Commentaire sur le poème Une Charogne De Charles Baudelaire
Commentaires Composés : Commentaire sur le poème Une Charogne De Charles Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar dissertation • 23 Mai 2014 • 1 296 Mots (6 Pages) • 3 484 Vues
Lecture analytique n°18 : « Une Charogne » de Badelaire
Baudelaire, auteurs de Les Fleurs du Mal, condamné en 1857 pour « outrage à la morale publique » avait en effet un objectif novateur : atteindre la beauté poétique même par le biais du mal, comme le suggère d’ailleurs le titre. Le poème « Une Charogne », poème de la section « Spleen et Idéal » supprimé à la suite du procès, nous permet ainsi d’assister à la naissance d’une de ces fleurs du Mal.
Ce poème présente d’abord une description macabre de la charogne puis l’anaphore du poète à la femme aimée.
Comment ce poème rend-il des topoï poétiques subversifs ?
I. Le topos de l’amour
A. Le poète et la femme aimée
Dès le début le poème présente 2 protagonistes : le poète et la femme aimée
o Emploi du pronom « vous », l’impératif « rappelez-vous » v.1, « dites » v.45 et l’utilisation des apostrophes « mon âme » v.1 « ô ma beauté » v.45 = le poète s’adresse directement à cette femme
o Emploi du pronom « je » à la fin pour désigner le narrateur, mais dans l’ensemble du poème il emploi le pronom « nous » v.1 et 34 : c’est donc l’image d’un couple uni
Le lexique associé à la femme est très valorisé, elle est idéalisée par le poète
o Métaphore des astres « Etoile de mes yeux, soleil de ma nature » = insistance car elle occupe un vers entier + parallélisme de construction v.39
o Emploi du vocatif 2 fois « ô reine des glaces » v.42, « ô ma beauté » v.45
o Amour marqué par l’emploi des adjectifs possessifs « mon » « ma » associé à un terme très fort « passion » v.40. Mis en valeur par la rime, fin de strophe et diérèse PASSI-ON
B. La promenade du couple
Image d’une promenade donnée par l’évocation du « sentier » v.3
Importance de la nature avec le champ lexical qui donne l’atmosphère bucolique au poème « nature » v.11, « ciel » v.13, « fleur » v.14, « l’eau courante et le vent » v.26, « rocher » v.33, « l’herbe et les floraisons grasses » v.43
Nature semble propice à l’amour, elle est montrée de façon très positive avec les adjectifs valorisants + adverbes d’intensités « le soleil rayonnait » v.9, « ce beau matin d’été si doux »
C. Le rôle du poète
Le poète est un être à part = pronom « je » qui l’isole du reste de l’humanité
La femme est associée à des verbes au futur « vous serez » v.41, lui à des verbes au passé composé « j’ai gardé » v.47 ou au présent d’habitude « achève » v.31 c’est donc le signe d’une permanence. Il n’est pas soumis aux lois du temps, à la mort (comme le futur de la femme). Il oppose donc de manière cynique la condition mortelle de la femme à la sienne.
Le poète est un être supérieur grâce à lui, les acteurs de cette histoire, même morts subsistent dans ces œuvres : champs lexical de l’art « ébauche » « toile »
Il est comparable à Dieu « essence divine » à la rime et qui s’oppose de manière provocatrice « vermine » (associé à la femme)
II. Le topos de la mort
A. Une évocation réaliste et épique de la Charogne
Evocation précise : emploi de nombreux mots synonymes de charogne « pourriture » v.9 « squelette » v.35 « ordure » v.37 + insistance par la place à la rime et aussi par la diérèse pour « incti-ons » v.38
Réalisme de l’évocation du processus de la décomposition
o « bataillon » « de larves » 5ème quatrain + l’horreur est soulignée par le rejet et l’enjambement matérialise bien l’action de la métaphore
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