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Etude critique de texte : La Déclaration au Peuple français

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Par   •  15 Novembre 2015  •  Commentaire de texte  •  1 629 Mots (7 Pages)  •  5 394 Vues

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Cazenave-Tapie

Malorie        

        Quand paraît le 19 avril 1871, la Déclaration au Peuple Français, la Commune de Paris est proclamée depuis plus d'un mois. L'insurrection du peuple parisien est en effet daté du 18 mars, événement déclenché par une tentative ratée de la Grade Nationale de s'approprier les canons de Montmartre. La fuite du gouvernement de la Garde Nationale à Versailles et la ratification des préliminaires de paix le 26 février sont ressentis comme des trahisons par le peuple de Paris. Aussi, après la fuite du gouvernement de Thiers dans la ville-symbole de la monarchie, un projet de construction d'un Etat nouveau voit le jour.

        La ''Déclaration au peuple français'' date du 19 avril 1871. Rédigée des mains de Pierre Denis (journaliste d'influence proudhonienne), de Charles Delescluze (jacobin) et de Jules Vallès (socialiste indépendant), cette déclaration tente de définir la Commune en présentant son programme. Ce texte traite des caractéristiques essentiels de la Commune de Paris et met au jour les aspirations du peuple parisien. Plus qu'une présentation des mesures qu'ils désirent mettre en place, les auteurs tentent une réelle justification de l'existence de la Commune de Paris auprès du peuple français. En effet ce dernier reste en partie hostile à la Commune, accusant Paris d'aller trop loin. C'est aussi pour cela que se profile dans la rédaction de ce programme une volonté de se légitimer face au gouvernement de Thiers.

        On peut percevoir dans cette Déclaration au peuple français une influence proudhonienne très forte dans le sens où  l'idée d'une fédération de communes autonomes prime sur toute forme de suprématie de la capitale. La Commune est novatrice en ce sens où elle souhaite assurer la souveraineté populaire en n'imposant pas de pouvoir central dirigiste. La liberté est au centre du programme, qu'elle soit communale ou individuelle. Cependant la Commune ne souhaite pas abandonner l'idée d'une union national : le peuple français doit resté soudé. C'est en cela que ce programme semble présenter une contradiction. Comment allier à la fois une autonomie communale, créatrice de disparités au sein du pays et une unité nationale, garante d'une République indivisible ?

Si l'instauration d'une République démocratique et sociale implique l'autonomie des communes et la défense des libertés individuelles, elle n'est pas en contradiction avec une unité nationale dans le cadre d'un fédéralisme consentit.

        

  1. Édifier une République démocratique et sociale
  • A) Autonomie des communes
  • Autonomie donnée aux Communes
  • -  On retrouve dans ce texte la volonté de donner à Paris une grande indépendance et d'accorder ce droit aux autres communes. Le pouvoir est à l’échelle locale, chaque commune peut prendre des décisions. Ligne 45 « liberté d'action »

- Ligne 24 «Autonomie absolue de la Commune étendue à toutes les localités de France » > Paris se veut une commune indépendante et autonome mais n'impose pas ses prises de décision aux autres communes puisqu'elles sont elles aussi autonomes.

  • Décentralisation

- Le pouvoir donné aux communes est conséquent. La Commune se donne réellement les moyens d'être autonome. L'autonomie qui permet la souveraineté communale et individuelle.

- Lignes 30 à 41 sont présentés les « Droits inhérents à la Commune ». Ici on retrouve l'idée d'un pouvoir important à l'échelle locale.

  • B) Le pays se gouverne de lui même
  •  L'implication du citoyen

- A l'échelle communale, la participation du citoyen dans la vie politique est essentielle. La Commune désire redonner le pouvoir à la population. Ligne 35 « intervention permanente des citoyens dans les affaires communales »

- Responsabilisation de la population qui doit agir pour elle même et garder le contrôle sur le pouvoir même s'il est communal. La Commune nous présente le peuple français comme une population qui « réclame [des réformes] ». ligne 46. On verra que cette responsabilisation est peut être un peu prématurée à cette époque et qu'elle peut être un des facteurs de l’échec de la mise en place du fédéralisme.

  • Libertés individuelles et droits du peuple

-  La Commune affirme par sa volonté de « consolider la République » (ligne 22) un désir de replacer au centre de son programme les libertés et les droits du peuple (ligne 22 et 23). Ligne 14 et 15 : « Garantie absolue de la liberté individuelle et de la liberté de conscience »

- C'est une sorte d'acceptation de l'individualité : le citoyen peut défendre ses propres intérêts (ligne 37).

Transition > comment concilier cette autonomie communale, cette gouvernance par le bas si ce n'est cette acceptation de l'individualité et une volonté d'une République indivisible, d'une union du peuple ?

  1.  Fédérer le peuple français

  • A) Rejet des souffrances passées
  • Mise en valeur des efforts de guerre parisien

« Paris travaille pour la France entière » (L.18), « victimes » (L.11). On voit ici la volonté parisienne de s'affirmer en précurseur qui a en quelque sorte préparé le terrain pour la mise en place d'une République démocratique et sociale.

  •  Paris contre Versailles

Volonté de se légitimer face à des communes républicaines qui restent suspicieuse de la Commune de Paris (peur qu'elle soit allé trop loin). Le gouvernement de Versailles est traité en traître : c'est celui qui a voulu « la ruine de la grande cité » (L.12). Les souffrances endurées serait l’œuvre d'un gouvernement qui aurait retiré le pouvoir aux français. Bien entendu n'oublions pas qu'il s'agit du programme de la Commune. Cette dernière tente de s'imposer face au gouvernement de Thiers, ainsi il est controversé de parler de « [trahison de] la France » (L.11) sachant que c'est surtout le peuple parisien qui se sent trahi, aux vues des longues souffrances endurées. Mais ici encore on perçoit le désir de Paris de rattacher la France entière à sa lutte et à son projet.

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