Le drame romantique

HERNANI 

Cours 3 : Le drame romantique

1. Situation du théâtre avant Hernani :

1. Dans l’Antiquité :

Aristote (335 avant JC) est le théoricien du théâtre. Dans son œuvre nommée « La Poétique », il fixe une définition de ce qu’est le théâtre, et plus particulièrement, de ce qu’est la tragédie. Il définit également les règles qui vont influencer la suite de l’histoire du théâtre. Pour Aristote, la tragédie doit être jouée sous les yeux des spectateurs et non pas récitée, d’où l’importance du théâtre.

1. Au XVIIème siècle :

• Classicisme : Le classicisme naît en réaction par rapport au baroque (hyperbole, profusion, irrégularité, règne de l’imagination). Il est caractérisé comme étant le culte de la raison. En effet, la pensée s’oppose ici à l’imagination. Ses mots d’ordre sont donc rigueur, ordre et harmonie (on peut considérer cette esthétique au travers des jardins à la française par exemple). Le mouvement classique offre également une vision assez pessimiste du monde, à la manière janséniste, tout en se soumettant au culte de la vertu et de la morale. En effet, l’homme doit mériter la grâce divine, et doit de ce fait se comporter avec vertu, sans bien même être sûr de son salut.
• Au théâtre : On retrouve une influence antique dans le théâtre du XVIIème (Britannicus, Phèdre). Le théâtre se plie également à un rigoureux respect des règles (règle des trois unités, règle de bienséance, règle de vraisemblance) qui témoigne d’une volonté de clarté pour le spectateur. La phrase de Boileau « qu’en un temps, en un lieu, en un seul fait accompli / tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » (Art poétique) l’exprime clairement. Les grands représentants du théâtre de cette époque sont Racine, Molière et Corneille.

1. Au XVIIIème et au début du XIXème siècle :

• Emergence de nouveaux genres théâtraux : Par exemple, le drame bourgeois, mis en place par Diderot et Beaumarchais. Le drame bourgeois est intermédiaire à la comédie et à la tragédie (au XVIIème siècle il n’y avait pas de demi-mesure entre les deux genres). Mais Diderot considère que le public a changé. Diderot et Beaumarchais reprochent à la comédie et à la tragédie de ne pas être adaptées au public, au monde du XVIIIème siècle. En effet, il n’est plus composé majoritairement de nobles, mais de bourgeois. Dans le drame bourgeois, on ne va donc plus trouver de personnages nobles mais des personnages bourgeois. On veut représenter la réalité au théâtre afin que les spectateurs s’identifient à l’intrigue de la pièce. Pour ce faire, on va commencer à représenter les corps de métiers en présence dans la société de l’époque, ainsi qu’à utiliser le pantomime. On va également aller vers une amélioration des décors, le texte théâtral comporte donc beaucoup de didascalies à cet effet (les classiques inséraient très peu de didascalies, comme en témoignent les pièces de Racine). Le drame s’avère donc plus moralement utile que la tragédie où la comédie.

Le mélodrame et le vaudeville font aussi leur apparition : le mélodrame s’appuie sur les sentiments exacerbés exprimés par la pièce ainsi que sur la musique, les scènes sont attendues. Le vaudeville se base sur la présence de personnages récurrents qui sont le mari, la femme ainsi que l’amant/ la maîtresse. Ces deux nouveaux genres présentent des intrigues assez légères.

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