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Fiche de lecture critique: le roman Pour un nouveau roman d'Alain Robbe-Grillet

Mémoire : Fiche de lecture critique: le roman Pour un nouveau roman d'Alain Robbe-Grillet. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Décembre 2013  •  1 776 Mots (8 Pages)  •  1 449 Vues

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Fiche de lecture critique

Auteur : Alain Robbe-Grillet

Titre : Pour un nouveau roman

Edition : Edition de Minuit, Collection “critique”, 1961

Courant critique : l’auteur est considéré comme le chef de file du Nouveau Roman, expression employée tout d’abord par la presse et qu’il définit lui-même comme une « appellation commode englobant tous ceux qui cherchent de nouvelles formes romanesques […] et qui sont décidés à inventer le roman ». Mouvement né dans les années 1950.

Sujet de l’ouvrage : l’auteur tend à faire évoluer la perception du genre romanesque et à définir quelques points communs entre des œuvres narratives contemporaines et en particulier françaises qui pourraient être considérées comme appartenant au “Nouveau Roman”.

Thèse : la littérature romanesque doit se démarquer des œuvres du passé du point de vue de l’appréhension du sens et surtout de l’utilisation de la langue.

Structure : Recueil d’articles (qui ne sont pas rassemblés chronologiquement) :

- « A quoi servent les théories » (1955 et 1963)

- « Une voie pour le roman futur » (1956)

- « Sur quelques notions périmées » (1957)

- « Nature, humanisme, tragédie » (1958)

Eléments d’une anthologie moderne :

Enigme et transparence chez Raymond Roussel (1963)

La conscience malade de Zeno (1954)

Joël Bousquet le rêveur (1953)

Samuel Beckett, ou la présence sur la scène (1953 et 1957)

Un roman qui s’invente lui-même (1954)

- « Nouveau Roman, homme nouveau » (1961)

- « Temps et description dans le récit d’aujourd’hui » (1963)

- « Du réalisme à la réalité » (1955 et 1963)

Synthèse :

Une voie pour le roman futur :

Le poids du roman passé pèse sur les romanciers contemporains du moins ceux qui suscitent l’intérêt des lecteurs. Ceux-ci ne sont que les imitateurs d’une prose qui étudie les passions et qui est héritée de Mme de La Fayette. L’art romanesque ne peut survivre “sans changement radical”. Toute l’organisation littéraire est engourdie car “si les normes du passé servent à mesurer le présent, elles servent aussi à le construire” pour la critique traditionnelle.

La littérature traditionnelle “décompose notre champ de perception” et si un élément du monde ne trouve pas sa place dans cette conception littéraire, il est rangé dans “la catégorie commode de l’absurde” : de fait, le regard du lecteur apparaît comme conditionné et a perdu sa liberté. Le cinéma ne suit pas toujours la même voie car quelquefois l’image fait apparaître “les objets, les gestes” qui servaient uniquement de support à l’intrigue et “disparaissaient complètement pour laisser place à leur signification” : cette image leur restitue alors “d’un seul coup (sans le savoir) leur réalité”. En même temps, elle nous révèle “l’inhabituel” du monde.

Le roman devrait s’inspirer de ce phénomène pour construire un monde en restituant leur “présence” aux objets et aux gestes qui doivent “dominer l’écriture” : “dans les constructions romanesques futures, gestes et objets seront là avant d’être quelque chose”. De même, les personnages pourront s’enrichir de “multiples interprétations”, alors qu’au contraire le héros traditionnel est “rejeté dans un ailleurs”. L’art romanesque traditionnel avait simplifié le monde “en lui assignant un sens” : le roman contemporain doit se démarquer de cette conception de l’écriture.

Le changement s’opère car “les vieux mythes de la profondeur” n’existent plus. Les romanciers de Mme de La Fayette à Gide en passant par Balzac, cherchaient à creuser l’intériorité humaine : l’écrivain était un “spéléologue” qui sondait les gouffres des passions humaines. “Le mot fonctionnait ainsi comme un piège où l’écrivain enfermait l’univers pour le livrer à la société”. Mais dans le roman de la nouveauté, le monde n’est plus considéré comme une propriété et le romancier ne peut plus et ne veut plus être ce “spéléologue”.

Sur quelques notions périmées :

Dénonciation de la critique traditionnelle de la terminologie littéraire courante.

- Le personnage :

Il est qualifié de “momie” que le XIXème siècle avait placé sur un piédestal et qui permettait à la critique traditionnelle de reconnaître le vrai romancier c’est-à-dire celui qui “crée des personnages”. Elle le définit comme devant posséder un nom, une hérédité, une profession, des possessions, un “caractère”, “un visage qui le reflète, un passé qui a modelé celui-là”, qui guide ses actions ; il doit être unique et appartenir à une catégorie : c’est un “fantoche”.

Au contraire dans les œuvres contemporaines, c’est un “numéro de matricule” : “le destin du monde a cessé […] de s’identifier à l’ascension ou à la chute de quelques hommes, de quelques familles”.

- L’histoire :

Le roman traditionnel “raconte une histoire” cohérente qui ménage au lecteur “des attentes et des surprises”. 1°/ La critique traditionnelle ne considère pas l’écriture : elle privilégie le fond à la forme. 2°/ Il existe “une convention tacite entre le lecteur et l’auteur” : faire semblant de croire à ce qui est écrit. Il y a nécessité d’une ressemblance de l’écrit à l’idée de réalité que se fait le lecteur. 3°/ L’auteur doit apparaître comme omniscient, ayant une connaissance sans limite de l’histoire.

Au contraire pour Robbe-Grillet le romancier est “celui qui invente en toute liberté, sans modèle”. De plus, si les récits prônés par la critique académique représentent un ordre, dès Flaubert tout vacille, et cent ans plus tard le système est dépassé : “raconter est devenu

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