Littérature d'idée : Olympe de Gouges

EL 13 – LA DEDICACE – ETUDE DE L’OEUVRE INTEGRALE

Objet d’étude : La littérature d’idées du XVI au XVIIIème siècle. « A la rencontre d’une oratrice combative : Olympe de Gouges »

Introduction :

Olympe de Gouges, de son vrai nom Marie Gouze est une dramaturge, femme de lettres françaises et femme politique du XVIIIème siècle. Née en 1748 à Montauban et décédée guillotinée en 1793 à Paris, elle est considérée comme l’une des pionnières françaises du féminisme. La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a été publié en 1991, dans un contexte de grands changements et d’instabilité politique, puisque 2 ans auparavant a eu lieu la Révolution Française. Cet évènement a invité les hommes à s’émanciper et à devenir plus libres. Olympe de Gouges qui a largement participé à la Révolution n’a pu être que spectatrice, comme toutes les femmes, de l’attribution des droits et des libertés. Malheureusement, malgré une contribution égale à celle des hommes, les femmes sont les plus grandes oubliées de la Révolution. C’est pour cela qu’Olympe de Gouges a pris sa plume et a écrit la DDFC pour faire entendre la voix des femmes. La dédicace à la reine se situe au début et est suivie par le préambule. Ce texte est une lettre qu’Olympe de Gouges a destiné à Marie-Antoinette et qui a pour but de la rallier à la cause des femmes. Il serait par conséquent intéressant de se demander dans quelle mesure la dédicace à la reine cherche-t-elle à faire de Marie-Antoinette une alliée puissante, une alliée de choix dans le combat d’Olympe de Gouges. Nous nous intéresserons au combat pour toutes les femmes (l.30-50), puis nous arriverons à une conclusion morale et philosophique(l.51-55).

I- Vers un combat pour toutes les femmes (l.30-50)

- « intérêts particuliers »l.35 à « ceux de votre sexe »l.35-36, « les plus grands crimes »l.36-37 à « les plus grandes vertus »l.37, « exemple »l.39 à « exécration »l.40 : série d’oppositions→ la logique est imparable, oeuvrer pour les droits de toutes les femmes et non pour ses propres intérêts est une démarche morale.

- « vous aimez la gloire »l.36 : Olympe semble maintenir une ambiguité de sens → il peut s’agir du sens noble du terme, et du sens immoral que l’on retrouve chez Racine ou la Rochefoucauld.

- « Qu’un plus noble emploi, Madame, vous caractérise »l.30-31 : proposition subordonnée→ l’autrice manifeste son souhait d’entraîner la reine du côté de la noblesse et de la grandeur d’âme.

- « déplorable sort »l.46, « sexe malheureux »l.48 : vocabulaire péjoratif→ l’autrice les présente comme des victimes des hommes, condamnées à la soumission et à la souffrance.

- « l’essor »l.33, « toute la consistance dont leur sexe est susceptible »l.42-43 : vocabulaire mélioratif→ Olympe de Gouges croit donc en la capacité des femmes à revendiquer leurs droits et à valoriser toutes les qualités qui les caractérisent.

- « défendez ce...l’autre »l.48 à 50 : argument qui relève du « calcul » politique→ cet argument ne peut laisser indifférente la reine car il est éminemment stratégique.

...