Étude du roman Gargantua de Rabelais

« Gargantua » de Rabelais

Contexte:

Le temps de la Renaissance (XVIe siècle)

De 1450 à 1550 naît le monde moderne. On découvre de nouveaux mondes; l'héritage antique est réévalué; la diffusion des livres imprimés change le rapport à l'autorité et au savoir; les sciences et les techniques évoluent: l'homme se voit d'un œil neuf; il sent qu'il peut construire un monde plus humain. Mais cette transformation qui mène du monde féodal aux Temps modernes n'a pu se faire sans de violentes convulsions.

La mise au point de l'imprimerie en 1450 a provoqué une véritable révolution dans la diffusion des textes. Les livres en langue vulgaire apparaissent. Le livre ainsi accessible à tous (pour ceux qui en ont les moyens) donne l'envie de savoir et de réfléchir par soi-même, ce qui permet la diffusion du savoir.

Disparition de l'Empire romain d'orient par la prise de Constantinople par les Turcs en 1453: Les gouvernements changent.

Découverte de l'Amérique en 1492: Le monde s'agrandit.

Le royaume de François Ier est en crise; le fossé se creuse entre catholiques et protestants. Des guerres civiles (St-Barthélémy en 1572: massacre des protestants par les catholiques) éclatent jusqu'en 1598 lorsque le roi Henri IV met un terme aux guerres de religion par la proclamation de l'édit de Nantes (qui sera révoqué en 1685 par louis XIV).

Au court du XVIe siècle, les inégalités s'aggravent; l'écart se creuse entre les riches et les pauvres. Les bourgeois commencent à faire fortune, mais l'aristocratie reste la classe dominante.

Les sciences font des avancées décisives; certains foyers humanistes ont permis des avancées considérables en chirurgie, en cartographie et en astronomie (ex. la boussole).

La figure de l'écrivain humaniste qui défend une nouvelle conception de l'homme apparaît.

L'humanisme

On désigne par l'humanisme le puissant mouvement intellectuel et littéraire qui se répand au XVIe siècle à travers toute l'Europe. Remettant en cause les conceptions morales, politiques et religieuses du Moyen Age, l'humanisme affirme sa confiance en l'être humain. Les humanistes proposent un idéal de paix et de sagesse humaine. Ils aspirent à rendre l'humanité meilleure.

Dès la fin du XVIe, influencés par l'Italie, les lettrés veulent revenir au grec ancien et au latin classique que l'Église avait déformés. On admire les auteurs antiques et on étudie leur philosophie.

L'étude des textes antiques est menée par des savants passionnés. Elle conduit à de nouvelles conceptions politiques, morales et religieuses. Le mouvement humaniste s'étend malgré la résistance acharnée des théologiens catholiques de la Sorbonne.

Les querelles religieuses compromettent le développement de l'humanisme. On note un durcissement du pouvoir dès 1534: certains écrivains doivent s'exiler ou d'autres sont tués.

L'histoire du mot:

Le mot humanisme possède une double signification. Il désigne d'abord l'étude des textes grecs et latins de l'Antiquité. Cette étude s'attache à tout ce qui concerne l'homme. L'humanisme désigne aussi le perfectionnement des qualités intellectuelles et morales de l'homme. L'humanisme désigne donc un idéal d'épanouissement de l'homme fondé sur le savoir.

Les principes du mouvement:

Le retour aux textes antiques (aux sources) : la Bible était interprétée par l'Église, ils veulent donc voir si elle a été « trahie ».

Le goût du savoir: l'humaniste est curieux de tout, le savoir se veut encyclopédique.

La volonté de convaincre: l'humaniste pense qu'il faut lutter contre l'ignorance. Des dictionnaires, des répertoires, des index se multiplient pour permettre à tous de lire efficacement.

Les thèmes de l'humanisme:

La confiance en l'homme: (A l'époque médiévale, l'homme était mis de côté pour laisser la place centrale à Dieu) La morale humaniste se fonde sur l'acceptation de la nature humaine et sur le développement des qualités intellectuelles et morales de l'homme. Le progrès de l'humanité est possible grâce à la curiosité et à la connaissance => exigence culturelle

La réflexion politique: les humanistes invitent les princes à la sagesse et condamnent les tyrans. Le bon prince ne pratique que la guerre défensive =>exigence politique

La ferveur de la foi: Le renouveau spirituel se fait par le retour aux sources, celles de la sagesse antique et celles de l'Évangile. Proche de l'évangélisme, l'humanisme veut célébrer personnellement le « Créateur de l'univers » en se moquant des superstitions, des rites sans significations, le culte des saints etc. => exigence spirituelle

A travers les siècles, on passe donc d'une vision Théocentrique (centrée sur Dieu) à une vision Anthropocentrique (centrée sur l'Individu).

Ce changement commence à germer à partir du 14ème siècle, s'accélère au 15ème siècle et triomphe au 16ème siècle.

L'humanisme se moque des frontières qui divisent l'Europe: il se veut universel. Érasme, grand humaniste hollandais, correspond avec plusieurs « érudits » en Europe et dit avoir le désir « d'être un citoyen du monde ». Une véritable ferveur réunit les cercles cultivés des grandes villes européennes. Les humanistes voudraient fonder sur cette sagesse antique (qui annonce le christianisme) un univers réconcilié qui permettrait de faire progresser la sagesse des hommes.

Les humanistes ne sont pas athées, ils croient en Dieu mais ne sont plus aveugles. Ils vérifient à la source.

Auteurs principaux : Thomas More – L'utopie(1516), Montaigne – Essais (1580)

Courant littéraire contemporain:

La Pléiade: participant à l'humanisme, les écrivains de la Pléiade veulent retrouver l'inspiration qui a fait la grandeur de la culture

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