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Nous ne cherchons pas les choses mais la recherche des choses

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Par   •  24 Février 2016  •  Dissertation  •  1 778 Mots (8 Pages)  •  1 432 Vues

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«  NOUS NE CHERCHONS PAS LES CHOSES MAIS LA RECHERCHE DES CHOSES » - PASCAL

On entend souvent dire que le voyage est plus important que la destination. Qu’il faut savoir apprécier les détours, car c’est dans ceux-là que l’on trouve les choses plus importantes encore que celles que l’on recherche. Pascal a dit, « Nous ne cherchons pas les choses mais la recherche des choses ». Mais est-ce vraiment le cas ? Prenons le concept du désir, par exemple. Peut-il vraiment être défini par cette affirmation ? Si ce qui importe est le processus d’accomplissement du désir, et pas ce à quoi cette recherche aboutit, on peut se demander ce qui fait de la recherche des choses quelque chose de plus fondamental pour l’homme que la chose elle-même. Et pourquoi trouverions-nous le bonheur dans la recherche de celui-ci plutôt que l’atteinte de notre but ? Peut-on vraiment considérer que la citation de Pascal définit bel et bien le désir ? Pour répondre à cette question, nous verrons dans une première partie en quoi la quête du désir n’est pas réellement plus importante que l’accomplissement. Dans une seconde, nous nous demanderons à quoi peut alors correspondre le désir si ce n’est à sa recherche, sachant qu’un désir en engendre toujours un autre. Enfin, nous verrons dans une troisième partie en quoi consiste la satisfaction de l’homme par rapport ce qu’il désire, prenant en considération la nature humaine. Car c’est entre autres la curiosité de l’homme et l’intérêt qu’il a pour la recherche qui le différencie des autres espèces.

Il est vrai qu’il peut paraître curieux de considérer que la finalité d’une recherche importe moins que la recherche elle-même. On peut comprendre la citation de Pascal comme un amoindrissement de l’objet du désir, et affirmer que désirer est plus important que satisfaire son désir semble illogique. Epictète dit, « Celui qui n’obtient pas ce qu’il désire est malheureux. » Et en effet, le sens que l’on peut trouver aux propos de Pascal est contradictoire à cela. Il semble difficile de croire que dans le processus du désir, on trouve plus d’intérêt dans la recherche que dans l’accomplissement. Le sentiment que l’on a lorsqu’on atteint un but après des semaines, des mois, peut-être même des années de travail est beaucoup plus fort que ce que l’on ressent durant ce travail. La satisfaction qu’apporte le fait de finir quelque chose sur laquelle on a passé du temps, c’est là ce qui nous pousse à aller jusqu’au bout. C’est l’image du but atteint, du travail accompli, qui nous motive, et avec cela je contredis Pascal. Il est effectivement difficile d’adhérer à ses propos, surtout lorsqu’il s’agit de désir, alors que dans la réalité, ce n’est pas la perspective de la recherche qui va nous pousser à agir et à persévérer afin de satisfaire ce désir, mais plutôt la perspective de l’obtention de ce qu’on désire. S’il est vrai que la recherche même des choses peut s’avérer enrichissante, parfois plus que l’atteinte, on ne peut pas réellement dire que c’est ce qui pousse l’homme à faire ce qui est nécessaire à l’aboutissement d’un désir. On peut par ailleurs dire que l’affirmation de Pascal, si utilisée pour décrire le désir, doit prendre en considération les différentes sortes de désir, car on peut penser qu’en fonction de l’objet du désir, la même idée ne pourra pas être appliquée. Si je désire un objet matériel, une voiture, par exemple, les étapes à franchir afin de se donner les moyens de se le procurer n’arrivent certainement pas à la hauteur de la satisfaction ressentie lorsque je mets enfin la main sur ce que je désire. A l’inverse, lors de recherches scientifiques, où je désire trouver une nouvelle information, un nouveau savoir, le processus même de recherche et de calcul, de réflexion, peut être bien plus enrichissant et satisfaisant que l’aboutissement de cette recherche, d’autant qu’en sciences, une réponse soulève généralement plusieurs nouvelles questions. Mais même avec cela, il est normal d’estimer que ce que l’on recherche, intrinsèquement, est la satisfaction du désir, l’aboutissement d’une recherche, l’obtention d’un bien, et non pas le processus qui y aboutit.

Seulement voilà. Nous devons être conscients de ce qui nous attend à la suite de l’accomplissement d’un désir. Car de la même façon qu’une réponse trouvée à une question scientifique apporte de nouveaux mystères, après avoir satisfait son désir, un autre se forme en nous. De plus, ce qu’on ressent une fois le désir satisfait n’est qu’éphémère. Homo triste post coitum. Et cela ne s’arrête jamais, lorsque l’on arrive à ses fins, on a besoin d’un autre but à atteindre, afin de donner un certain sens à son existence, afin de ne pas vivre sans objectif, de ne pas errer sans destination. Si, à la suite d’un accomplissement, rien de nouveau ne naît en moi, si je ne me trouve pas un nouveau désir à satisfaire, je n’ai nulle part où aller. Alors, la recherche des choses recommence, jusqu’à ce que la chose soit trouvée. Dans ce cas, la citation de Pascal trouve tout son sens : peut-être qu’il ne s’agit pas de considérer la recherche comme plus importante et plus fondamentale dans le désir que la satisfaction, mais plutôt de se rendre compte qu’il s’agit non pas de trouver ce que l’on cherche, mais de savoir ce que l’on veut trouver. On entend souvent dire qu’il faut avoir un but, dans la vie, une ambition. La pression exercée sur les jeunes étudiants les pousse à choisir un parcours d’étude plus qu’un métier en particulier. Il s’agit de se mettre un objectif en tête afin d’essayer de l’atteindre, et c’est ce qui motive. Alors oui, la chose primordiale reste ici l’atteinte de ce but, mais en réalité, il ne s’agit pas de savoir ce qu’on veut avoir, mais de savoir ce qu’on veut faire. Mais comment vivre avec l’idée que notre existence ne consiste qu’en un chemin qui n’aboutira jamais réellement, et sera interrompu par notre mort avant d’avoir la chance de se terminer ? Cela voudrait-il dire qu’il est impossible d’accomplir tout ce que l’on souhaite accomplir avant de mourir, qu’il nous restera toujours quelque chose d’inachevé ? Il faut alors faire fi de cette vision plutôt négative de la vie en se disant que même s’il est impossible d’arriver à une conclusion pour chaque chemin emprunté dans sa vie, celle-ci n’a pas été complètement vaine, même si certains estiment que l’homme et sa vie le sont, car on a au moins accompli quelque chose, et même celles qui ne sont pas finies ont de l’intérêt dans la progression qu’on en a fait durant son vivant.

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