Le drame Romantique

Le Drame Romantique

Au début du XIX° siècle, dans les années 1830, la jeunesse n'est pas à l'aise avec son époque. C'est une jeunesse romantique et fougueuse, qui a besoin d'actes héroïques.

Ils s'inspirent de Shakespeare et le prennent en modèle. Ce grand dramaturge britannique leur paraît moderne parce qu'il varie les genres, qu'il ne respecte pas la règle d'unité spatio-temporelle, et par la diversité du public auquel il s'adresse ; il a écrit aussi bien pour les grands (rois et noblesse) que pour le peuple.

Stendhal va d'ailleurs écrire un texte ; Racine et Shakespeare, en 1823, dans lequel il compare le théâtre racinien et shakespearien pour démontrer la supériorité de Shakespeare.

On voit donc déjà quelques caractéristiques importantes du drame romantique, mais le grand théoricien est Hugo, avec sa très célèbre préface de Cromwell (1827) dans laquelle il énonce les caractéristiques du drame romantique :

Le mélange des genres : Séparer les genres c'est isoler arbitrairement tel ou tel aspect de l'être humain. Les unir, c'est exprimer l'homme tout entier. Selon Hugo, le drame doit donc mêler le grotesque au sublime.

L'abandon des règles classiques : Les unités de lieu et de temps sont contraires à la vraisemblance. Seule l'unité d'action doit être maintenue. La règle de la bienséance ne semble pas indispensable non plus.

La couleur locale : Le décor doit donner l'impression de la vie ; la couleur historique et géographique doit imprégner le fond du drame.

Quant au problème de la versification, il ne semble pas forcément pertinent de se poser la question du vers ou de la prose. En effet, si Hugo choisit le vers dans Hernani et Ruy Blas, Musset préfère la prose. En tout cas Victor Hugo, tout en conservant l'alexandrin, l'assouplit. On parle notamment du « trimètre romantique » (alexandrin séparé en trois parties).

Le drame hugolien, qu'on appelle maintenant drame romantique, engendre une révolution littéraire qui remet en question les préceptes dont la tragédie est dotée depuis le XVII° siècle. Ce bouleversement n'est pas accepté par tout le monde, ce qui a engendré la bataille d'Hernani : Lors des premières représentations de cette pièce d'Hugo, en 1830, s'engage une féroce bataille entre les pro et les anti-Hernani et par extension anti-drame romantique. Ainsi, les anti-Hernani allaient en masse assister aux représentations de la pièce dans le but de déranger son bon déroulement, des pugilats (bagarres) éclataient alors souvent entre ces personnes et les spectateurs qui soutenaient Hugo. (Les représentations pouvaient durer jusqu'à cinq heures tant les sifflets et les jets de projectiles perturbaient les acteurs).

L'échec du drame romantique Les Burgraves (1843) marquera la fin de le période romantique en France, même si l'inspiration romantique se retrouve jusqu'à la fin du siècle.

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