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Étude du roman Gargantua de Rabelais

Étude de cas : Étude du roman Gargantua de Rabelais. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Novembre 2012  •  Étude de cas  •  616 Mots (3 Pages)  •  1 206 Vues

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n 1532 est publiée une œuvre anonyme, Les grandes et inestimables croniques : du grant et enorme geant Gargantua1.

Il reprend un ancien fond qui transparaît dans d’innombrables traditions populaires. Derrière le géant truculent et glouton se cacherait une très ancienne divinité gauloise nommée Gargan, apparemment bienveillante qui remonte peut-être, comme l’édification des pierres dressées, au-delà des Celtes, comme le dit G. E. Pillard dans Le vrai Gargantua. Mythologie d’un géant. Déjà George Sand relevait, dans Les Légendes Rustiques : « je croirais que Gargantua est l’œuvre du peuple et que, comme tous les grands créateurs, Rabelais a pris son bien où il l’a trouvé. » Gargantua y est appelé le Fay[réf. nécessaire] et comme toutes les Fées - Morgane la Fée est dite sa marraine - il a la maîtrise des formes et se transforme tout particulièrement en Dragon, ce qui le rattache à la vouivre représentant les énergies telluriques. Henri Dontenville et Henri Fromage lui attribuent cette dimension de « dragon ».

Entre trois et cinq ans, Gargantua est élevé assez librement. Il bénéficie ensuite d’une éducation délivrée par des pédagogues traditionnels. Puis il se rend à Paris pour recevoir l’enseignement de Ponocrates. En chemin, l’énorme jument qu’il monte, chasse les taons de sa queue avec une telle puissance, qu’elle détruit toute la forêt de Beauce.

Gargantua peut être vu par le peuple comme la personnalisation d’une énergie gigantesque, mais bienfaisante qui ordonne le chaos primordial. Dans ses voyages, il modifie les paysages en laissant tomber le contenu de sa hotte. Les dépâtures de ses souliers donnent collines et buttes, ses déjections forment des aiguilles et ses mictions des rivières ! Beaucoup de mégalithes sont des palets de Gargantua appelés chaise, fauteuil, écuelle… C’est une énergie non consciente, mais orientée reconnue comme bienfaisante. Les pierres de Gargantua donnent lieu à des cultes de fécondité et sa troisième jambe est célèbre ! Voir en cela le géant de 54 mètres gravé sur la pente de Cerne Abbas dans le Dorset en Grande-Bretagne. C’est une divinité phallique qui sera aussi représentée sous forme anguipède, avec parfois une tête de bélier.

Le christianisme le diabolisa en baptisant les lieux, gouffres, chaos rocheux, pierres dressées dits de Gargantua en lieux, gouffres, chaos, pierres du diable. Dans le même temps, il est christianisé en saint Gorgon qui le remplace pour le culte de la fécondité, comme à Rouen. Le Mont Saint-Michel était un ancien lieu de culte à Gargantua et l’îlot Tombelaine serait la sépulture de Gargamelle. Beaucoup de monts Gargans ont, comme lui, un rapport avec l’Archange saint Michel, ainsi en est-il à Rouen du quartier encore appelé Mont Gargan et, sur les hauteurs de la côte Sainte-Catherine, se trouve un prieuré Saint-Michel. L’église Saint-Paul du Neubourg, dans l’Eure possède un vitrail intitulé « Le triomphe de Saint-Michel » et la scène du bas représente « Comment Saint-Michel apparu à l’évêque Sipoim au Mont Gargan ». Le plus beau sommet du bas Limousin (732m), à proximité de Limoges, porte le nom de mont Gargan (Gergan en occitan). À Bordeaux, sur la porte sud de l’église Saint-Michel, figure le miracle du mont Gargan. Il existe encore en France

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