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SIP1000 - POLICE COMMUNAUTAIRE

Dissertation : SIP1000 - POLICE COMMUNAUTAIRE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Octobre 2016  •  Dissertation  •  3 007 Mots (13 Pages)  •  909 Vues

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Depuis la fin des années 1980, en Amérique du Nord, les tactiques de la police en matière de lutte au crime on prit une nouvelle tangente, et ce de façon assez généralisée. Délaissant les tactiques de tolérance zéro et de patrouille exclusivement réactive aux appels de citoyens, de nombreux services de police ont implémenté une nouvelle approche : la police communautaire. Il s’agit d’un changement majeur de politique : on ne se contente plus de réagir au crime, on tente de le prévenir. Pour se faire, cette approche a pour but d’améliorer les relations entre les citoyens et la police, la rendant plus proche des citoyens qu’elle sert, plus à l’écoute de leurs préoccupations et en éduquant la communauté à faire sa part. Les citoyens devraient donc être plus satisfaits de leur police et plus enclins à traiter les policiers avec respect, à les considérer comme des alliés pour améliorer la situation dans leur quartier. Les effets escomptés, suite à cette implantation sont une amélioration dans la prévention du crime et dans le sentiment de sécurité des citoyens dans leurs quartiers.

Ce travail a pour but de présenter brièvement ce qu’est, et quels sont les buts de, la police communautaire telle qu’elle est implantée de nos jours, autant du point de vue des policiers que des membres de la communauté, de présenter une approche de résolution de problèmes qui lui est intrinsèquement liée, et de présenter les raisons qui font en sorte que la prévention du crime et le sentiment de sécurité des citoyens sont améliorées par cette approche du policing.

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En premier lieu, établissons ce qu’est la police communautaire et quels sont ses objectifs. Dans les écrits des divers auteurs s’étant penché sur le sujet, il est possible de constater qu’une définition universelle et immuable n’existe pas : il s’agit d’un concept un peu flou et difficile à définir adéquatement. En 1994, Trojanowicz et Bucqueroux établirent une définition qui est, à défaut d’être acceptée comme celle ayant force de loi, celle qui en est le plus près chez plusieurs auteurs, qui l’utilisent comme base dans leurs travaux. La police communautaire est une « philosophie et une stratégie organisationnelle qui met de l’avant un partenariat entre les citoyens et la police. Elle est basée sur le fait que la police et la communauté doivent travailler ensembles pour identifier et traiter les problèmes d’un quartier. » (Trojanowicz et Bucqueroux, 1994) En se basant sur cette définition, il est possible d’en extraire les buts de la police communautaire. En effet, cette approche de l’activité policière cherche à rendre la police accessible au citoyen, d’être à l’écoute de ses besoins, de travailler avec les acteurs de la communauté pour trouver les problèmes et les régler. Il ne s’agit pas simplement de relations police‐communauté mais d’un partenariat où chacun complète le travail de l’autre dans le but de régler des problèmes affectant la communauté et de prévenir le crime. (Oliver, 1998). En matière de traitement des problématiques, une approche orientée par les causes et non les symptômes des troubles dans une communauté est intimement liée à la police communautaire et incluse dans cette définition. Elle sera traitée plus loin dans ce texte.

Afin de mieux illustrer ce qu’est la police communautaire, il est utile de savoir ce qu’elle n’est pas. Étant donné que le concept est un peu flou, savoir ce que quelque chose n’est pas permet de mieux cerner ce qu’elle est en réalité. Trojanowicz et Bucqueroux cernent plusieurs choses qui peuvent être, de prime abord, associées à la police communautaire, mais qui sont loin de l’être dans la réalité. La police communautaire n’est pas un système de parrainage de la société : les citoyens ne sont pas les « enfants » et les policiers les « parents ». Chacun est égal et doit considérer l’autre

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comme tel. Une telle conception provient des anciennes méthodes du travail policier, où un citoyen n’est qu’un « objet » de plus pour la police, et est incompatible avec la police communautaire. La police communautaire n’est pas non plus un autre nom pour du travail social : les policiers ont la latitude de prendre des décisions eux‐mêmes pour aider les gens mais ils ne sont pas pour autant des travailleurs sociaux qui tentent d’améliorer le sort de tous et chacun, même si, de prime abord, le policier peut passer pour un héro réglant les maux de la société. Il lui est possible de le faire mais la police communautaire n’en demande pas tant, une bonne interaction ainsi qu’une bonne connaissance du milieu et de la situation des gens suffisent. Il n’est pas la pour faire le travail des gens à leur place, mais bien à les aider à le faire. Il ne s’agit pas non plus d’une campagne de relation publiques où les citoyens sont les Autres : les policiers traitent « law‐abiding people in the community as an extension of us » (Trojanowicz et Bucqueroux, 1990), les gens respectueux de la loi sont une extension d’eux‐mêmes dans la lutte au crime.

En somme, la police communautaire est un partenariat ou chaque membre est égal et complète le travail de l’autre.

Ce que cela représente pour un corps policier est majeur : il s’agit d’une philosophie qui s’applique à l’entièreté de l’organisation policière, de la haute direction au patrouilleur de rue. Chaque organe du service de police doit travailler avec la philosophie de la police communautaire. Si un des organes ne suit pas, l’effort est condamné à échouer complètement car les préceptes de la police communautaire ne peuvent cohabiter avec ceux des méthodes dites traditionnelles car elles sont presque diamétralement opposées : réaction et répression versus prévention, citoyens générateurs d’appels versus citoyens partenaires, policiers accessibles au public versus policiers enfermés dans leurs voitures ou dans des postes de polices centraux et éloignés des quartiers. Il doit s’agir de tous les policiers et non de quelques uns qui sont assignés à des tâches de police communautaire : « COP is a philosphy that is organisation‐wide, we defeat

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ourselves by labeling only a few officers as COP specialists, leaving the organistation go to about it’s business as usual » (Rahtz, 2001). Les organisations policières doivent émettre une directive statuant que leurs patrouilleurs doivent prendre contact avec les résidents et commerçants de leurs secteurs de patrouille respectifs. Ce faisant, ils pourront mieux savoir ce qui préoccupe les gens. Il s’agit souvent de problèmes

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