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Baudelaire, Une charogne

Fiche : Baudelaire, Une charogne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2023  •  Fiche  •  1 510 Mots (7 Pages)  •  134 Vues

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Texte 13 :                                              BAC DE FRANCAIS

UNE CHAROGNE    

          Introduction :

      Ce texte est extrait du recueil de poème Les Fleurs Du Mal.  

"Les Fleurs du Mal" est un recueil de poésie écrit par Charles Baudelaire, un éminent poète français, au milieu du XIXe siècle. Publié en 1857, il est considéré comme l'une des œuvres les plus influentes de la poésie moderne et un texte fondateur de la littérature française.

"Les Fleurs du Mal" de Baudelaire explore les thèmes de la beauté, de la décadence, de l'érotisme et des complexités de l'existence humaine. La collection est divisée en plusieurs sections, chacune avec son propre ton et son sujet. Les poèmes de Baudelaire plongent souvent dans les aspects les plus sombres de l'expérience humaine, explorant des thèmes tels que le désespoir, l'ennui et l'attrait du péché où le poète se prend pour un alchimiste mélangeant ainsi le laid et la beauté.

Ce poème est situé dans dans la section « Spleen et idéal », on y retrouve le paradoxe du titre de la section et il fait partie d’une série de poèmes dont l’objet est la femme. Les poèmes précédents ayant décrits l’être aimé, ce poème rapproche cette fois la femme d’un élément extérieur. On retrouve l’opposition du recueil entre esthétique et négatif, et celle de la section entre spirituel et matériel.  

Nous nous demanderons ainsi comment, dans ce poème, Baudelaire esthétise le laid.

Nous verrons dans un premier temps le mélange Beau/Laid, puis le parallèle entre création et destruction pour finir avec la comparaison de la femme aimée.

        I-) Lee mélange du Beau/Laid

     Le poème s'ouvre sur une présentation d'un décor bucolique voir idylique : « « Ce beau matin d’été si doux » (v. 2) ou encore (« au détour d’un sentier », v. 3 et « Le soleil rayonnait », v. 9). Tout cela tend à nous mettre sur la piste d’un poème amoureux. Le sujet du poème est présent dès le premier vers sous la formule « l’objet que nous vîmes » (v. 1) mais aucune information nous est donnée à son propos. Les deux premiers vers du poème plantent le cadre mais sont là pour induire le lecteur en erreur. Bien sûr le titre a déjà préparé le lecteur à un bouleversement mais cela crée un effet d’attente.

       Ce n’est qu’au v. 3, « Au détour d’un sentier » que le poème va révéler sa vraie nature.  On a donc, avec le cadre de départ un contraste avec l’immonde cadavre (« charogne infâme », v. 3 ; « pourriture », v. 9 ou « puanteur », v. 15).

       Toutefois bien que l’irruption de la charogne dans le poème constitue un choc et une anomalie, elle est rapprochée de la femme par le jeu de la rime « mon âme/ 1'infâme » et par l’image du « lit » (v. 4) qui est l’espace amoureux par excellence. Dès l’apparition de la charogne, elle est donc associée à la femme. La comparaison macabre entre la femme et la charogne se poursuit alors à la strophe suivante. Le poète emploie le terme « jambes » (v. 5) ce qui tend à la personnifier avant de la comparer explicitement à « une femme lubrique », « brûlant et suant » V6 ; de fortes allusions a connotations sexuelles.

   Pour conclure, la charogne est donc présentée comme un objet anormal qui surgit dans un cadre typique de la poésie amoureuse.  Au lieu d’idéaliser la femme comme le veut la tradition poétique, Baudelaire met en évidence la réalité funeste qui attend la beauté de la femme  en inversant les valeurs traditionnelles.

     II-) Description de la décomposition de la charogne

      Au début de  la troisième strophe, l’horreur ne fait que se renforcer. D’abord le déterminant démonstratif accompagné du nom pourriture (“cette pourriture”) véhicule une image très péjorative. Ensuite, la comparaison du soleil qui cuit la charogne “comme afin de la cuire à point” cherche à dégoûter le lecteur en amenant ironiquement le lexique de la cuisine dans une description de cadavre. Enfin, l’antithèse entre “soleil” et “pourriture” amène un jeu de clair / obscur qui est à rapprocher du jeu d’alchimie poétique : transformer la boue en or.

     Dans la quatrième strophe, l’oxymore “carcasse superbe” rappelle l’opposition entre beauté et laideur qui traverse l’ensemble du poème. L’hyperbole créée par l’adjectif “superbe” souligne l’ironie et la provocation du poète. On note également l’opposition entre “fleur” et “puanteur” dans les deux vers suivants.

      Au niveau des sonorités, cette strophe fait entendre deux allitérations : une en -r et une en -s. Respectivement des sonorités dures et douces qui accentuent le contraste entre vie et mort que dessine ici le poète.

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