’y parviens pas. Les paroles sont toutes faites et s’expriment : elles ne m’expriment point. Là encore, j’étouffe » (Proêmes). Paulhan lui donne alors un conseil : dépasser cette crise par des exercices de rhétorique. Ces exercices seront comme un débloquoir de l’expression, deviennent un exercice spirituel lui permettant d’échapper à la tentation du suicide. Le salut se trouve alors pour lui dans le fait de prendre le parti des choses pour rendre justice à leur « évidence muette », de réinventer le langage pour échapper à la parole toute faite (« Le désir d’écrire est proportionnel à la résistance que les choses opposent au langage »).

1) Présentation

Voici la raison de l’écriture de ce recueil : « Après une certaine crise que j’ai traversée, il me fallait (parce que je ne suis pas homme à me laisser abattre) retrouver la parole, fonder mon dictionnaire. J’ai choisi le parti pris des choses ». Ce recueil est donc à voir comme un réflexe de survie, un « exercice de rééducation verbale », de « respiration artificielle » : c’est redonner à une existence et à une écriture qui tournaient dans le vide une nouvelle raison d’être.

2) Résumé : Les «choses» (au sens large) dont Francis Ponge s’efforce de rendre compte dans ce recueil sont toutes tirées d’une réalité très commune et peuvent être classées en plusieurs catégories. Parmi elles on trouve quelques espèces de la faune la plus courante («la Crevette», «le Papillon», «Escargots», «l’Huître», «Notes pour un coquillage»), des minéraux («le Galet»), des objets fabriqués par l’homme («le Cageot», «la Bougie»), des comestibles («le Pain» «l’Orange»), des phénomènes naturels («Pluie», «le Cycle des saisons») mais aussi des lieux familiers («le Restaurant Lemeunier rue de la Chaussée-d’Antin», «les Trois Boutiques», «R.C. Seine n°») ou des attitudes humaines caractéristiques («la Jeune Mère», «le Gymnaste»). L’écrivain s’efforce de décrire chacune de ces «choses» de telle manière qu’il parvienne à établir entre celle-ci et sa propre activité une analogie, un point de contact.

Les textes clos du Parti pris des choses s'apparentent à des fables : après une « définition-description », le poète tire, de la rencontre entre l'objet et les mots de

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