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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire? Discutez.

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Par   •  9 Novembre 2021  •  Dissertation  •  902 Mots (4 Pages)  •  424 Vues

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Devoir 3D – Dissertation critique        

Sujet de dissertation critique

A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire? Discutez.

Tout d’abord, il est totalement juste de penser que dans les poèmes Cage d’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau et Ô tourments d’Alain Granbois, le thème de la fatalité est traité de façon similaire. En effet les deux sont présentés sous le thème commun de la mort. Dans chacun des poèmes on peut déceler une panoplie de termes se retrouvant dans le champ lexical de la mort. Tout d’abord, dans Cage d’oiseau, on peut trouver le mot « mort » lui-même à deux reprises. Puis, on relève une série de mots se rattachant au thème de la vie : « Il ne pourra s’en aller / Qu’après avoir tout mangé / Mon cœur / La source du sang / Avec la vie dedans » (Saint-Denys Garneau, v.19-v.23). Dans cet extrait, les mots rappelant la vie, c’est-à-dire : cœur, sang et vie, sont opposés à la menace d’être « mangé[s] » par l’oiseau, qui lui représente la mort. Cet extrait est aussi une accumulation, ainsi qu’une gradation qui amplifie l’accent mis sur la fatalité de la mort. Ensuite, dans Ô tourments, on remarque que le poème devient graduellement plus sombre et on retrouve de plus en plus des termes liés au champ lexical de la mort. En effet, malgré une lourdeur du texte présente dès le départ, on ne repère pas de référence explicite à la mort avant la 4e strophe où on trouve entre autres les termes « fosse mortelle », « assassin », « tombes ». Ces termes, tout comme ceux présents dans Cage d’oiseau, accentuent la présence du thème de la mort. Bref, Saint-Denys Garneau et Grandbois traitent la fatalité de manière similaire, car celle-ci est représentée sous le thème dominant de la mort.

Cependant, un pourrait argumenter que la fatalité n’est pas traitée de manière similaire dans les deux poèmes puisque leur représentation diffère. De fait, le poème Cage d’oiseau illustre la fatalité par une métaphore : « Je suis une cage d’oiseau / Une cage d’os / Avec un oiseau / L’oiseau dans ma cage d’os / C’est la mort qui fait son nid » (Saint-Denys Garneau, v.1, v.5) L’oiseau représente les tourments ou autre détresse chez le sujet poétique. Dans le cas de Saint-Denys Garneau, l’oiseau représente sa maladie. Le commun dénominateur est que l’oiseau devient la cause imminente de la mort du sujet poétique. L’utilisation d’un symbole permet au lecteur de s’approprier le poème plus facilement. Toutefois, dans Ô tourments, la définition des tourments est beaucoup plus claire et moins flexible. Les symboles par lesquels la fatalité est conduite sont l’écriture et l’absence de création qui sont sources de tourments pour le sujet poétique : « Ô tourments plus forts de n’être qu’une seule apparence / Angoisse des fuyantes créations / Prière du désert humilié / Les tempêtes battent en vain vos nuques bleues / Vous possédez l’éternelle dureté des rocs » (Grandbois, v.1-v.7) De fait, Grandbois reconnait l’angoisse causée par son insatisfaction par rapport aux créations littéraires. Il compare ses tourments à « l’éternelle dureté des rocs » signifiant que le sujet poétique doit constamment se battre contre ceux-ci jusqu’à sa mort. En somme, la fatalité induite par les tourments est présentée différemment dans les deux poèmes, puisqu’un fait l’utilisation d’un symbole laissant à interprétation, tandis que l’autre offre moins cette liberté.

Force est d’admettre que les poèmes Cage d’oiseau et Ô tourments traitent la fatalité de façon similaire, car les textes convergent graduellement vers une conclusion : la mort est leur inévitable destin. En effet, dans Cage d’oiseau, l’oiseau qui représente les tourments, les soucis et les stress que le poète subit, le mine jusqu’à ce qu’il ne puisse plus se battre et en succombe : « Qu’est-ce que c’est / Il ne pourra s’en aller / Qu’après avoir tout mangé / Mon cœur / La source du sang / Avec la vie dedans / Il aura mon âme au bec. » (Saint-Denys Garneau, v.18-v.24) Par cet extrait, on comprend que les tourments du poète sont devenus insurmontables et qu’il ne semble pas connaitre de solution ou d’issue. Ce passage illustre une situation de détresse psychologique et un suicide imminent : à ce stade, le combat est perdu, la mort est inévitable. Une conclusion semblable peut être tirée du poème de Grandbois. Bien que le sujet poétique livre une sérieuse bataille contre ses insurmontables, il finira ultimement par y succomber : « Bientôt l’ombre nous rejoindra sous ses / paupières faciles / Et nous serons comme des tombes sous / la grâce des jardins » (Grandbois, v.33-v.36) Dans le poème, l’usage du pronom « nous » réfère au sujet poétique ainsi que ses tourments. Par cet extrait, on remarque l’usage de « l’ombre » ainsi que la comparaison du sujet poétique avec les « tombes » sont des symboles puissants pour imager la mort. Grandbois constate donc que cette dernière est inévitable : tôt ou tard, ses tourments et lui mourront ensemble et ceci marquera la fin du combat qu’il mène. Tout compte fait, les deux poèmes traitent la fatalité comme la mort inévitable et la fin d’un combat.

Nombre de mots [743]

Littérature québécoise 601-103-MQ (60.1)        [pic 1]

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