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Étude du roman Gargantua de Rabelais: dans quelles mesures le portait fait de Picrochole constitue-t-il une satire visant Charles Quint ?

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Par   •  17 Avril 2012  •  1 062 Mots (5 Pages)  •  2 183 Vues

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Gargantua de Rabelais, publié en 1534, présente un personnage sur lequel pèse une charge satirique importante. Derrière Picrochole semble être visé un haut symbole qui est contemporain de Rabelais : l'empereur du Saint-Empire, Charles Quint. Ce faisant, dans quelles mesures le portait fait de Picrochole constitue-t-il une satire visant Charles Quint ? Le roi de Lerné, montré comme colérique et mal entouré, présente bien des similitudes avec le chef du Saint-Empire romain germanique.

I] Un roi s'emportant aisément

Soumis à un dérèglement de la bile (A), Picrochole reste dans l'incapacité de lutter contre sa propre nature (B).

A) Un corps soumis à un dérèglement de la bile

Rabelais attribue généralement à chacun des protagonistes un prénom ou un nom ayant une signification, qu'elle soit positive ou négative. Plutôt positive pour l'entourage de Gargantua, celle-ci l'est beaucoup moins pour Picrochole dans la mesure où son nom signifie « qui a une bile amère ». Ce dérèglement corporel annonce ses sautes d'humeur. L'écrivain met régulièrement en exergue ses emportements : « Picrochole, incontinent, entra dans une colère folle » (ch. XXVI ; p. 217) ; « la colère de Picrochole » (ch. XXXII ; pp. 245-247) ; « Picrochole entra subitement en fureur » (ch. XLVII ; p. 331). La soudaineté peinte par cette dernière occurrence témoigne du manque de maîtrise que le roi de Lerné exerce sur sa personne.

B) Un corps dépourvu de toute maîtrise

Gargantua, à l'origine sans manières et de nature flegmatique, parvint par l'enseignement de Ponocrates à vaincre cette nature capricieuse. Seulement, Picrochole s'en montre quant à lui incapable. Sa nature n'est pas ou peu corrigible. Sa fuite, à l'issue de l'ouvrage, en est l'image : « [...] son cheval broncha et tomba à terre ; il en fut tellement exaspéré que, dans sa rage, il le tua avec son épée » (ch. XLIX ; p. 339) ; « Ainsi s'en alla notre pauvre colérique » (p. 339) ; « Toutefois l'on m'a dit qu'il est à présent pauvre gagne-petit à Lyon, colérique comme auparavant » (p. 339). Déchu socialement, espérant toujours retrouver son trône à la venue des coquecigrues, Picrochole demeure tout aussi colérique, incapable de vaincre sa propre nature.

Ainsi, le roi de Lerné, in fine déchu, est un personnage peint sans indulgence, montré comme furieux et emporté. Loin de dieu, il est qui plus est mal entouré.

II] Un roi perdu et mal entouré

Picrochole, abandonné de dieu (A), est un roi entouré de mauvais conseillers (B) hormis quelques exceptions (C).

A) Un roi abandonné de dieu

Derrière ce personnage furieux, se cache une possible lecture théologique mise en lumière par Grandgousier : « Pour m'avoir outragé à ce point, il faut que ce soit sous l'empire de l'esprit malin » (ch. XXVIII ; p. 233) ; « Cela m'a convaincu que Dieu l'Éternel l'a abandonné à la gouverne de son livre arbitre et de sa raison privée » (ch. XXIX ; p. 237). Ainsi, le dessein de Grandgousier et des gargantuistes n'est pas seulement de repousser les troupes de l'assaillant, c'est de rechercher la brebis égarée. D'ailleurs, les nombreuses

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