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Ruy Blase, Un Drame Romantique

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Par   •  29 Septembre 2012  •  616 Mots (3 Pages)  •  1 084 Vues

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Par l’œuvre de Ruy Blas, Victor Hugo s’est distancé des classiques dans la mesure où il ne respecte clairement pas ses principes fondamentaux

L’unité de lieu, chère aux classiques, vole en éclat dans cette pièce, puisque l’on assiste à une alternance de quatre lieux différents nonobstant la concentration de ces décors dans la ville de Madrid. La transgression de cette unité fondamentale aux yeux des classiques semble avoir été plutôt souhaitée par Victor Hugo dans la mesure où il dénonce vigoureusement dans la préface de Cromwell l’incohérence de la justification de cette règle au nom de la vraisemblance par des classiques comme Boileau. A son avis s’il on veut vraiment servir la cause de la vraisemblance il faudrait au contraire offrir aux spectateurs plusieurs décors car l’action d’une pièce entière ne saurait se concentrer en un seul lieu. Victor Hugo nous offre par l’œuvre de Ruy Blas un exemple pertinent, il apparaît en effet clairement que s’il avait placé son intrigue dans un lieu unique, la vraisemblance se serait vue grandement prétéritée étant donné la multitude des personnages. Les spectateurs n’auraient pas pu s’imaginer que les ministres espagnoles tinrent une réunion dans la même pièce où quelques temps auparavant Don Salluste avait commandité ses plans machiavéliques ou encore dans le même lieu où Don César consommait avec ivresse les biens de Don Salluste.

Si Victor Hugo s’est attaqué virulemment à l’unité d’action, il n’épargna pas moindrement celle de temps. Selon lui « L’action, encadrée de force dans les vingt-quatre heures, est aussi ridicule qu’encadrée dans le vestibule », il ne comprend pas cette logique des classiques qui admettait l’égalité deux heures de représentation = 24 heures dans la fiction. Pour lui l’auteur était libre d’accorder le temps qu’il voulait aux événements de son action, certains en nécessitant plus que d’autres. Là aussi Ruy Blas sert d’un excellent exemple de l’application de ces affirmations présentes dans la préface de Cromwell, dans la mesure où l’intrigue se déploie sur environ sept mois avec une ellipse temporelle importante entre l’acte II et l’acte III, dépassant alors nettement les chères vingt-quatre heures des « routiniers » comme Hugo s’est plu à les nommer.

Poussé par la vague de liberté inhérente à la France postrévolutionnaire, Hugo a tenu à se défaire de la contrainte de la bienséance prétéritant l’imagination du dramaturge. La censure étant très présente à l’époque classique sous l’hégémonie de puissants monarques tels que Louis XIV, l’histoire littéraire s’est vue privée de chefs-d’œuvre comme ça a faillit être le cas pour le Tartuffe de Molière. Victor Hugo va alors mettre au pas cette règle, dans son Ruy Blas on pourrait notamment relever la mort du protagoniste exhibée sur scène, un événement qu’aucun classique n’aurait pu se permettre de le représenter visuellement sous peur de heurter les esprits susceptibles de l’époque. Un autre élément qui se serait vu prohibé par la règle de bienséance serait l’aspiration amoureuse de Ruy Blas, pauvre laquais, pour la reine d’Espagne. Effectivement, à l’époque d’un Racine, on n’aurait pas pu concevoir le mélange de classes sociales surtout d’une telle

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