Une Vie Maupassant présentation d'oeuvre

Outre les nouvelles qui l’ont fait connaître, Maupassant a écrit quelques romans dont Une Vie, son premier. Une Vie, sous-titrée « Humble Vérité », est parue en 1883, pendant le mouvement naturalisme au début de la 3ème République, et le mouvement réaliste de la seconde moitié du XIXème siècle. Cette œuvre, réaliste, fait concurrence dès sa sortie à Madame de Bovary de Flaubert, son maître.

Maupassant, dans son récit se déroulant lors de la Restauration en 1819, raconte la lente marche vers une vieillesse prématurée de Jeanne, jeune aristocrate à la vie favorisée, jusqu’à ce qu’un mariage précipitamment décidé avec Julien Delamare, la plonge dans un malheur profond. C’est un roman d’éveil : on observe une jeune fille naïve et ignorante découvrir la réalité de la vie, en particulier les cruelles contraintes de l’époque pour les femmes. Il n’y a pas d’allusions aux événements politiques du temps, l’histoire se déroulant en 1819, période antérieure à Maupassant, mais il montre l’accession de la bourgeoise au pouvoir et la fin de la domination de la noblesse.

C’est une œuvre réaliste car elle est fidèle au réel : en effet, Maupassant y peint des personnages, des lieux comme la Normandie qu’il décrit si précisément car il la connaît si bien, ce qui parait plus réel. Mais c’est aussi naturaliste car il respecte des principes scientifiques en étudiant l’espèce humaine et ses interactions entre elle et son milieu.

En outre, Une Vie aborde les thèmes du mariage, de l’amour, de l’adultère, de l’éducation des enfants, de la religion, de l’argent et plus largement de la condition féminine dans ses dimensions morales, conjugales et sexuelles, qui sont bien différentes de celles actuelles.

Je vais maintenant vous parler du choix de l’œuvre. Tout d’abord, avant la lecture, je ne connaissais Maupassant que pour ses nouvelles qui ont pour caractéristique d’être courtes, concises, dans lesquelles il va droit au but et où il n’y a pas de descriptions longues. Alors que dans la première partie de son roman, il décrit l’environnement, il y a peu d’action et cela pourrait sembler à première vue peu accrocheur, mais le style fluide de Maupassant nous plonge dans l’atmosphère de son histoire facilement. Il y décrit ainsi les espoirs de Jeanne et elle paraît alors naïve rêvant d’une vie utopique m’a au début assez agacé.

Mais au fil de la lecture, il y a une véritable déchéance : tout s’effondre autour d’elle, ses rêves sont brisés, elle se sent trahie, elle assiste passivement à son destin et découvre enfin la triste réalité et la dureté de la vie. Elle inspire alors la pitié et le roman devient soudainement dépressif. Effectivement, elle subit un viol conjugal, son mari, avare, préfère l’argent à sa femme, il la trompe avec sa femme de chambre, et alors que son enfant est son dernier espoir, il est finalement à l’effigie de son père et lui soutire de l’argent en outre, alors que pour ses parents, étant les personnes qui l’avaient élevée et des modèles aux yeux de Jeanne, elle découvre qu’ils s’étaient trompés mutuellement en lisant des lettres de leurs amants. Enfin, la religion est aussi mal représentée, par un prêtre corrompu et inhumain qui tuera des animaux et dénoncera

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