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Etude du poème Alcools de Guillaume Apollinaire

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Par   •  19 Décembre 2013  •  Commentaire de texte  •  1 806 Mots (8 Pages)  •  1 762 Vues

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Apollinaire publie son chef d’œuvre Alcools en 1913. « Zone » est l’un des derniers poèmes à avoir été écrits et c’est pourtant le poème inaugural du recueil. C’est un texte assez long puisqu’il fait environ huit pages et original pour plusieurs raisons : il fait l’éloge d’éléments modernes, ce qui est encore assez rare en poésie ; sa forme poétique n’est pas régulière ; et les référents des pronoms sont assez mystérieux ce qui entrave parfois le sens du poème.

Ainsi nous nous demanderons en qui ce poème est novateur.

Nous verrons tout d’abord que ce poème exprime un refus du passé pour faire, ensuite, l’éloge de la modernité. Enfin, nous analyserons le choix d’une poésie moderne qui s’inspire du quotidien.

Le poème inaugural met en avant, dès les premiers vers, un refus du passé. L’auteur balaye et rejette tout ce qui s’apparente à l’ancien.

Ce rejet est tout d’abord marqué par l’expression de la lassitude qu’on retrouve dès le début du poème. En effet, les trois premiers vers insistent sur le harassement du poète grâce aux expressions « tu es las » vers 1 et « tu en as assez » au vers 3. Les premiers mots du poème « A la fin » sont surprenants à cette place puisqu’ils suggèrent que quelque chose touche à sa fin et qu’on est sur le point de voir apparaître un monde nouveau. Les termes « ce matin » vers 2 et 10 annoncent d’ailleurs une naissance, un début. Le vers 1 est donc très provocateur car il discrédite le monde ancien mais en alexandrin, forme la plus classique en poésie. On peut par ailleurs noter qu’il s’agit du seul alexandrin du poème, comme si le poète s’en débarrassait au début du texte, une fois pour toutes.

Le refus du passé est en outre mis en avant par l’énumération des valeurs dépassées. Le poète insiste sur l’ancienneté, sur la valeur obsolète des choses : « ancien » au vers 1 est accentué par la diérèse et on retrouve le lexique s’y rapportant vers 3 avec « antiquité », vers4 avec « anciennes » et vers 7 avec « antique ». La mention de « l’antiquité grecque et romaine » montre un rejet des valeurs culturelles traditionnelles. Le poète déplore sans doute qu’on préfère les modèles anciens plutôt que de chercher à innover. Apollinaire a souvent reproché à l’art de n’être qu’une imitation. Il joue d’ailleurs sur la provocation avec la mention des « automobiles » au vers 4 car celles-ci sont pourtant très modernes et même à la pointe de la technologie de l’époque. On peut alors penser que, pour Apollinaire, le renouvellement n’est peut-être que dans ce qui n’existe pas encore.

Si cette modernité à laquelle aspire le poète ne peut encore se réaliser, c’est peut-être parce qu’elle est gênée par le poids des souvenirs. Aux vers 9 et 10, Apollinaire fait part de ses remords avec « la honte te retient » : sans entrer dans les détails, le poète fait allusion à un passé trop lourd dont il ne parvient pas à se détacher. Les deux vers renvoient à l’idée de péché comme l’indiquent les termes qui s’y rattachent : « honte », « église », « confesser ». Par ailleurs, la notion de regard est présente avec la mention des « fenêtres » évoque les regards sur soi ou le regard du public. Là encore transparaît la peur d’être jugé. Le poème traduit le poids des souvenirs ou les difficultés à être pleinement soi-même car le poète a du mal à parler de lui. Aux vers 1, 3, 9, 10, il parle de lui à la deuxième personne, le « je » n’apparaît qu’au vers 15 au moment où le poète n’essaie plus de parler de ses sentiments, sujet trop délicat, mais se contente d’observer le monde.

Ainsi l’évocation et le rejet de l’ancien servent d’appui au poète pour ensuite célébrer le monde moderne.

« Zone », poème inaugural, propose un véritable éloge de la modernité et ancre la poésie d’Apollinaire dans la nouveauté et l’avant-garde.

Apollinaire évoque tout d’abord la religion en lui conférant un statut paradoxal puisqu’il en fait une valeur pérenne. En effet, la religion est à la fois signe du passé mais aussi ce qu’il y a de plus moderne pour le poète. Le vers 5 semblerait incompréhensible si l’on ne songeait que la religion étant liée à l’enfance du poète, elle se trouve aussi d’une certaine manière liée à la jeunesse. Ainsi, la religion est jeune parce qu’elle appartient au domaine de l’enfance. Le vers 5 est encadré par le mot « religion » ce qui en fait un vers symétrique visuellement mais aussi d’un point de vue sonore. De plus, le pivot central du vers, « est restée », renforce à l’extrême l’impression de religion immuable, peut-être immuablement neuve. Aux vers 7 et 8, Apollinaire poursuite sa description d’un christianisme jeune même si la référence au Pape Pie X est surprenante puisqu’il est considéré comme un pape conservateur. On note la construction en parallèle des deux vers : « Europe »/ « Européen », « pas antique »/ « la plus moderne », « Christianisme »/ « Pape Pie X » qui met en valeur la religion. Au vers 6, l’image devient saugrenue en comparant la religion à l’aviation : peut-être Apollinaire crée-t-il une image de modernisme extrême ?

L’éloge

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