Les Regrets

Les Regrets

[pic 1]

Cavalli Léna 2*10 Aguilar Maeline

                La jeune femme mélangea une nouvelle fois la purée dans la casserole. Debout dans sa cuisine, elle tourna la tête et observa les fleurs des arbres que l’on pouvait apercevoir à travers les fenêtres de son appartement. Ce jour-là Manon n’avait qu’une heure pour manger. Heureusement, le magasin dans lequel elle travaillait n’était qu’à quelques rues de chez elle. Elle rentrait donc le midi, c’était plus simple et ça lui coûtait moins cher que de manger dehors.  En plus, elle aimait lire en mangeant. Elle lisait beaucoup mais ne finissait presque jamais ses livres, elle se lassait rapidement des choses. Elle s’empara donc d’un nouveau roman, se servit de la purée dans une assiette et alla s’installer sur le fauteuil le plus confortable du salon. Elle tendit le bras pour allumer la petite lampe posée sur la table juste à côté, juste par réflexe car en réalité il faisait jour et elle n’avait pas vraiment besoin de lumière artificielle. La petite lumière ne s’alluma pas. C’est vrai. Elle avait oublié que le courant avait coupé le soir d’avant quand elle avait essayé de regarder la télévision. Elle n’avait pas eu le temps de s’en occuper le matin car c’était elle qui devait ouvrir « Baridsan », le magasin de vêtements pour hommes dans lequel elle travaillait depuis maintenant trois mois.  Et elle n’avait sûrement pas le temps de s’en occuper le midi car sinon elle serait en retard pour retourner travailler. Après avoir fini son repas, elle se nota sur la main au stylo bleu de penser à demander à Caroline, sa collègue de travail, le numéro de l’électricien qui avait remis en place l’électricité de cette dernière quelques jours auparavant.

En rentrant chez elle le soir, la première chose qu’elle fit fut de ressortir le bout de papier avec le numéro de l’électricien noté dessus. Il était 18h mais elle s’était dit qu’avec un peu de chance, il travaillait encore et qu’il pourrait peut-être passer dans la soirée. En effet il travaillait encore et avait un peu de temps pour venir chez elle. Trente minutes plus tard, on toquait à la porte. Dès qu’elle lui ouvrit, elle le reconnut immédiatement. Julien. Ils avaient été dans la même classe deux ans au collège et visiblement, il n’avait pas changé. Il l’a reconnu aussi et il commença à parler en lui demandant si c’était bien elle. Elle lui répondu que oui tout en le laissant entrer chez elle. Manon lui expliqua son problème d’électricitée. Julien se mit au travail et Manon le regarda pendant qu’ils discutaient tous les deux de leurs années passées ensemble. Une fois le travail fini, le  problème d’électricité  n’étant pas  grave, ils décidèrent de se revoir. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient pas vue et ils avaient encore tellement de choses à se raconter. Ils se donnèrent rendez-vous le mercredi.

Cela dura pendant cinq mois. Au départ ils se voyaient les mercredis, Julien venait voir Manon à son travail vers dix heures ou pour manger ensemble. Puis petit à petit, les mercredis se transformèrent en week-ends.

Ils avaient un peu bu et il était tard quand Manon décida de déclarer sa flamme à Julien. Ce soir-là, ils avaient dormi chez la jeune femme, dans le lit contenant qu’une seule place ; bien trop petit pour deux personnes. Après quelques nuits sans dormir à cause du manque de place, Julien regarda rapidement les petites annonces pour trouver une maison pas trop chère et près de chez Manon.

Après de nombreuses visites, le jeune couple finit par emménager dans une petite maison avec des volets verts et un petit jardin juste assez grand pour y mettre un hamac. A l’intérieur, Manon avait décoré la pièce principale de fleurs qu’elle avait cueillies la veille. Julien, lui, avait placé les meubles qu’ils avaient récupérés de leurs appartements. Le jeune couple se réjouissait en avance de tous ce qu’ils s’apprêtaient à vivre dans ce lieu.

Il faisait froid, les volets de la maison à moitié détachés se balançaient dans le vent glacial de l'hiver. A l'intérieur, les vases remplis de fleurs fanées étaient posés sûr  de vieux meubles poussiéreux. Cela faisait maintenant trois ans que Julien et Manon étaient ensemble. Une routine s'était installée entre eux ; ils se levaient tôt le matin, rentraient tard le soir, ils n'avaient plus le temps de passer des moments ensemble.

Comme tous les matins, le réveil sonne à six heures. Manon va préparer son petit-déjeuner et celui de Julien. Chaque matin, elle se lève en avance pour pouvoir décongeler le pain, sortir la confiture de fraise et le beurre. Après avoir fait cela, elle se dirige alors vers la petite salle de bain pour se préparer.

Julien se lève à son tour, trente minutes après sa femme. Fatigué, il commence à prendre le petit déjeuner que Manon lui a préparé.

Il est sept heures, Manon arrive enfin à son travail. La boutique est vide et sombre. Elle allume la lumière et se dirige dans l’arrière-boutique pour prendre les cartons et commencer à mettre les nouveaux habits en vitrine. Une heure plus tard, la boutique est ouverte, mais il n'y a pas encore de client. Manon écoute la douce musique de la boutique, cela lui rappelle l'époque où Julien et elle était proche. Il y a quelques années de ça, Julien venait dans la journée quand il avait le temps, lui apporter quelques petites douceurs qui remontaient le moral de Manon histoire d'attendre la fermeture de la boutique.

Plus tard, vers dix heures, un des habitués de la boutique arrive. C'est Romain ;un grand homme d’environ un mètre quatre-vingt avec de beaux yeux verts, un ami proche de Manon. Ils se sont rencontrés dans la boutique, le jeune homme était perdu dans le choix de ses vêtements, alors a douce Manon est arrivée pour lui donner des conseils. Romain vient tous les jours à la boutique souvent à la pause de la jeune femme, comme Julien le faisait.

Il est maintenant dix-huit heures, Manon ferme la boutique, il fait nuit et très froid. Elle arrive à sa maison ; Julien n’est pas encore rentré. Comme tous les soirs, elle prépare à manger, souvent quelque chose de rapide à faire car elle n’a pas envie de se prendre la tête avec le repas ;  elle met la table, et Julien arrive. Comme souvent, le dîner se déroule en silence sous le bruit pesant de l’horloge du salon. Tic.Tac.Tic.Tac. Quelquefois, Julien pense à lui demander comment c’est passé sa journée. Après, ils se mettent au lit, et s’endorment dos à dos, loin l’un de l’autre.

...