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Lecture linéaire - Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce

Analyse sectorielle : Lecture linéaire - Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2021  •  Analyse sectorielle  •  854 Mots (4 Pages)  •  1 021 Vues

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Juste la fin du monde (intitulée d'abord Les Adieux puis quelques éclaircies) est la pièce la plus célèbre de Jean-Luc Lagarce. (1957/1995). Louis, le personnage principal, est un écrivain qui avait quitté la famille plusieurs années auparavant. Il décide de rentrer et de leur dire qu'il mourra, mais il ne le fera pas. Le conte de fées concerne la famille, le retour, les relations familiales et surtout les difficultés à communiquer sur ce qui est important. L'écriture est surprenant dès le début, puisant dans la typographie de la poésie. Le fragment qui nous intéresse est le début du prologue, qui prend la forme du monologue de Louis.

-Tout d'abord, la mise en page mérite une attention particulière: les phrases sont divisées sur la page, et les "connexions" entre les différents groupes syntaxiques sont soulignées au niveau des sauts de ligne. Cet arrangement est comme la respiration, qui rappelle la poésie. Par conséquent, nous avons un texte situé entre la poésie et le théâtre.

-La deuxième ligne présente cet événement clé: la déclaration de décès. L'annonce est mise en évidence à la position entre deux traits d'union (semblable aux crochets) et ancre le personnage et le script dans la tragédie lorsqu'ils font face à un destin écrit immuable.

-On peut dire encore une chose à propos de cette affirmation: l'utilisation du passé conjugué dans la phrase verbale «aller + verbe à l'infinitif» (pour annoncer l'avenir) complique le discours. On peut se poser des questions sur l'identité du porte-parole. Pouvons-nous entendre la voix d'un morts en regardant en arrière sur l'intrigue du passé? Puisque nous sommes au théâtre et que l'orateur fait face au public, cette question est cruciale.

-La troisième ligne est caractérisée par une parole surprenante, qui invalide l'impression produite par la deuxième ligne. Cette ligne indique que la mort n'est pas encore survenue et relie Louis au monde de la vie. Ce n'est pas une personne qui parle des morts, c'est une personne entre la mort et la vie.

La mention de l'âge mérite l'attention. De quoi parle cet âge? Au moment d'écrire la pièce, Lagarce a 33 ans et sait également qu'elle va mourir. Est-ce l'ancre biographique à travers laquelle il prédit sa propre mort? S'agit-il d'une référence discrète et inhabituelle à l'âge de la mort du Christ (33)?

-On peut noter un complément de temps a la ligne 5 "plusieurs mois", ce qui indique que la maladie était annoncée il y a quelque temps. Ce que dit Louis, attendant dans l'instant (celui qui a conduit à la décision).

-La reprise du complément de temps « de nombreux mois » a la ligne 6 produit un effet d’insistance : paradoxalement, le peu de temps qui est offert au personnage (qui va mourir peu de temps après) est vécu comme un temps long et pesant. Il y a presque une volonté de voir arriver la catastrophe finale « pour en finir ».

-Alors que dans les premières lignes il n'y a que le pronom à la première personne («je», qui fait du discours de Louis un discours sur lui-même), on voit que le pronom «on» (l.8) apparaît ici, qui prend ici une valeur universelle: il signifie tout le monde . Louis, qui a été un cadavre jusqu'à présent, retourne du côté des vivants (il joint le pronom personnel à l'autre vivant).

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