Étude du texte argumentatif De La Vanité de Montaigne

Les essais, de la vanité

Introduction

→ Présentation de l'oeuvre :

Les Essais sont l'oeuvre majeure de Michel de Montaigne. Ils traitent de tous les sujets possibles, comme la médecine, les maladies ou les livres, auxquels l'auteur mêle des réflexions sur sa propre vie et sur l'homme.

→ Présentation de l'auteur :

Montaigne était un écrivain, philosophe et moraliste français de la Renaissance et du courant humaniste. Voyageant beaucoup pour son plaisir, notamment en Allemagne, en Suisse et en Italie, il nous décrit son goût pour le voyage et sa manière de voyager dans le chapitre 9 du Livre 3 de ses Essais.

→ Présentation du mouvement :

Cet extrait porte les valeurs humanistes puisque Montaigne parle d'ouverture sur le monde et sur l'autre, ainsi que de tolérance, ce qui engage une réflexion sur lui même et ses contemporains.

→ Problématiques :

En quoi l'art du voyage tel que le conçoit Montaigne remet-il en cause les préjugés ?

Comment le regard que Montaigne porte sur les autres civilisations engage-t-il une réflexion sur lui-même et ses contemporains ?

Comment l'indépendance d'esprit de Montaigne le conduit à stigmatiser l'ethnocentrisme ?

Développement :

I. L'apport du voyage

A) Voyageur d'un genre nouveau

Montaigne se met constamment en scène, comme le prouve l’omniprésence de la première personne, particulièrement en début de paragraphe : « Moi qui », « J’ai la complexion », « J’ai honte » mais ne relate pas dans un récit le détail de ses aventures.

Il indique quelle attitude a été la sienne pendant les voyages. Le voyage devient dans ce texte une image du passage sur terre. S’il estime avoir « laissé quelque chose à voir », il y « retourne », il n’est pas obsédé par la ligne droite, le but, et préfère avancer selon le goût et l’humeur « S’il fait laid à droite, je prends à gauche ». C’est ainsi que son esprit avance, car aucune certitude ne l’emprisonne, il s’en remet à son analyse et à son jugement plutôt qu’à la vision des autres.

Les questions/réponses aux l.6 et 8 montre sa capacité de remise en cause, car suivre son intuition, c'est aussi changer d'opinion.

Il apparaît ouvert, curieux de tout, ayant une « constitution physique qui se plit à tout et un goût qui accepte tout », il s'adapte à la « diversité des usages d'un peuple à l'autre ».

B) Découverte de la diversité

Le hasard des chemins a conduit Montaigne à découvrir l’essentiel de sa façon de voir, sa thèse : c’est par soi-même qu’on doit chercher à découvrir ce qui est différent pour mieux connaître les autres. Cette thèse, est soutenue, amplifiée et généralisée tout au log du texte. A la ligne 12 : « Chaque usage a ses raisons », aucune coutume ne peut être considérée comme supérieure aux autres, et par extension aucun point de vue de caste ou de société ne peut dominer les autres.

C’est la diversité des usages, évoquée particulièrement par la table : « assiette », « rôti », « beurre », « huile de noix », « estomac », « appétit » qui provoque le « plaisir de la variété » sans laquelle nous vivrions dans une pesante monotonie.

La répétition des pronoms « tout » et « chaque », les énumérations de la nourriture, ainsi que la répétition de la conjonction de coordination « ou » montre l'ouverture de Montaigne aux nouvelles cultures et sa tolérance vis à vis de ces dernières.

Après avoir exposé sa méthode toute fantaisiste et ouverte à l’inconnu, et justifié sa curiosité, Montaigne explique comment pratiquer de la découverte.

Il ne faut pas hésiter à rebrousser chemin, à quitter les sentiers battus, à se conduire selon son goût, voire même à se tromper pour ne pas tomber dans l’erreur grave du repli sur soi, de l'ethnocentrisme. Par ailleurs, Montaigne, en assumant son individualité fait comprendre au lecteur qu'il est loin de se replier sur lui-même : « se plie »,

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