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POEME « LA LORELEY », ALCOOLS DE GUILLAUME APOLLINAIRE

Commentaire de texte : POEME « LA LORELEY », ALCOOLS DE GUILLAUME APOLLINAIRE. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 820 Mots (8 Pages)  •  220 Vues

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EXPLICATION DE TEXTE

POEME « LA LORELEY », ALCOOLS DE GUILLAUME APOLLINAIRE

INTRODUCTION :

En 1901, Apollinaire voyage en Allemagne puisqu’il a été engagé par Madame de Milhau en tant que précepteur de sa fille Gabrielle. Puis par la suite il l’accompagne en Rhénanie ou elle a des terres lui permettant de s’imprégner des légendes pour ses futurs poèmes. Celle qui lui l’a plus marquée, est la légende de la Lorley une légende germanique illustré par deux grands poètes allemands Brentano et Heine dont s’inspire Apollinaire. En effet ce mythe, est lié à un rocher très abruptes qui domine le Rhin, près de Bacharach et crée des remous dangereux ; la se tenait la Lorelei, sort de sirène qui était réputé pour attirer bateliers pour les faires sombrer. Mais dans le poème de Brentano, la Lorelei devient une victime de son amour et de son propre maléfice puisqu’elle est jugée devant un tribunal par un évêque. Celui-ci la condamne à vivre dans un couvent dans lequel doivent la mener trois chevaliers. Lorelei veut regarder une dernière fois le Rhin couler et tombe dedans ; les trois chevaliers tombent dans le Rhin après elle et meurent sans prêtre ni tombe. La Loreley vient du moyen allemand lürelei (lüren : épier ; lei : rocher). Ce lieu est mélangé aux histoires fantastiques du Moyen-âge. L’auteur reprend la légende de cette femme qui séduisait les bateliers et leurs bateaux allaient se briser sur les rochers. Le poème, « La Loreley » date de 1902 et appartient à la section « Rhénanes » du recueil Alcools qui comporte des poèmes qu'Apollinaire écrivit pendant son séjour en Allemagne. Il fit alors la connaissance de la jeune Anglaise, Annie Playden, ce fut un amour malheureux. Dans ce poème, Apollinaire reprend une légende allemande, plus particulièrement rhénane : celle d’une femme dont les pouvoirs

maléfiques entraînaient les bateliers vers la mort..

Nous verrons donc comment Apollinaire renouvelle cette légende germanique ?

Tout d’abord en étudiant la manière dont il reprend des aspects traditionnels puis dont il fait de cette femme aux pouvoirs magiques une victime de l’amour dans un poème aux caractéristiques nouvelles.

1- Le récit d’une légende

Ce conte, cette légende, Apollinaire va faire un poème tout à fait caractéristique de son style.

Supprimant la ponctuation, utilisant des distiques à rime suivies où alternent régulièrement les rimes féminines et masculines, il donne à ce poème un rythme régulier, une facilité apparente comparable à celle d’une chanson. Ainsi les nombreuses reprises fonctionnent comme des refrains. Par conséquent, le poème est teinté d’une touche de musicalité et de sonorité jouant sur ce rythme régulier grâce à certains éléments du texte qui fonctionnent parfaitement comme un refrain d’une chanson puisqu’un lied est un type de mélodie populaire allemande. On note ainsi : une reprise de phrase : v.14-16 « Faites-moi donc mourir », des reprises anaphoriques : v.17-19-20 « Mon cœur », des répétitions en fin de vers : v.17-18 « que je meure », des répétitions au début de chaque hémistiche : v.23 « Va », des répétitions d'un même mot : v.10 « Jetez jetez… » ; v.32 « Loreley Loreley » ; v.9-10-11 « flammes ». De plus, Apollinaire semble se rapprocher fortement du Lied de Brentano de par son histoire et la longueur des strophes qui la compose. En effet, ce dernier se distingue par 19 strophes présentant chacune 2 vers dont la longueur du mètre est variable (12 syllabes, alexandrin/14 syllabes) ce qui donne au texte une prononciation proche de la prose (pas de diérèses). Cela participe à renforcer l'impression de simplicité du texte.

D’une part, le texte se réfère à l'Allemagne par les lieux qu'il décrit : v.1 « Bacharach »; v.33 « Le Rhin » v.29 ; « dans le fleuve » et plus généralement v.28 « mon beau château ». Les personnages font aussi référence à la culture germanique : v.21 « Trois chevaliers » ; v.6 « magicien » ; v.5 et32 « Loreley ». On note enfin des éléments de la chrétienté qui situent cette histoire dans un médiéval légendaire : v.3 « l'évêque » ; v.13 « la Vierge » ; v.14 « et que Dieu vous protège » ; v.30 « le couvent des vierges et des veuves » + noter l'allitération en [v] ; v.24 « une nonne »

D’autre part, le poème d’Apollinaire s’inscrit dans le genre du conte avec la formule initiale « il y avait » v.1 qui permet de renvoyer à ce type de récits. Par ailleurs, le déroulement de l’histoire est d’une grande simplicité ; les deux premiers distiques mettent en scène les personnages et l’action : un évêque va juger une très belle jeune femme pour sorcellerie. Puis, s’ensuit le récit du procès puis celui de la mort de l’héroïne. Les personnages, les lieux et les éléments magiques sont caractéristiques des contes : « une sorcière » v.1, « trois chevalier » v.21, un « beau château » v. 28 et le pouvoir surnaturel et maléfique de la jeune femme dont le regard « laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde » v. 2. La présence du chiffre 3 dans les contes n’est pas anodin avec par exemple les trois vœux traditionnels qu'offrent les fées. Le troisième vœu a souvent comme finalité de réparer les dégâts causés

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