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Critique du roman, Le quatrième mur

Commentaire d'oeuvre : Critique du roman, Le quatrième mur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Octobre 2017  •  Commentaire d'oeuvre  •  952 Mots (4 Pages)  •  1 354 Vues

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Le quatrième mur

Le quatrième mur, écrit par journaliste et écrivain français Sorj Chalandon en 2013, est un livre qui raconte l’idéalisme de deux amis qui veulent monter la pièce de théâtre Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth, Liban, un pays en guerre. Un roman de violence et de mort mais aussi d’amitié. Il s’agit de Samuel Akounis et Georges, les deux des metteurs en scène. Samuel est atteint du cancer et il confie son projet à Georges, qui lui jure de réaliser cette pièce. Celui-ci est quasiment irréaliste et irréalisable puisqu’il souhaite le faire en pleine guerre civile. L’idée de Samuel était de voler deux heures à la guerre et de réussir d’avoir une halte pour quelques heures. Georges tient sa promesse et échappe à son bonheur avec sa femme et sa fille à Paris. En 1982, il s'en va au Liban et recrute les gens nécessaires pour monter la pièce. Chose qui n’est pas facile puisque chaque personnage appartient à une religion différente et tous s’affrontent, car ils se trouvent au beau milieu d'une guerre sanglante.

Georges, un personnage qui par fidélité à une promesse, quitte sa famille et son entourage pour réaliser le rêve de son ami, un rêve qui deviendra le sien. Avec un passé militant, il découvre un autre type de guerre, une guerre violente et crue. Pour différentes circonstances, il prend part à une guerre qui ne lui appartient pas. Tout au long du roman, Chalandon nous fait ressentir les émotions que Georges vit. À son retour à Paris il prend une grande distance et se débranche de la réalité. On ressent ses montées de colère, de désespoir, des scènes d’horreurs. On vit chaque instant intensément. L’ombre des massacres à Chatila et Sabra le poursuivent jusqu’à la fin, alors Georges devient traumatisé par la guerre et n’est plus jamais capable de revenir à la réalité.

C’est un double de son créateur, ayant vécu lui personnellement ces expériences troublantes. Les thèmes touchés dans ce roman sont très délicats, sûrement plus pour certaines personnes que pour d'autres. Par contre, il ne faut pas refuser d’en parler puisque ces choses arrivent dans la vraie vie et il faut y faire face d'une manière ou d'une autre. Et c'est exactement ce que Chalandon fait. Il raconte une histoire peut-être irréaliste (des personnages qui cherchent à ramener une paix impossible au milieu d'une guerre), mais au fond, quand même plausible. Je pense que, dans ce cas ce n’est pas vraiment l’originalité qui compte, mais plutôt le fait qu’une grande partie de ce récit est réel. Les personnages aussi sont très crédibles. Par exemple, Georges, chaque fois est plus loin de la réalité, il est victime d’un syndrome du stress post-traumatique de la guerre quand il revient à Paris; il est un homme brisé. C'est très bien décrit par l’auteur: ses montées de violence brutales (comment est-ce que sa fille peut faire une crise parce que sa boule de crème glacée est tombée alors qu'au Liban il y a des enfants qui sont affamés, torturés et mutilés? Ou même des enfants qui pleurent sur les cadavres de ses parents, des enfants orphelins.)

Le style de Chalandon est particulier; il est direct et simple, mais compréhensible. Il est aussi très détaillé, comme quand il décrit les massacres, dont il était témoin, des camps palestiniens de Sabra et Chatila. Un roman passionnant et bouleversant écrit en phrases courtes qui racontent les atrocités de la guerre, la peur et l’angoisse de ceux qui la vivent. Aussi, l’espoir de pouvoir jouer la pièce de théâtre dans un pays en conflit, celui de réunir les ennemis, ce ne serait pas la paix, juste un moyen de les approcher pour quelques minutes, une trêve temporaire sur pleine ligne de front. Un très beau rêve. Chalandon maintient un lien étroit entre le théâtre et son roman: l’existence d’un personnage tragique. D’un chœur qui devient le personnage principal de la tragédie. Il commence sur un prologue et finit sur l’épilogue, dans ce cas, celui de la pièce de théâtre à jouer d’Anouilh. Le quatrième mur, est une œuvre bien inscrite dans le cours de littérature et imaginaire, car l’auteur se permet franchir la ligne du réel et ses contraintes avec une création libre. Sorj Chalandon s’approprie du réel, de ce qu’il a vécu, ce qui l’a frappé et le déforme pour manifester les images conflictuelles pour donner plus d’expressivité à son histoire. L’auteur réussit à nous faire comprendre la vision de son monde dans la peau de Georges. Chalandon qui comme reporter de guerre, a été confronté à des situations et scènes extrêmes. On est captivé avec les images décrites qui apparaissent au fur et à mesure et qui sont très touchantes. Il nous raconte sa propre douleur des atrocités de la guerre dont il a été témoin.

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