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Le Cachemire au carrefour de rivalités géopolitiques

Étude de cas : Le Cachemire au carrefour de rivalités géopolitiques. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2025  •  Étude de cas  •  1 490 Mots (6 Pages)  •  23 Vues

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Introduction :

Le Cachemire, situé à la croisée des chemins entre l'Inde, le Pakistan et la Chine, est un territoire où se mêlent de manière complexe géographie, histoire et géopolitique. Ce plateau himalayen, aux paysages à la fois majestueux et arides, représente bien plus qu’un simple espace physique ; il incarne un point de friction entre des puissances nucléaires rivales, un enjeu stratégique pour les grandes puissances régionales et un foyer de tensions multiples. Depuis la partition des Indes en 1947, le Cachemire est le théâtre de conflits qui, au-delà des frontières militaires, touchent des problématiques sociales, culturelles et environnementales profondes.

Ce territoire, revendiqué par l’Inde, le Pakistan et la Chine, se caractérise par un relief accidenté et un climat rude, qui en font une région géographiquement contraignante. Cependant, sa diversité ethnique et religieuse, ainsi que son importance stratégique, en font un espace au cœur de débats géopolitiques intenses, marqués par des guerres, des revendications territoriales et des conflits armés récurrents. Les enjeux liés à l’eau, à la militarisation, ainsi qu’à l’autonomie locale, illustrent des dynamismes géopolitiques qui affectent non seulement les pays concernés, mais aussi les relations internationales à une échelle plus globale.

La question du Cachemire ne se limite pas à un simple conflit entre nations. Elle soulève des enjeux multiples : environnementaux en raison de la vulnérabilité de ses écosystèmes, sociaux avec la marginalisation de certaines populations locales, et géopolitiques, car il est un terrain de rivalités de grande envergure. En quoi le Cachemire, au carrefour des rivalités géopolitiques entre l’Inde, le Pakistan et la Chine, constitue-t-il un espace à la fois stratégique, contesté et fragmenté, où les enjeux territoriaux, environnementaux et identitaires se superposent et se complexifient ??

I. Décrire : Un espace de montagne enclavé diversifié et sous tensions

A. Un relief extrême et une géographie contraignante

Le Cachemire est un territoire montagneux situé dans la chaîne himalayenne, à la jonction de l’Asie du Sud et de l’Asie centrale. Son relief est particulièrement accidenté (notion de contrainte naturelle), avec des sommets qui dépassent régulièrement les 6000 à 7000 mètres d’altitude. Cette morphologie de haute montagne limite fortement les infrastructures de transport et les échanges. Certaines vallées, comme celle de Kargil ou de Nubra, restent coupées du monde une partie de l’année.

Cette situation d’enclavement est compensée par l’importance stratégique de la région. En effet, le Cachemire abrite de vastes glaciers, en particulier le Siachen, dont les eaux alimentent des fleuves majeurs comme l’Indus. La ressource hydrique y constitue un enjeu crucial pour les pays riverains, en particulier le Pakistan qui dépend du bassin de l’Indus pour son agriculture.

B. Une mosaïque culturelle et confessionnelle

Le Cachemire se caractérise par une diversité culturelle et religieuse typique des territoires frontaliers et historiques de croisement. Les populations sont partagées entre plusieurs confessions : musulmans sunnites dans la vallée du Cachemire, hindous dans la région de Jammu, bouddhistes dans le Ladakh, chiites dans le Gilgit-Baltistan.

Cette mosaïque identitaire renvoie à la notion de fracture territoriale, un espace dans lequel coexistent des populations aux logiques culturelles divergentes, parfois opposées, comme en témoignent les tensions entre nationalisme hindou indien et sentiment d’appartenance cachemiri musulman. Cette hétérogénéité nourrit à la fois la richesse du territoire et sa vulnérabilité.

C. Un territoire fragmenté entre trois États

Le Cachemire est aujourd’hui partagé entre trois puissances souveraines : l’Inde, le Pakistan et la Chine. Ce découpage donne lieu à des frontières contestées, voire à des lignes de cessez-le-feu (notion de ligne de contrôle ou Line of Control entre l’Inde et le Pakistan). Ces limites géopolitiques de facto, mais non reconnues officiellement, rendent toute stabilisation incertaine.

Ce morcellement territorial rend compte de la notion de fragmentation géopolitique : un même espace est revendiqué par plusieurs États pour des raisons stratégiques, historiques ou identitaires. La présence de la Chine à l’est (Aksai Chin), du Pakistan au nord et de l’Inde au sud-est place le Cachemire au cœur d’un nœud géopolitique régional, entre puissances rivales.

II. Expliquer : Une construction géopolitique conflictuelle, héritée de l’histoire coloniale

A. Un territoire disputé depuis la partition de 1947

L’origine du conflit remonte à 1947, lors de la partition des Indes britanniques, un moment fondateur de la géopolitique du sous-continent. Le Cachemire, État princier à majorité musulmane mais dirigé par un maharaja hindou, se retrouve au cœur d’une tension entre deux logiques géopolitiques opposées : celle de la continuité territoriale du Pakistan (majorité musulmane) et celle de l’intégrité de l’État indien (droit d’accession du maharaja).

Les trois guerres (1947, 1965, 1999) entre l’Inde et le Pakistan témoignent d’un conflit de souveraineté enraciné dans des logiques historiques mais aussi territoriales, chaque État se construisant un discours nationaliste autour du Cachemire.

B. Une militarisation permanente du territoire

Le Cachemire est aujourd’hui l’un des territoires les plus militarisés au monde, avec

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