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Petite étude du roman Gargantua de Rabelais

Commentaire de texte : Petite étude du roman Gargantua de Rabelais. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  615 Mots (3 Pages)  •  744 Vues

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gargentua

2) la présence de la mort plane sur tout le texte; nous sommes dans le cadre de l'absolu: «jamais d'exemple, toute ma vie, sans cesse», en un travail sur soi trop pénible: «chaque fois que j'entreprends de l'exprimer», avec le sens étymologique: ex-primer, presser hors de soi. Profondément touchant aussi que ce qui va suivre soit quasi issu de «l'âme», et ce n'est pas un hasard si le tragique s'invite, comme en passant, avec le terme «destinée»: l'abbé joue au maximum sur nos affects. Nous sommes d'autant plus pris que les termes sont redondants: «j'achève» concerne certes le récit, en un clin d’œil subtil, mais : «qui me tue» est direct, le terme «vie» n'est là que pour renforcer le contraste tragique, la souffrance, avec la conjonction d'opposition subjective: «mais», et la conj. de sub. de concession: «quoique». La structure même de notre passage: «qui me tue» au début, «sa dernière heure» au milieu du second, puis: «la fin de ses malheurs». la mort, en une concision extrême: «je la perdis». «Fatal et déplorable événement» vient conforter ce relevé. «Vie languissante et misérable» noircit encore plus le tableau, comme: «je renonce volontairement à la mener jamais plus heureuse» qui éclate comme une promesse, dans le cadre de l’énonciation, mais comme si le cadavre était encore présent, là, sous nos yeux.. dans le quatrième paragraphe: «mourir, corps, trépas, enterrer, attendre la mort sur sa fosse. triste office; large fosse» (le dernier lit nuptial?). «fermer la fosse. ensevelis, fermant les yeux» - notons qu’il n'a pas indiqué dans la préparation funéraire qu'il lui a fermé les yeux), «j'attendis la mort». Comme un glas reviennent donc sans cesse tous les termes du deuil, mais sans recherche excessive, avec une économie de moyens extrêmes, avec un souci du réalisme poussé jusqu'à frôler le ridicule: ainsi, l'épée se brise, et le creusement se termine avec les mains. Mais n'est-ce pas dans de telles situations que l'on reconnaît le héros courtois, transcendé par sa passion au point que rien de matériel ne peut le déprécier?

Le travail stylistique de l'abbé conforte le pathétique que génère ce passage... et cette économie de moyens est d'autant plus nette que dans l'opéra Manon Lescaut de Puccini, l'agonie de cette dernière dure 5 bonnes minutes: pour obtenir le même état psychique chez l'amateur, les moyens de chaque art s'avèrent différents; la littérature s'adresse à la lecture interne et à l'imaginaire, l'opéra fait une fusion entre notre ouïe, notre regard, et un peu de nous-même, en notre for intérieur de spectateur...

La présence des fricatives évoque bien l'affaiblissement de Manon à l'agonie: «faisant un effort, voix faible». Réaliste aussi «le serrement des mains». Et ces précisions quasi cliniques sont d'autant plus prenantes que Prévost procède avec comme toujours une économie de moyens extrême: il procède par allusion, et se permet, par instants, des termes très précis pour aussitôt après rebasculer dans l'allusif; Ceci crée un effet profondément angoissant car cela nous renvoie et au quotidien et à la mort, tout ensemble: des détails triviaux: «rassurer

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