La vision de la fatalité dans Cage d'oiseau et dans Les Corbeaux
Synthèse : La vision de la fatalité dans Cage d'oiseau et dans Les Corbeaux. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar dana355422 • 20 Juillet 2025 • Synthèse • 736 Mots (3 Pages) • 30 Vues
Devoir 3C – Dissertation critique
Sujet de dissertation critique
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.
Légende : (Introduction) Tout d’abord, les poèmes de Garneau et Nelligan représentent la fatalité de façon similaire, comme étant un destin inévitable et destructeur, qui se trouve dans chaque humain. Les deux poètes utilisent alors des métaphores animales pour illustrer la mort : Garneau évoque la fatalité comme un oiseau pris au piège dans l’ossature humaine, alors que Nelligan évoque une horde de corbeaux s’en prenant violemment à son cœur. Ces métaphores permettent d’évoquer l’idée d’une mort qui est enracinée en soi, et qui attend le moment de tout ravager. Dans Cage d’oiseau, Garneau associe un oiseau à « la mort qui fait son nid / Et qui ne part qu’après avoir tout mangé / Mon cœur » (Cage d’oiseau, vers 4 à 6), exprimant ainsi une vision de la fatalité enracinée dans le corps, indissociable de l’humain. Comme chez Garneau, la fatalité chez Nelligan se manifeste de manière organique. Il affirme que les oiseaux déchirent « mon âme, une charogne / Éparse au champ des jours » (Les Corbeaux, vers 11 et 12), image d’une dissolution inéluctable de soi. Ces images sombres et violentes évoquent l’esthétique symboliste, un courant littéraire qui cherche à faire ressentir les sentiments par des symboles évocateurs et énigmatiques. L’usage de l’oiseau chez Garneau et du corbeau chez Nelligan illustre une même symbolique de la mort. À travers ces images, les deux poètes expriment une vision similaire de la fatalité, soit un mal immanent, enraciné en chaque être. Par la suite, même si la fatalité est un thème important dans les deux poèmes, chaque auteur l’aborde à sa manière. Chez Garneau, elle est présentée de façon calme et intérieure. Son poème est court, en vers libres, avec un rythme lent et de nombreuses pauses, comme dans les vers : « Est-ce vous qui le retiendrez / Est-ce moi / Qu’est-ce que c’est » (Cage d’oiseau, vers 1 à 3). Cela donne une impression de réflexion profonde, où la fatalité devient une question intérieure, presque invisible. Nelligan, au contraire, utilise un style fort et expressif. Il utilise de grands vers classiques et des mots très forts, comme « charogne », « flambeaux » ou encore « démons des nuits ». Ses images sont frappantes, et son ton est plus théâtral, comme s’il criait sa douleur. Ces différences peuvent s’expliquer par le contexte des deux poètes : Garneau, influencé par des courants modernes, préfère parler de la souffrance de façon sobre et profonde. Nelligan, jeune poète romantique interné très tôt, exprime un destin tragique avec des images violentes et un ton passionné. En bref, bien que tous deux évoquent la mort comme inévitable, leur manière de l’exprimer n’est pas la même. Garneau fait ressentir une fatalité silencieuse et intérieure, alors que Nelligan met en scène une lutte tragique, presque théâtrale. En somme, même si Garneau et Nelligan expriment tous deux une vision sombre de la fatalité, ils en parlent de manière très différente. Tous deux parlent d’un destin tragique qui vient de l’intérieur, mais leurs styles ne se ressemblent pas. Garneau utilise un langage simple, froid et intérieur, qui montre une souffrance silencieuse et constante. Nelligan, au contraire, rend sa douleur très visible : il écrit avec beaucoup d’images, de mots forts et d’émotion. Il transforme sa douleur personnelle en une sorte de poème grandiose. Cette différence de style fait aussi ressortir deux idées différentes du rôle du poète. Garneau semble vouloir parler pour tous, comme si sa souffrance représentait celle de l’être humain en général. Nelligan, lui, transforme sa propre douleur en une sorte de légende personnelle, presque comme une pièce de théâtre. Cette différence reflète bien la poésie québécoise du début du XXe siècle : le combat contre une souffrance intérieure, souvent causée par la solitude, la maladie ou le rejet. Malgré cela, chaque poète garde son style et sa façon de ressentir les choses. Même si leurs œuvres se rejoignent par leur sujet, elles le font avec des styles bien distincts. Donc, Garneau et Nelligan parlent de la même chose, mais avec des mots et des images très différents. Leur vision de la fatalité est la même, mais leur façon de l’exprimer diffère. |
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