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Huis Clos - étude

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Par   •  14 Mars 2012  •  3 843 Mots (16 Pages)  •  6 700 Vues

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Huis Clos

En 1944, malgré l'étouffement de la vie culturelle français par l'occupant allemand, Jean-Paul Sartre fait jouer la première de son drame Huis clos le 27 mai 1944, un évènement d'importance produit sur la scène théâtrale.

Trois personnages, Garcin, Inès et Estelle arrivent un à un dans une chambre de l’enfer. Ces derniers s’attendaient à de terribles tortures physiques, ils vont alors découvrir un enfer totalement autre que celui qu’ils avaient imaginé, un enfer sans soufre, sans bûcher, sans gril, où les bourreaux sont chacun d’entre eux pour les autres. Au fur et à mesure de leur confrontation, Inès, qui comprend aussitôt la situation, met Estelle et Garcin face à leurs actes du passé qui les ont conduits ici. Estelle et Garcin font preuve de mauvaise foi et supposent qu’ils sont ici par erreur, par hasard. Inès, en avouant en première la vraie raison de sa présence en enfer pousse les deux autres à avouer de même : lesbienne, elle a poussé au désespoir son amie Florence qui l’a tuée et s’est suicidée en même temps. Garcin, militant pacifiste a trahi sa cause pour s’enfuir, arrêté, il est mort lâchement. Estelle, elle, a noyé l’enfant qu’elle a eu de son amant qui s’est, par la suite, tué. A la fin de la pièce, la porte s’ouvre mais aucun d’eux n’a le pouvoir de sortir, ils comprennent alors qu’ils sont inséparables, qu’ils seront tous les trois indéfiniment à la fois victimes et bourreaux les un des autres, que « L’enfer, c’est les Autres ».

Huis Clos est une pièce où les trois protagonistes, Garcin, Estelle et Inès sont enfermés dans une des chambres de l'enfer. Cette chambre n'a que très peu de mobilier et de décorations : trois canapés, un coupe papier, un bronze de Barbedienne et la sonnette de la Porte de l'Enfer, et pourtant, mais pourtant indispensable pour l'atmosphère de la pièce. Dans un premier temps, nous étudierons le style Second Empire du salon et du rôle du coupe papier et de la sonnette, dans un second, l’importance de l’absence du miroir et enfin le caractère spécifique de ces trois canapés de couleurs différentes.

Tout d'abord, nous pouvons dire que l’enfer est perçu comme un hôtel, avec du personnel « le garçon », « une direction », et bien sûr différents « étages » et des « couloirs ». Nous avons donc ici une vision de l’enfer très différente de ce à quoi nous nous attendons. De plus, nous pouvons qualifier la chambre de style Second Empire avec le bronze de Barbedienne et les canapés qui en sont caractéristiques. La qualité qui définit ce dernier est l'éclectisme. Ceci est le fait de choisir des décorations d'époques différentes pour créer un ensemble où luxe et confort dominent. En comparant avec le décor de la pièce, nous voyons que celui ci est peu abondant, nous faisons ainsi le rapprochement avec l'enfer, et comprendre que ce lieu, est une dégénérescence de la vie sur Terre.

Concernant maintenant la sonnette et le coupe papier, ils sont symboles de tentations. Tout d’abord la sonnette. Celle-ci ne fonctionne pas, laissant ainsi ces trois personnages seuls avec la tentation d’appuyer sur le bouton afin de s’enfuir de cet enfer qu’est les autres, mais rien à faire, ils ne peuvent se séparer. Puis, le coupe papier. Nous pouvons croire que cet objet n’a aucune importance puisqu’il n’y a aucuns livres, aucunes lettres. Mais il n’est pas ici par hasard, rien n’est ici par hasard. En effet, lors de la dernière scène de la pièce, Estelle, énervée par Inès, tente de la poignarder. La tentation d’Estelle est donc, même en enfer, le meurtre. Mais tout cela est inutile : ils sont morts.

Les objets précédents les uniques de la pièce. Pourtant, nous pouvons dire que objets présents sur scène ne sont pas seulement les importants. En effet, il y en a un que les trois personnages convoitent, et particulièrement Estelle, le miroir. Vitres, glaces, tout est supprimé, seul reste le Bronze de Barbedienne comme remplaçant. Estelle, femme de la bourgeoisie, est très féminine et tient à être toujours très bien vêtue et maquillée. Elle est la première à remarquer l’absence du miroir lorsqu’elle veut se mettre du rouge à lèvres. C’est donc Inès, séduite, qui lui propose d’être son miroir. Tous remarquent cet oubli volontaire, et sont donc soumis au regard de l’autre et à son jugement. Le miroir sera les autres. Ce qu’ils découvriront sera dorénavant vérité et franchise, ils ne pourront plus vivre avec des illusions, car ont en face d’eux de terribles juges.

Enfin, un élément du décor reste important ; la couleur des canapés. Ceux-ci sont de couleurs bien distinctes : rouge, bleu et vert. Dans un premier temps, le rouge est attribué à Inès, le bleu à Garcin et le vert à Estelle. Mais face à une « cruelle faute de goût », Estelle demande à ce qu’on lui attribut un autre canapé, celui de Garcin, allant avec sa tenue « bleue clair ». Ces trois couleurs ont une réelle signification, mais avant tout, il faut remarquer que le rouge, le vert, et le bleu, sont des couleurs qui ne se marient pas, on imagine donc une cohabitation des personnages très difficiles. Intéressons nous tout d’abord au bleu d’Estelle.

Grâce à ses vêtements, elle créée une réelle unité entre elle et le fauteuil. La couleur bleue est aussi signe d’eau, ce qui peut nous rappeler qu’elle à tuer son enfant, en le noyant. Son canapé peut donc être associé à son crime. De plus, la couleur bleue symbolise féminité et inaccessibilité, ce qui caractérise bien le personnage mondain qu’elle incarne et son charme, qui a séduit Inès. Mais Estelle, attirée par (de nombreux) hommes, préférera jeter son dévolu sur Garcin. Nous traiterons maintenant du « vert épinard » de Garcin. Le vert est une couleur médiane, entre rouge et bleu, perçue comme rassurante. Sartre a donc ici associé le vert à Garcin car il est la seule présence masculine de cette pièce. Mais c’est aussi symbole de mort, d’envie et de folie. Il reste enfin une dernière couleur, le rouge. Cette couleur attribuée à Inès signifie beaucoup. Tout d’abord le feu, référence évidente à l’enfer. Le rouge est symbole de haine, d’égoïsme et de passion. Nous pouvons rassembler ces qualificatifs car Inès est quelqu’un de passionné, qui n’a pas hésité à pousser son cousin vers la mort pour forcer son amour avec Florence.

En conclusion, nous pouvons donc dire que le décor dans la pièce Huis Clos peut paraître sans importance particulière car sans éléments vraiment significatifs. Pourtant, nous voyons qu’aucun de ces objets n’est disposé au hasard, et que

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