LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Gargantua (roman de Rabelais), étude Du Titre / Personnage

Recherche de Documents : Gargantua (roman de Rabelais), étude Du Titre / Personnage. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2012  •  1 969 Mots (8 Pages)  •  5 123 Vues

Page 1 sur 8

Gargantua

Introduction

Gargantua est une œuvre écrite par François Rabelais, sous l’anagramme de Maitre Alcofribas Nasier. L’œuvre a été écrite en 1534 ou 1535. Gargantua, comme Pantagruel, est un roman inspiré par un récit populaire ayant pour héros un géant grotesque. Ces romans ont reçu un vif succès.

Nous pouvons distinguer une structure traditionnelle en trois parties des romans de chevalerie. Cette structure a pour but de retracer le parfait accomplissement du chevalier. Ces trois parties sont :

- Les chapitres 3 à 24 décrivent la naissance prodigieuse du prince Gargantua, son enfance de 3 à 5 ans qui est appelé « adolescence » dans l’œuvre, la description de ses habits, de ses jeux, et de son invention surprenante du « torche-cul ». Enfin sa double éducation, la mauvaise due aux précepteurs sophistes et la bonne dispensée à Paris par l’humaniste Ponocrates.

- Les chapitres 25 à 51 racontent la guerre Picrocholine. Tout d’abord ses causes puis les veines tentatives de Grandgousier pour éviter la guerre. Ensuite les exploits de Gargantua et ceux de Frère Jean des Entommeures et enfin la défaite de Picrochole et la grandeur de Gargantua.

- Les chapitres 52 à 57 exposent la construction de l’abbaye de Thélème offerte par Gargantua au Frère Jean et le mode de vie des jeunes gens qui y étaient admis pour leur éducation.

On peut alors dire que ces trois étapes permettent de montrer l’évolution positive du héro qui passe de l’état quasi animal de l’enfance à celui d’un être humain accompli sur les plans physique, moral et spirituel.

I. Le titre de Gargantua

Généralement appelé « Gargantua », le second roman de Rabelais s’intitule en réalité « La vie très horrifique du Grand Gargantua père de Pantagruel ». Ce titre est humoristique par son caractère hyperbolique, («très horrifique » suscite l’étonnement et l’admiration) éponyme du personnage principal, un géant, comme c’était déjà le cas du roman précédent « Les horribles faits et prouesses épouvantables de Pantagruel », roi des Dipsodes. Ces deux titres situent les ouvrages dans le registre épique dont ils constituent une parodie. Celui de Gargantua permet de le replacer correctement dans la généalogie puisque Rabelais avait commencé par raconter l’histoire du fils (Pantagruel) avant celle du père (Gargantua). Le nom du héro n’a pas été inventé par Rabelais, il s’agit d’un mythe populaire de l’époque, celui-ci est expliqué comiquement dans le chapitre 7 : dès sa naissance, Gargantua se met à crier « A boire ! », son père, Grandgousier, s’exclama alors « Que grand tu as ! ».

Sous une apparence de gigantisme comique propre aux contes populaires, les dimensions du personnage ont donc une fonction sérieuse : elle dénonce un type d’éducation que Rabelais, en tant que lettré humaniste considère comme néfaste.

II. Le personnage de Gargantua

a. Un enfant « merveilleux »

Gargantua est le personnage éponyme du roman, il est donc désigné comme personnage principal, ce qui n’est pas toujours attesté dans le récit. Il est annoncé comme un personnage qui doit « en son temps, accomplir de grandes prouesses ». Il est porté 11 mois dans le ventre de sa mère Gargamelle dont il nait par l’oreille gauche. Dès sa naissance, il s’écrit « A boire ! A boire ! », d’où le nom de Gargantua donné par son père, qui faisait allusion à son gosier. Il a un goût précoce pour le vin, les quantités de lait nécessaires à son alimentation de nourrisson sont importantes : il est nourrit par le lait de 17913 vaches et calmé par l’odeur et le tintement des flacons de vins. Toutes ces caractéristiques font de Gargantua un enfant « merveilleux », c’est-à-dire qu’il n’est pas humain.

L’auteur nous décrit la confection de ses vêtements hors normes mais raffinés, ses occupations durant sont adolescence de 3 à 5 ans : il pratique déjà des jeux érotiques avec ses gouvernantes, il a donc un éveil précoce à la sensualité.

Cette vivacité d’esprit et de langage est confirmée aux yeux de Grandgousier avec le récit de sa recherche réussie du meilleur torche-cul. Ainsi s’achève son enfance merveilleuse.

b. Un élève studieux

Grace à la recherche du meilleur torche cul de Gargantua, Grandgousier se hâte alors de trouver pour son fils l’équivalent d’Aristote pour qu’il puisse atteindre un « souverain degré de sagesse » ou pour qu’il soit plus tard « grand clerc ».

Nous pouvons distinguer 3 éducations différentes dans « l’adolescence » de Gargantua :

1) Grandgousier, éducateur « moderne » et attentif.

Le thème principal du roman est l’éducation de Gargantua. Son père le roi Grandgousier, attache beaucoup d’importance à cette fonction et après s’être préoccupé des conditions de sa naissance, de son nom, de son alimentation, de son hygiène et de ses vêtements jusqu'à l’âge de 3 ans, il prend alors des dispositions pour que son fils soit élevé et éduqué de 3 à 5 ans « dans toutes les disciplines qu’il convient », c'est-à-dire « comme tous les petits enfants du pays ». Les chapitres 11 et 12 sont consacrés à cette enfance heureuse et joyeuse ( jeux, farces etc… ) en liberté, proche de la nature et de l’état animal. Sous cette éducation non contraignante, attentive à l’éveil du corps et de l’esprit, Rabelais concrétise avec la découverte expérimentale du meilleur « torche cul ». L’enfant fait alors l’admiration de son père, non seulement par son développement physique, mais aussi par son intelligence précoce, sa capacité à observer et à augmenter, signes que cette méthode d’éducation est positive.

2) Les maitres sophistes

Comparant l’intelligence de son fils à celle d’Alexandre de Macédoine, Grandgousier veut pour lui un maitre égal au philosophe grec Aristote, persuadé qu’il atteindra un « souverain degré de sagesse s’il est bien éduqué ». Ce passage montre l’importance que Rabelais et les humanistes accordent à l’éducation dans la formation de l’individu. Mais Grandgousier, abusé par les habitudes de son temps se tourne vers les sophistes et confie Gargantua à maitre Tubal Holoferne. L’enseignement dispensé repose sur

...

Télécharger au format  txt (12.8 Kb)   pdf (132.3 Kb)   docx (13.5 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com