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Gargantua de Rabelais : Rire et savoir

Fiche : Gargantua de Rabelais : Rire et savoir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Juin 2023  •  Fiche  •  2 138 Mots (9 Pages)  •  217 Vues

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Gargantua de Rabelais : Rire et savoir

  • L’auteur :
  • Homme d’Eglise : moine pendant 12 ans
  • Médecin
  • Ecrivain 
  • Après avoir voulu « soigner » les âmes en tant qu’homme d’église, puis les corps en tant que médecin, de manière à prolonger la vie donnée par Dieu et se montrer utile à la collectivité, Rabelais se mettrait à écrire des romans comiques pour la raison que le rire maintient en bonne santé
  • Il publie Pantagruel en 1532 puis Gargantua en 1534 sous l’anonyme d’Alcofribas Nasier (renaissance)
  • Rire dénonciateur pour traiter de sujets sérieux ; il lie le rire et le savoir ; il utilise toutes les formes de comique de la plus raffinée à la plus grossière
  • Dans son prologue, il explique comment le rire et le savoir peuvent se réconcilier (il ne faut pas s’arrêter à l’aspect comique de l’œuvre mais chercher un sens plus élevé)
  • « rire est le propre de l’homme »
  • Appartient au mouvement humaniste
  • Selon lui, l’éducation humaniste de Ponocrates basée sur la réflexion est supérieure à l’éducation médiévale des Sophistes basée sur le par cœur

  • Résumé :
  • PREMIER EPISODE : L’ENFANCE : Un livre contenant a généalogie de Gargantua a été découvert, accompagné d’un petit traité, Les Fanfreluches antidotées (bagatelles, ornements). Alcofribas, désigné pour traduire ce livret, entreprend de narrer la vie du géant, né de manière fabuleuse, à la suite d’une grossesse de onze mois, par l’oreille gauche de sa mère, lors d’une fête réunissant de joyeux compagnons. Ces évènements sont l’occasion pour le narrateur de se livrer à des considérations théologiques et juridiques comiques, notamment sur la durée d’une grossesse et la question de la foi (chap3). Ensuite, le géant est nommé Gargantua, afin de célébrer le fait que, doté d’une grande bouche, il réclama aussitôt à boire (chap7). Alcofribas décrit comment fut vêtu le géant (chap8), puis se laisse aller à un long exposé de deux chapitres sur la signification symbolique des couleurs de sa livrée (chap9). Insistant sur l’analogie entre le blanc et la joie, le bleu et les « choses célestes », il s’insurge contre les propagateurs d’un symbolisme inepte. Il blâme également les auteurs de jeux de mots stupides, préférant les mystérieux hiéroglyphes égyptiens (chap10). Ensuite, Alcofribas revient à son sujet. Les chapitres 11 à 13, centrés sur Gargantua, énumèrent ses jeux d’enfant puis exposent sa ruse et son intelligence, qui le conduisent à inventer le meilleur « torche-cul ».
  • DEUXIEME EPISODE : L’EDUCATION : Impressionnée par l’intelligence de son jeune fils, Grandgousier décide de le faire éduquer par les meilleurs professeurs. Malheureusement, l’enseignement de Thubam Holoferne et Jobelin Bridé s’avère calamiteux. Confronté au jeune page Eudémon, passé maître dans l’art de la parole grâce à une éducation parfaite, Gargantua éclate en sanglots. Grandgousier décide d’envoyer son fils à Paris et de le confier au pédagogue d’Eudémon : le sage Ponocrates. Après un voyage sur sa grande jument offerte par un roi d’Afrique (chap16), Gargantua arrive à Paris. Indigné par la stupidité des Parisiens, il les punit en les noyant sous un déluge d’urine puis en dérobant les cloches de la cathédrale Notre-Dame (chap17). La sorbonne envoie Maître Janotus de Bragmardo exiger la restitution de ces cloches (chap18). Le discours de ce théologien est si ridicule que le géant et ses amis s’étouffent de rire (chap19). Gargantua, qui avait déjà rendu les cloches, lui offre des présents pour le remercier de l’avoir tant amusé. Janotus entame un procès contre ses collègues, qui tentent de s’approprier les cadeaux du géant (chap20). Après ce court épisode, la nouvelle éducation commence. Ponocrates décide dans un premier temps d’observer la manière de vivre de son élève, pour mieux la modifier. Les habitudes acquises auprès de Thubal Holoferne et Jobelin Bridé sont mauvaises : G gâche ses journées à des activités sans intérêt et s’empiffre continuellement (chap21-22). Ponocrates modifie alors son régime alimentaire et son emploi du temps. Le géant suit une formation intellectuelle complète. A ses connaissances théoriques, apprises chez les auteurs anciens, s’ajoutent des savoirs expérimentaux et pratiques. L’éducation sportive et chevaleresque n’est pas négligée. C’est le maître d’armes Gymnaste qui la lui dispense. A présent, G est un prince accompli, éduqué, plein de sagesse et valeureux (chap23-24).
  • TROISIEME EPISODE : LA GUERRE : Une querelle éclate entre les agressifs marchands de fouace de Picrochole et les bergers de Grandgousier (chap25). Les fouaciers, blessés, vont se plaindre à leur roi. Ce dernier, sans prendre la peine de chercher les raisons exactes de la querelle, entre dans une violente colère et convoque son armée. En grand désordre, les troupes de Picrochole envahissent le pays de Grandgousier et pillent tout sur leur passage (chap26). Les Picrocholistes parviennent à Seuilly, qu’ils saccagent. Les moines apeurés se retranchent dans l’abbaye en psalmodiant des chants liturgiques. Le jeune Frère Jean des Entommeures, les incite au combat, mais sans y parvenir. Le moine sort donc combattre seul, armé de son bâton de croix. Plein d’énergie et de hardiesse, il met les assaillants en déroute (chap27). Pendant ce temps, Picrochole s’empare de La Roche-Clermault. Prévenu, Grandgousier se lamente et s’interroge sur les motivations de son voisin, avec lequel il entretenait une ancienne relation d’amitié. Contrairement à Picrochole, entré en guerre impulsivement, il décide, avec ses conseillers, d’envoyer un ambassadeur afin de rétablir la paix (chap28-30). Il expédie également une lettre à son fils lui demandant de défendre son royaume (chap29). Face à Ulrich Gallet, l’ambassadeur de Grandgousier, qui propose de rendre les fouaces, Picrochole ne répond que par des propos incohérents et agressifs. Mal conseillé par des courtisans ambitieux, le tyran rêve de conquérir le monde (chap33). Gargantua quitte Paris avec ses gens (chap34). Gymnaste, envoyé en éclaireur, tue des soldats de Picrochole après les avoir effrayés par ruse (chap35). Une fois de retour, le maître d’armes annonce que les ennemis sont de piètres combattants. G parvient alors aux pieds du château du gué de Vède. Un flot d’urine de sa grande jument noie des combattants. D’un arbre dont il se sert comme d’un bâton, le géant détruit le château (chap36). Un banquet réunit les héros chez Grandgousier. G se débarrasse des boulets de canon qui encombrent sa chevelure, les prenant pour des poux (chap37). Puis il demande qu’on lui présente Frère Jean. Ce dernier réjouit la compagnie par le récit de ses exploits et sa manière de concevoir son existence de moine (chap39). Après ce temps de repos, égayé par une série de plaisanteries contre les ordres monastiques, les Gangantuistes repartent à la guerre. Frère Jean y joue un rôle majeur, d’abord en encourageant ses compagnons d’armes, ensuite en massacrant des ennemis qui l’avaient capturé, enfin en commandant une partie de l’attaque contre le château où s’est réfugié Picrochole (chap43-44). Avant cet assaut final, Grandgousier tient aux pèlerins un discours édifiant sur la superstition populaire et les inconvénients des pèlerinages (chap45). La guerre s’achève par la défaite et la fuite de Picrochole, qui disparait, misérable, dans les rues de Lyon, entretenant l’espoir fou qu’un jour son royaume lui sera rendu (chap48-49). G tient aux vaincus un discours plein d’humanité, puis il récompense ses compagnons (chap50-51)
  • QUATRIEME EPISODE : L’ABBAYE DE THELEME : Soucieux de récompenser Frère Jean, G lui offre une abbaye. Puisque son compagnon est un moine non-ordinaire, le géant décide que Thélème sera ordonnée selon des règles contraires à celles des abbayes classiques (chap52). Après la description des bâtiments de Thélème et des vêtements des thélémites (chap53-56), on apprend que les religieux de l’abbaye, hommes et femmes, vivent selon leur libre volonté, heureux de se conformer en toute liberté aux usages de la communauté (chap57).
  • ENIGME FINALE : Une « énigme » trouvée dans les fondations de l’abbaye, de tonalité très sombre, semble évoquer les persécutions subies par les chrétiens évangéliques. Sa lecture provoque un soupir de tristesse chez G. Mais Frère Jean s’obstine à n’y trouver que la description voilée d’une partie de jeu de paume (ancêtre du tennis) et invite chacun à faire « grand chère » (chap58)
  • Rire et savoir :
  1. Le savoir, ennemi du rire
  • Rabelais invente un mot pour ceux qui ne rient jamais « agélastes »
  • Agélastes = savants + théologiens (dans son livre Thubal Holoferne ou Janotus de Bragmardo car esprit sérieux et gravité imperturbable)
  • Savoir associé au sérieux et rire ennemi du savoir
  • Le rire est condamné par les savants (religieux)
  1. Le rire, une réaction du corps et non de l’esprit
  • Rabelais parle en médecin ici : le rire a une vertu thérapeutique, il soignera le chagrin qui nous « mine » et nous « consume »
  • « rire est le propre de l’Homme » = Dimension corporelle du rire
  • Justement car le rire est une réaction du corps et non de l’esprit qu’il a été mal vu des savants et théologiens car le savoir est chose raffinée, qui fait appel à la partie réputée la plus noble de l’homme, à savoir sa raison ; tandis que le rire sollicite son corps
  • La haine du corps d’origine philosophique ou religieuse entre ainsi pour bcp dans la négation des vertus éducatives du rire
  1. Le rire, ennemi de la sagesse, symptôme de la folie
  • Au Moyen Age, de nombreux savants et théologiens s’intéressent à la ? de savoir si Jésus avait ri sachant que les évangiles ne le mentionnent pas
  • Encore au XVIIème siècle l’écrivain catholique Bossuet affirme que « le sage ne rit qu’en tremblant » et au XIX ème siècle Baudelaire assure que « le rire est une des expressions les plus nombreuses et les plus fréquentes de la folie » et qu’il est même d’origine « satanique »
  1. Le rire, une réaction scandaleuse face à la condition humaine
  • Rire = contraire de la sagesse
  • Nietzsche reproche aux philosophes depuis l’Antiquité d’avoir donné une mauvaise réputation au rire et propose de fonder le « gai savoir »
  • Savoir pas seulement sérieux dans la mesure où il conduit à la lucidité sur la terrible condition humaine (dimension tragique)
  1. Le rire au service du savoir : apprendre en riant
  • Le rire peut donner un caractère plaisant au discours sérieux
  • Mettre le comique au service du savoir dans tous les domaines de la connaissance (réflexion morale, analyse sociale, spéculations philosophiques, considérations scientifiques)
  1. Le rire du moraliste :
  • Moralistes = La Fontaine s’efforce de dispenser dans leurs œuvres un savoir moral à travers des formes plaisantes
  • Principe : placere (plaire) et docere (instruire)
  • Ouvrage avec dimension pédagogique
  1. Le rire de la satire sociale :
  • Montrer le ridicule d’une situation pour en tirer une leçon
  • Principe : corriger les mœurs par le rire « castigat ridendo mores » (réf : comédie classique)
  1. Le rire contre les préjugés, au service de la connaissance
  • Le comique est au service de la dimension scientifique du discours savant
  • Rire vise à établir des principes scientifiques solides
  1. Le rire pour démasquer les illusions du savoir
  • Permet de faire preuve de lucidité et de sens critique = démasquer les illusions d’un savoir trop sûr de lui
  • Rire = source du relativisme = pas de vérité absolue délivrée par une autorité mais la vérité est à construire par soi-même
  • Différentes formes du comique= satire, dérision, ironie, parodie
  • Rire au service de la réflexion
  1. La satire des savants :
  • Eloge de tous les fous (savants) + folie
  1. L’ironie et la mise à distance du savoir :
  • Ironie = arme subtile ; consiste à imiter le discours savant avec l’air de le prendre au sérieux pour mieux le démolir de l’intérieur
  1. La parodie du discours scientifique :
  • Parodie du savoir
  • Conclusion :
  • Par le rire, le lecteur apprend à mettre à distance le savoir, à en critiquer les méthodes, à en examiner les résultats avec un œil critique
  • Grâce au rire, rien n’est jamais tenu pour acquis
  • Le rire apporte de la nuance : permet de rejeter les faux savants et les illusions d’un savoir trop assuré pour un savoir qui s’interroge sur lui-même
  • Capable de rire du savoir = obéir pleinement aux principes de l’humanisme
  • Rire des savants = rire de ses propres erreurs, de ses défauts, de ses limites
  • Rire apporte au savoir la distance et la conscience sans lesquelles il resterait vain
  • Citations :
  • « Mieux vaut de rire que de larmes écrire, Parce que rire est le propre de l’homme » = avis au lecteur (rire thérapeutique)
  • « Maitre Thubal Holoferne lui apprit son alphabet si bien qu’il le disait par cœur à l’envers, et cela lui prit 5 ans et trois mois » = chap 14 (critique de l’éducation sophiste)
  • « Il se mit à tel train d’études qu’il ne perdait aucune heure du jour » chap 23 (éducation humaniste idéale)
  • « Fais ce que tu voudras » chap 53 (monde utopique liberté)
  • « le savoir hydrate et nourrit » prologue
  • « je n’entreprendrai pas la guerre sans avoir exploré toutes les voix et moyens de la paix » chap28 (Grandgousier parle)

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