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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?

Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 303 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2025  •  Dissertation  •  691 Mots (3 Pages)  •  17 Vues

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Premièrement, on peut constater que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent la fatalité d’une façon étonnamment proche, presque comme si la mort s’imposait à eux sans qu’ils puissent y échapper. Dans « Cage d’oiseau », Garneau décrit un être qui se fait ronger de l’intérieur par l’oiseau enfermé dans sa « cage d’os », il laisse entendre que celui-ci ne s’envolera qu’après avoir absorbé entièrement ce qui le fait vivre : « il ne partira qu’après avoir dévorer mon cœur, là où réside la vie même » (v. 19 - 23). L’image est forte, etdérangeante, et montre que ce n’est pas seulement un organe qui disparaît, mais la personne au complet. Chez Nelligan, c’est un peu près la même idée : dans « Les Corbeaux », ces oiseaux sombres lacèrent ce qu’il reste de son âme, « qu’ils finiront par engloutir entièrement » (v. 12 - 14), comme si son destin était déjà prévu avant même leur arrivée. Les deux poètes utilisent l’oiseau comme symbole d’une mort inévitable, ce qui correspond bien au symbole de leur époque. Finalement, leurs visions se rejoignent selon l’idée que la fatalité ne nous laisse aucune issue.

Dans un deuxième temps, même si les deux auteurs parlent de fatalité, ils ne montrent pas la mort de la même façon. Dans « Cage d’oiseau », la menace vient de l’intérieur. Dès le début, il dit : « Je suis une cage d’oiseau, une cage d’os, avec un oiseau » (v. 1 - 3). On comprend que son corps est comparé à une cage, ce qui veut dire qu’il garde la mort en lui. Il se sent tout de même coincé, comme s’il portait déjà sa fin à l’intérieur de son propre corps. Pour Nelligan, dans « Les Corbeaux », c’est tout le contraire : la mort vient de l’extérieur. Les mots « en cercle » (v. 5) et « tournant » (v. 11) montrent que il y’a quelque chose tourne autour du narrateur et l’entoure. Les corbeaux deviennent des symboles d’un danger qui approche et qui l’attaque. Cela fait penser à sa vie difficile, marquée par les troubles mentales qu’il a connus. Finalement, même si les deux poètes parlent de fatalité, ils la présentent différemment, chez Garneau elle naît de l’intérieur, alors que chez Nelligan, elle vient du monde autour de lui.

Enfin, même si les deux poètes ne voient pas la mort de la même façon, ils s’accordent pour dire que la fatalité mène toujours vers elle. Chez Hector de Saint-Denys Garneau comme chez Émile Nelligan, la fatalité apparaît comme une force qui dépasse l’être humain et qui le garde dans un état de souffrance. Cela se remarque dans les vers de Garneau : « L’oiseau dans ma cage d’os, c’est la mort qui fait son nid » (v. 4 - 5), tout comme dans ceux de Nelligan : « J’ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux, en pleine lande intime avec des vols funèbres » (v. 1 - 2). Dans « Cage d’oiseau », la mort est présentée comme un oiseau qui s’installe à l’intérieur de lui, comme si elle prenait racine dans son corps et qu’il devait vivre avec elle. Dans « Les Corbeaux », la “lande intime” évoque un lieu intérieur, secret, où la mort circule et laisse son empreinte. Cependant, leur rapport à la mort n’est pas très identique. Chez Garneau, il y a encore cette petite idée de mouvement possible, un peu comme si la mort cherchait à s’en aller : « C’est un oiseau tenu captif, la mort dans ma cage d’os, voudrait-il

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