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Philosophie politique

Mémoire : Philosophie politique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2012  •  945 Mots (4 Pages)  •  1 729 Vues

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Philosophie politique

De la démocratie, on sait que pour Platon (La République, liv.VIII) elle s’inscrit au registre des mauvais régimes avec la timocratie, l’aristocratie, et l’oligarchie. Règne de la liberté, où chacun peut vivre selon sa fantaisie, la démocratie ouvre par la levée des contraintes d’obéir, aux périls du désordre. Ainsi à l’instar de l’oligarchie qui se corrompt par l’avidité pour les richesses, la démocratie se perd dans une ébriété anomique de la liberté. Platon en avertit, depuis ce "au plus près" de la fraîcheur et de la netteté qui caractérisent la pensée antique -qu’elle fusse grecque ou hébraïque-, des conséquences : l’excès de liberté engendre un réactif : l’excès de servitude. Il débouche sur la Tyrannie. Aristote qui distinguait trois sortes de gouvernement -royauté, aristocratie, timocratie- n’en pensait pas mieux de la démocratie comme forme viciée de la timocratie (Ethique à Nicomaque, VIII, 10).

Pour Tocqueville (De la démocratie en Amérique), la démocratie n’est pas qu’une forme de gouvernement, mais encore un type de société qui s’oppose à la société aristocratique. Au moyen d’une double comparaison, entre l’Ancien Régime et la démocratie contemporaine de son temps, et entre l’Europe et l’Amérique, il en discerne le motif premier : la construction de l’égalité conciliée avec la liberté. Il en décrit les montages et les ramilles, et tente d’en discerner les avatars : le "despotisme doux".

Avec l’expérience des totalitarismes du XXème siècle, la démocratie ne fait plus objet de controverses dans la sphère occidentale. Elle s’affirme comme le seul régime dans lequel quelque chose de la liberté humaine pourrait avoir une chance.

En France, Raymond Aron, Claude Lefort, ont pu soutenir qu’à cette aune, la démocratie avait une valeur politique inconditionnée. Avec Claude Lefort, la singularité de la démocratie n’est pas sensible qu’au souvenir de ce que fut le système monarchique sous l’Ancien Régime, mais encore et surtout à l’expérience des totalitarismes.

Il est tout à fait symptomatique, alors, que pour Claude Lefort, la défense illustrée de la démocratie (séparation des sphères du pouvoir, de la loi, du savoir), se soit affirmée conjointement avec le projet de restauration de la philosophie politique (cf. "La question de la démocratie" in Essais sur le politique XIXè-XXè siècles). La philosophie politique qui s’était trouvé rejetée et dénigrée par le positivisme et par l’historicisme (cf. Léo Strauss, Qu’est-ce que la philosophie politique ?) retrouvait consistance comme témoin de la démocratie, et modalité de la liberté de penser.

La philosophie politique est cette partie de la philosophie " la plus proche de la vie politique, de la vie non-philosophique de la vie humaine", ainsi que le souligne Léo Strauss. Il ajoute que "si des hommes font de l’acquisition de la connaissance de la vie bonne et de la bonne société leur but explicite, la philosophie politique vient à l’existence". La philosophie politique à suivre une distinction d’Aristote, n’est pas du côté de la théorie de la contemplation, mais du côté de la pratique de l’agir en commun. Claude Lefort, ne manque pas de souligner simultanément,

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