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Philosophie: la souffrance.

Dissertation : Philosophie: la souffrance.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 666 Mots (7 Pages)  •  7 535 Vues

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Colle philosophie : LA SOUFFRANCE

INTRODUCTION

(amorce) -il suffit de regarder autour de soi, de regarder le monde, pour comprendre que la souffrance existe et qu’elle est présente partout. Et d’abord pour nous

-car il est vrai que l’existence de chaque être commence et se finit dans la souffrance : du premier cri à l’agonie (pour la plupart d’entre nous).

-donc la souffrance semble faire partie intégrante de la vie humaine

(problématique) -Mais qu’est-elle exactement ? Peut-on définir la souffrance ?

(plan)- Faut-il distinguer la souffrance physique de la souffrance morale ? La souffrance n’est-elle pas en fait une ? Dans quelle mesure la souffrance est-elle un état complètement subi ?

DEVELOPPEMENT

I. Faut-il distinguer souffrance physique et souffrance morale ?

-pour commencer, le langage courant ne distingue absolument pas la souffrance dite physique et la souffrance dite morale - autrement dit entre douleur et malheur. Par ailleurs il vaut mieux parler de souffrance psychique que morale, pour éviter toute confusion sur le sens du mot moral. Pour en revenir à la distinction entre souffrance physique et souffrance psychique : nous disons que nous souffrons terriblement d’une rage de dents, mais nous parlons aussi, lors de la mort d’un enfant par exemple, de la douleur d’une mère ou d’un père.

-la douleur alors n’est pas autre chose que le malheur : elle est le malheur lui-même ramené à son noyau sensible. La douleur est donc la pointe aiguisée de la souffrance. C’est pourquoi les usages linguistiques ne sont pas de bons guides conceptuels, et il faut alors examiner pourquoi il faut, le cas échéant, opérer cette distinction.

-on peut définir la douleur comme une sensation pénible localisée dans un endroit du corps (migraine, rage de dents)

-on peut aussi parler de douleur morale d’ailleurs, dans la mesure où il est possible de localiser là où ça fait mal : en effet, le deuil, la séparation, le remords, sont des douleurs parce qu’une déchirure s’est produite en un lieu précisément identifiable de notre existence

-selon le philosophe français Lachelier: douleur = « sentiment d’une lésion »

-c’est un phénomène simple : une cause produit mécaniquement un effet, dont la qualité et l’intensité sont prévisibles -> je sais ce que j’éprouverais si je me coince le doigt dans une porte ; je peux à peu près imaginer ce que sent mon chien quand je lui marche sur la queue

-donc la douleur (elle peut avoir une dimension physique ou psychique ici), se caractérise pas son insistance, c’est une présence envahissante qui s’impose tout le temps qu’elle dure et ne se laisse oublier

-le terme souffrance a un sens plus large, = c’est tout état conscient, qu’il soit physique ou psychique, qu’un être préfère ne pas connaître parce qu’il est pénible

-toute souffrance ne découle pas d’une douleur -> le regret, la nostalgie, la solitude (si l’on en souffre) ne sont pas des douleurs ; et tout douleur ne fait pas nécessairement souffrir -> on peut se délecter de l’eau brûlante d’une douche

-souffrance plus complexe que la douleur car elle résulte d’un processus réflexif d’élaboration, dans lequel celui qui souffre intègre sa situation présente et apporte sa personne toute entière, avec son caractère, son histoire, son système de valeurs. La souffrance envahit tout l’organisme et transforme entièrement notre manière d’être

-donc ma douleur = exprime la constitution physique que je partage avec les êtres qui me ressemblent ; ma souffrance = témoigne davantage de ma singularité personnelle

-c’est pourquoi il m’est plus difficile d’entrer dans la souffrance de l’autre -> je peux à la rigueur me représenter ce qu’endurèrent des déportés supportant la faim, le froid et l’épuisement du travail, mais il m’est beaucoup plus difficile -et à la vérité impossible- d’imaginer comment ils vécurent leur condition de déportés.

-la souffrance vient redoubler et synthétiser une série de douleurs, en les intégrant dans une totalité vécue par chaque individu de façon propre et irréductible

-alors que la douleur corporelle signale un dysfonctionnement ou une pathologie, et appelle des soins portant sur la cause (à quelques exceptions près, comme la douleur d’un accouchement)

-et si certaines souffrances relèvent d’une thérapeutique, il n’est pas de l’essence de la souffrance de devoir être soignée, parce qu’il y a des souffrances normales -> comme souffrir pendant un deuil, c’est même en un sens faire injure à cette souffrance que prétendre vouloir la faire disparaître, cesser de souffrir serait trahir. Donc dans ces cas-là, il faut laisser faire le temps, donc la nature

-toute souffrance n’a donc pas vocation à être soulagée : celle qu’endure un détenu condamné à une longue peine ne saurait être atténuée sans perdre la signification qu’elle est censée avoir, c’est-à-dire essentiellement expiatoire, faire souffrir les prisonniers est l’essence même de l’institution pénitentiaire ; cependant on protège les prisonniers de la douleur : ils ont accès aux soins s’ils sont malades

-donc il y a des souffrances qu’il faut laisser être et laisser passer

-ainsi si distinguer souffrance et douleur pouvait sembler être un exercice classique, il est en réalité périlleux, mais essentiel

II. La souffrance n’est-elle pas en fait une ?

-donc ce que l’on sait pour l’instant : la douleur est une atteinte physique localisée, universelle, alors que la souffrance envahit tout l’organisme et transforme entièrement notre manière d’être, de façon particulière.

-certains ajoutent que la douleur est purement passive, tandis que la souffrance est active car elle met en relation notre puissance de pâtir et notre puissance d’agir : souffrir c’est endurer. La douleur serait à la souffrance ce que le cri est au langage : la différence s’opère entre l’irréfléchi et le réfléchi, entre la vie organique et la vie de la personne humaine.

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