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Le Mythe Dans Alcools De Guillaume Apollinaire

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Par   •  19 Avril 2013  •  3 462 Mots (14 Pages)  •  7 553 Vues

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Introduction

Le recours aux mythes est une constante, à des degrés divers, de la littérature occidentale. Le XXème siècle, secoué par une guerre mondiale, interroge avec angoisse les mythes. « Les mythes modernes sont encore moins compris que les mythes anciens, quoique nous soyons dévorés par les mythes. Les mythes nous pressent de toutes parts, ils servent à tout, ils expliquent tout. » Dans ce document, on propose d’étudier les mythes dans l’œuvre poétique publiée en 1913 Alcools selon deux axes :

I Mythes de la reconduction :

II Mythes de l’illumination :

Commençons par définir le terme :

mythe [mit] n. m.

ÉTYM. 1803; bas lat. mythus, grec muthos « récit, fable ».

1 1 Récit fabuleux, le plus souvent d'origine populaire, qui met en scène des êtres incarnant sous une forme symbolique des forces de la nature, des aspects du génie ou de la condition de l'humanité.  Fable, légende, mythologie. | |Mythe d'Orphée, de Prométhée | Mythes chrétiens, païens, profanes. | Caractère (cit. 31) sacré du mythe. |

1 1 Le principe de Heyne : « Toute histoire d'ancien peuple commence par des mythes », me revenait sans cesse à l'esprit (…) Toutes les vieilles listes royales (…) débutent par des dieux transformés en rois (…)

RENAN, Mélanges d'hist. et de voyages, Œ. compl. t. II, p. 356.

3 3(…) on pourrait dire d'une manière générale qu'un mythe est une histoire, une fable symbolique, simple et frappante, résumant un nombre infini de situations plus ou moins analogues (…) Dans un sens plus étroit, les mythes traduisent les règles de conduite d'un groupe social ou religieux. Ils procèdent donc de l'élément sacré autour duquel s'est constitué le groupe (…) un mythe n'a pas d'auteur. Son origine doit être obscure. Et son sens même l'est en partie (…) Mais le caractère le plus profond du mythe, c'est le pouvoir qu'il prend sur nous, généralement à notre insu (…)

D. DE ROUGEMONT, l'Amour et l'Occident, I, 2.

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• Par ext. Représentation de faits ou de personnages dont l'existence historique est réelle ou admise, mais qui ont été déformés ou amplifiés par l'imagination collective, une longue tradition* littéraire…  Légende. |

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• Par métonymie. Personnage (réel ou imaginaire) qui, par le caractère allégorique qu'on lui prête, prend figure de héros de légende (→ Héroïque, cit. 2).

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2 2 (Av. 1865). Pure construction de l'esprit, invention sans rapport avec la réalité ( Idée). | La fatalité (cit. 1) n'est qu'un mythe (→ aussi Accumulation, cit. 3

.

3 3(1842). Expression d'une idée, exposition d'une doctrine ou d'une théorie au moyen d'un récit poétique.  Allégorie. | Le mythe de la caverne chez Platon.

6 Le mythe, introduit dans l'art de Platon, comme l'épopée par Homère, c'est une idée portée par un récit, une idée qui est une âme, un récit qui est un corps, et l'un de l'autre inséparables.

A. THIBAUDET, Hist. de la littérature franç., p. 139.

4 4(1874). Représentation idéalisée de l'état de l'humanité dans un passé ou un avenir fictif. | Le mythe de l'âge d'or, du Paradis perdu… |

• (1907, G. Sorel). Spécialt. « Image d'un avenir fictif (et même le plus souvent irréalisable) qui exprime les sentiments d'une collectivité et sert à entraîner l'action » (Lalande, Voc. de la philosophie). | Le mythe de la grève (cit. 12) générale.

7 7(…) nos mythes actuels conduisent les hommes à se préparer à un combat pour détruire ce qui existe (…) Un mythe ne saurait être réfuté puisqu'il est, au fond, identique aux convictions en langage de mouvement, d'un groupe, qu'il est l'expression de ces convictions (…)

Georges SOREL, Réflexions sur la violence, p. 46-50.

5 5(Av. 1865). Image simplifiée, souvent illusoire, que des groupes humains se forment ou acceptent au sujet d'un individu ou d'un fait quelconque, et qui joue un rôle déterminant dans leur comportement ou leur appréciation. | Créer des mythes nouveaux (→ Humaniste, cit. 3). | Détruire les mythes.  Démystification, démystifier. |

8 8 Mythe est le nom de tout ce qui n'existe et ne subsiste qu'ayant la parole pour cause (…) En vérité, il y a tant de mythes en nous et si familiers qu'il est presque impossible de séparer nettement de notre esprit quelque chose qui n'en soit point. On ne peut même en parler sans mythifier encore, et ne fais-je point dans cet instant le mythe du mythe pour répondre au caprice d'un mythe ? (…) Songez que demain est un mythe, que l'univers en est un; que le nombre, que l'amour, que le réel comme l'infini, que la justice, le peuple, la poésie… la terre elle-même sont mythes (…)

VALERY, Variété II, p. 230-232-233.

1 111 (…) le mythe est une parole choisie par l'histoire : il ne saurait surgir de la « nature » des choses.

R. BARTHES, Mythologies, p. 194.

DÉR. Mythique, mythographe, mythographie, mythomanie.

I Les mythes de la Reconduction

Reconduire l’être originel, récupérer le passé perdu, retrouver l’origine première, telle est la sollicitation fondamentale du mythe.

Mais cette origine est perdue. Il n’en reste que la trace culturelle. Qu’elle soit le paradis ou la mémoire, elle ne peut être qu’un vestige mythologique. Ainsi la quête de l’origine consiste dans la palingénésie de la trace.

À travers Trois Mythes, le paradis, la Mémoire et la sirène , Apollinaire

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