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Le règne de la nature dans le Parti Pris Des Choses de Ponge

Fiche de lecture : Le règne de la nature dans le Parti Pris Des Choses de Ponge. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  1 Janvier 2022  •  Fiche de lecture  •  858 Mots (4 Pages)  •  1 265 Vues

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Le règne de la nature dans le Parti Pris Des Choses de Ponge

Premièrement, il est possible de remarquer qu’une place importante est accordée à la nature dans chacun des poèmes du Parti Pris Des Choses. Il faut d’ailleurs remarquer la prédilection que Francis Ponge possède pour celle-ci. Le poète a d’ailleurs failli appeler son recueil l’Approbation De La Nature. Cependant, il est intéressant de rappeler la définition de la nature, qui est « naître », « naissance » comme le confirme l’étymologie du Littré (natura : la force qui engendre). Dans le poème Les trois boutiques, on assiste à l’expression de l’intérêt particulier que porte Francis Ponge à la nature. En effet, trois boutiques avoisinantes sont mentionnées, la première étant une bijouterie, un magasin de bois et de charbon et une boucherie. Le poète exprime une certaine insouciance quant à la bijouterie et à la boucherie. Il dépeint alors l’insipidité qu’il porte aux métaux, aux pierres précieuses ainsi qu’à la viande. Cependant, il semble exalté quant à la vue du bois et du charbon. Ces deux éléments étant naturels, cela explique l’enthousiasme du poète, comme le suggère l’attention particulière (« contemplation » l.18) qu’il porte à ce qu’il qualifie d’une (« source de joies »). Ainsi c’est en rejetant tout intérêt pour les deux autres boutiques, et en se révélant enivré face au bois et au charbon que le poète affirme sa préférence marquée pour la nature par rapport aux autres hommes, nature qui fût presque omniprésente dans son recueil Le Parti Pris Des Choses.

L’auteur ayant un goût particulier pour le monde extérieur, il ne place cependant pas au même niveau d’intérêt le monde animal et le monde végétal, tel qu’il est possible de le voir dans le poème Faune Et Flore. En effet, Ponge distingue tout au long de ce poème le végétal de l’animal. Ce dernier est d’abord présenté par une description parallèle au végétal comme une perturbation : « vagabonds » l.5 ; « importuns » l.6. L’animal est alors objet d’agitation « terreurs » ; « courses folles » ; « cris » l.10-11, voire de cruauté car celui-ci est associé aux « corps seconds de l’agitation, de la fièvre et du meurtre ». Cette description parallèle a pour but de révéler la vertu du monde végétal. L’auteur cherche alors à expliciter ce qui caractérise les végétaux, et ce qui les différencies des autres êtres. En premier lieu, Ponge évoque leur incapacité de parler, tout en affirmant que ceux-ci peuvent tout de même s’exprimer. Leur expression n’étant condamnée qu’à être la même, le végétal « laiss[e] échapper un flot, un vomissement de vert » l.37, le flot rappelant alors l’expression « un flot de paroles ». Autrement, l’auteur vient concilier la presque immobilité du végétal à son expression. Le seul moyen d’expression du végétal devient alors « l’extension » l.82, et ce processus permanent révèlerai donc une volonté d’expression incessante de la part du végétal. Ponge parvient alors à exposer une autre vertu des végétaux, leur probité et leur fidélité à eux-mêmes. Ceux-ci ne disposant que de l’extension comme moyen d’expression ne peuvent alors dissimuler ou « garder une idée secrète » et s’expriment alors « honnêtement » l.46-47. Le végétal fait alors figure de vertu en regard de l’homme et de l’animal, duquel l’auteur associe ses « cris » à des « paroles » l.11. L’auteur affirme alors que le végétal est « une analyse en acte », qui se définit selon Aristote, par opposition à la puissance, par la réalisation, par ce qui est cours d’accomplissement. Ainsi, l’expression du végétal perdure tout au long de son existence, tout en laissant une trace indélébile : « l’expression des végétaux est écrite, une fois pour toutes » l.98. C’est ainsi que le monde végétal vient surpasser le monde animal, par ce qui fait sa « qualité essentielle » l.133 : son immobilité.

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