Huis Clos

Créé en 1944 par Jean-Paul Sartre, Huis Clos est une pièce de théâtre mettant en scène trois personnages, Garcin, Inès et Estelle. Ces inconnus sont tous les trois en enfer pour avoir commis des crimes atroces. Les années entourant la sortie de cette pièce sont reconnues pour représenter le courant de pensée existentialiste. Un courant que l’on peut voir tout au long du livre puisque les personnages expriment tous leur mauvaise foi. Celle-ci nuit à leurs relations interpersonnelles pour différentes raisons. Les deux personnages montrant le plus de mauvaise foi sont Estelle et Garcin. Effectivement, ces personnages utilisent le mensonge à la place d’assumer leurs choix. Estelle exprime même que, selon elle, elle a été mise en enfer par erreur. « Mais je ne sais pas, je ne sais pas du tout! Je me demande même si ce n’est pas une erreur. [...] Comment voulez-vous qu’il n’y ait pas d’erreur. » ( Huis Clos, Jean-Paul Sartre, Estelle p. 77) On apprend ensuite qu’elle a tué l’enfant qu’elle avait eue avec son amant et que celui-ci s’est enlevé la vie à cause d’elle. Pour ce qui de Garcin, il prétend être un héro de guerre quand en réalité, il n’est qu’un lâche qui a fui et qui a battu sa femme. Pour ces deux personnages, leur mauvaise foi s’exprime en fonction du fait qu’ils n’assument aucunement les actes et les choix qu’ils ont faits en étant sur Terre puisque l’opinion des autres à leurs égards est très même trop importante. Pour ce qui est d’Inès, sa mauvaise foi s’exprime autrement. Elle dit: « Moi, je suis méchante : ça veut dire que j’ai besoin de la souffrance des autres pour exister. Une torche.» ( Huis Clos, Jean-Paul Sartre, Inès p.101) Elle fuit à sa liberté d’avoir besoin d’amour comme tous les gens qui existent. Elle agit comme si elle n’avait besoin de personne mais, au fond, elle ne le pense pas. Elle ment à elle-même. Finalement, ils se mentent tous entre eux et nient leur liberté, mais cela nuit à leurs relations puisqu’ils ont tous besoin des autres pour d’une manière ou d’une autre. « Le bourreau, c’est chacun de nous pour les deux autres.» (Huis Clos, Jean-Paul Sartre, Inès p. 82) Cette métaphore de Sartre nous démontre bien ce principe de mauvaise foi. C’est une manière d’expliquer que l’enfer est en réalité l’image que l'on envoie aux autres et le regard qu’ils nous portent. Il utilise le mot bourreau pour exprimer qu’il n’y a pas un méchant qui va arriver, mais qu’il s’agit en réalité du pouvoir des autres sur nous.

Huis Clos est encore d’actualité puisque de nos jours, les miroirs sont devenus les réseaux sociaux. Dans la pièce, Estelle, Garcin et Inès se préoccupent beaucoup de ce que les autres pensent d’eux et de leur image. Ainsi, chaque personnage se voit dans le regard des autres. L’absence de miroir dans la pièce force les personnages à vivre et à exister par la vision des personnes avec eux. De nos jours, ce sont les réseaux sociaux qui prennent cette place. On y

met que des photos où nous paraissons bien et où nous sommes à notre meilleur afin que les autres aient une bonne image de nous. Aussi, ce que nous voyons des autres n’est pas toujours la réalité puisqu’ils agissent tous de la même manière que nous. Surtout chez les adolescents, cela crée beaucoup de manque de confiance, beaucoup de déformation de l’image et même de perte

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