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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?

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Par   •  18 Novembre 2016  •  Dissertation  •  773 Mots (4 Pages)  •  5 583 Vues

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En premier lieu, dans les deux poèmes des auteurs Saint-Denys Garneau et Nelligan, le libellé poétique de la fatalité est abordé de manière semblable. En effet, le thème de la fatalité pour les poèmes « Cage d’oiseau » et « Les Corbeaux » est symbolisé par la mort. D’abord, Hector de Saint-Denys Garneau soutient que le dessein de son destin qui est la mort est fermement marqué de fatalisme dans le poème « Cage d’oiseau ». La mort est symbolisée par l’oiseau et : « Il ne pourra s’en aller/ Qu’après avoir tout mangé/ Mon cœur/ La source du sang/ Avec la vie dedans. » (v.19-23) affirme l’auteur. La gradation présente dans ces strophes traduit l’importance et l’intensité du fait que l’oiseau ne quittera pas son corps avant de l’avoir tué. À l’instar du poème précédent, « Les Corbeaux » d’Émile Nelligan met l’accent sur le fait que la fatalité est indissociable de la mort. Tout comme Garneau, Nelligan perçoit les oiseaux (corbeaux) comme la mort. L’âme de l’auteur, un cadavre en décomposition duquel les oiseaux s’y attaquent en : « Déchirant à large coups de bec, sans quartier, / Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, / Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (v.12-14) L’allégorie dans ces vers permet de concrétiser l’idée abstraite que la fatalité est indissociable de la mort par l’intermédiaire de l’oiseau. Ainsi, dans les deux poèmes, la fatalité est associée à la mort de manière à ce que la finalité du destin de Garneau qui est la mort soit estompée de fatalisme et que pour Nelligan la fatalité soit indissociable de la mort.

En second lieu, les poètes Hector de Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan dans les poèmes respectifs « Cage d’oiseau » et « Les Corbeaux » approchent la fatalité de manières différentes, malgré une analogie similaire chez les deux auteurs. D’abord, selon le poème « Cage d’oiseau » la mort provient de l’intérieur du corps. L’auteur est en quête existentielle : « Je suis une cage d’oiseau/ Une cage d’os /Avec un oiseau /L’oiseau dans ma cage d’os /C’est la mort qui fait son nid » (v.1-5) La répétition de « cage d’os » souligne que l’oiseau (la mort) est emprisonné dans sa cage d’os, donc en d’autres mots, la mort est captive en lui. En revanche, Émile Nelligan dans le poème « Les Corbeaux » transpose son intériorité dans le monde extérieur et la mort envahie son corps. L’auteur écrit alors une métaphore : « J’ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux/ En pleine lande intime avec des vols funèbres, » (v.1-2) la « lande intime » des corbeaux reflète bien l’intériorité de l’auteur et que son âme est envahie par la mort. L’analogie permet à Nelligan d’utiliser la puissance symbolique des corbeaux pour introduire et développer sa vision de la mort. Ainsi, les deux poètes approchent la fatalité de manières différentes soit, pour Garneau la mort provient de l’intérieur du corps et pour Nelligan elle provient plutôt de l’extérieur et envahie son corps.

En troisième lieu, malgré que les deux poètes touchent de façon très semblable la fatalité, ils ne la transposent pas en images de la même manière et cela est possible par le ton utilisé qui se détache des deux poèmes. En effet, dans le poème « Cage d’oiseau » l’auteur utilise un ton plus doux, voire mélancolique, pour traduire

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