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A-t-on raison de penser que Hector de Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ? Discutez.

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Par   •  29 Avril 2018  •  Dissertation  •  761 Mots (4 Pages)  •  2 406 Vues

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Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Hector de Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ? Discutez.

Pour commencer, le thème de la fatalité est, dans les deux poèmes, abordé à travers l’idée de la mort. En effet, Saint-Denys Garneau traite de la mort comme étant un évènement inévitable qui approche. Par exemple, il affirme de la mort, qu’il illustre à travers un oiseau, que « Lorsque rien arrive / On l’entend froisser ses ailes / Et quand on a ri beaucoup / S’il l’on cesse tout à coup / On l’entend qui roucoule » (v. 6-10). L’auteur présente dans ce passage l’idée que la mort se prépare à s’emparer du sujet poétique. Il est clair que ce sujet est l’auteur, car il est malade et ses jours sont comptés. Donc, la mort va bientôt s’emparer de lui, tout comme dans son texte. Par conséquent, on comprend son incapacité d’éviter la mort qui approche, ce qui en fait une fatalité. Grandbois traite lui-aussi la mort comme une fatalité. Selon lui, « Bientôt l’ombre nous rejoindra sous ses / paupières faciles » (v. 33-34). Cette phrase affirmative, agissant comme personnification, l’utilisation du terme « bientôt » ainsi que l’emploi du futur simple montrent que la mort, représentée par l’ombre, est dans un futur proche et certain. Cette certitude illustre qu’il s’agit de quelque chose d’inévitable, donc d’une fatalité. En d’autres mots, les deux auteurs traitent du thème de la fatalité de façon similaire en la représentant par la mort.

Par contre, le rôle qu’occupe la fatalité qu’est la mort dans les deux textes diffère grandement. De son côté, Saint-Denys Garneau la représente comme une adversaire qui est en train de l’envahir. Effectivement, il se décrit comme étant « Une cage d’oiseau / Une cage d’os / Avec un oiseau / L’oiseau dans [sa] cage d’os / C’est la mort qui fait son nid » (v. 1-5). Par cette métaphore, il est possible de comprendre que la mort, causée par sa maladie, est à l’intérieur de lui comme un oiseau dans une cage. D’un autre côté, Grandbois est plutôt en combat contre ses tourments. Ceux-ci se renvoient à l’écriture, le malaise qui est issu par l’inaccessibilité de l’écriture et le manque de création qu’il ressent. De ces tourments, il affirme qu’ils « [possèdent] l’éternelle dureté des rocs / Et les adorables épées du silence ont en / vain défié [leurs] feux noirs » (v. 7-9). Ces vers libres, caractéristiques des poètes de la solitude, illustrent que l’auteur est bel et bien en combat avec ses tourments. Ceux-ci semblent inébranlables, car ils sont durs comme le roc et invincibles. Leur pouvoir destructeur, leur feu, laisse le sujet poétique dans le néant, le noir. Il est donc clair que l’adversaire dans Ô tourments correspondent aux tourments du sujet poétique, et non de la mort. Bref, bien que les deux auteurs représentent la fatalité à travers la mort, cette fatalité occupe deux rôles distincts dans les deux textes.

Malgré ceci, la mort est tout de même représentée de façon plus similaire que différente par les deux auteurs, car tous deux traitent de cette fatalité comme marquant la fin au combat décrit précédemment. Pour Saint-Denys Garneau, l’oiseau se retrouvant à l’intérieur de lui va inévitablement vaincre le sujet. En effet, « il ne pourra s’en aller / Qu’après avoir tout mangé / [Son] cœur / La source de [son] sang / Avec la vie dedans / Il aura [son] âme au bec » (v. 19-24). Par ceci, le lecteur est à même de comprendre que la mort va s’emparer du sujet poétique. L’oiseau, son adversaire, va le consommer au complet. C’est d’ailleurs cet évènement qui marquera la fin de son combat. Pour Grandbois, c’est à la mort que le sujet poétique et les tourments vont se rejoindre. En effet, l’auteur affirme que, suite à ce que l’ombre les rejoigne sous ses paupières, « [ils] seront comme des tombes sous / la grâce des jardins » (v. 35-36). L’emploi du « nous » dans cette comparaison avec les tombes, montre que le sujet poétique et ses tourments qu’il affronte tout au long du poème vont se retrouver unis à la mort. Ils ne seront plus des adversaires, mais bien qu’un seul corps. En somme, dans les deux textes, la fatalité qu’est la mort marque la fin d’un combat. Nombre de mots [702]

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