Comparaison de textes de Serge Bouchard

Les textes La mort est un chat et Le dernier sourire du prophète, écrit en 2000 et en 2006, par Serge Bouchard, évoquent de nombreuses émotions souvent tristes. Dans ces essais publiés dans C’était au temps des mammouths laineux en 2012, Serge Bouchard partage des moments particulièrement touchants de sa vie. Il plonge le lecteur à travers deux histoires bouleversantes où la nostalgie est au rendez-vous. Il est donc évident que la tonalité d’ensemble, dans ces deux textes, est semblable. Les prochains paragraphes traiteront de deux éléments semblables que l’auteur présente dans les deux textes, soit l’utilisation de personnage réel décédé ainsi que la mort et aussi sur deux moments marquants au cours de sa vie.

Premièrement, les deux textes dont il est question partagent un élément commun : tous les deux présentent essentiellement un personnage décédé. Serge Bouchard nous transmet des moments de sa vie passés avec des personnes importantes. Tout d’abord, dans le texte La mort est un chat, sans jamais dire son nom, l’auteur raconte les derniers moments passés avec sa femme juste avant qu’elle ne décède. Dans un élan de tristesse et de nostalgie, cet essai transporte les lecteurs au cœur de la souffrance que la mort apporte. Serge Bouchard évoque dans ce texte ses dernières années passées à la côtoyer aux cotés de sa femme : «La mort était là, un chat tenant la souris, mais un chat souverain, […] griffant une fois, mordillant une autres, faisant comme si la chose ne l’intéressait plus. La mort s’est amusée de toi, pendant des années.» Dans cet extrait, tout comme le texte en entier, l’auteur compare la mort à un chat à l’aide d’une allégorie. À cet effet, il nous est donc plus facile et plus tangible d’imaginer la souffrance qu’à vécue Serge Bouchard face au décès de la femme qu’il a aimée. Dans le texte Le dernier sourire du prophète l’anthropologue nous transporte encore une dois dans un univers où la mort est présente. Cet essai reflète à la fois la paix et le deuil. Un personnage de grande importance aux yeux de l’auteur l’a quitté : Petit Georges l’Outarde. Ce personnage incarnait la perfection de l’Innu modèle pour Serge Bouchard. Il était, en d’autres mots, un humain presque parfait pour qui l’auteur avait beaucoup d’admiration. Il y a une certaine forme de tristesse qui se dégage de ce texte, ce qui suscite une certaine haine de l’auteur envers la mort que l’on peut aussi retrouver dans le texte La mort est un chat. Bref, dans ces deux textes, Serge Bouchard partage ces derniers moments passés aux cotés de deux personnes qui lui étaient importantes sur qui la mort a jeté un sort irréversible.

Deuxièmement, ces deux textes présentent des moments précis qui ont changé à jamais Serge Bouchard. Ce dernier entreprend une sorte de confidence qu’il dévoile aux lecteurs. À travers ces deux textes, de manière transparente, cet humaniste présente une partie de son univers particulièrement blessant. En premier lieu, dans l’essai La mort est un chat, nous pouvons remarquer que toute l’histoire racontée par l’auteur est écrite à l’imparfait : «Je ne pouvais t’approcher, te toucher, te regarder. Tu souffrais trop. Mais la vie continuait.» Le fait d’utiliser majoritairement le temps de verbe à l’imparfait permet aux lecteurs de se référer à un moment du passé

...