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Critique du roman Monsieur Ki De Koff Kwahulé

Dissertation : Critique du roman Monsieur Ki De Koff Kwahulé. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  12 Novembre 2012  •  692 Mots (3 Pages)  •  1 163 Vues

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Monsieur Ki est un roman de Koffi KWAHULE publié en 2010 par Gallimard. C'est le deuxième roman de cet écrivain qui s'était avant exercé dans le théâtre, en tant que dramaturge, mais aussi de comédien et de metteur en scène.

« Monsieur », comme il est surnommé par sa concierge, emménage dans une petite chambre de bonne à Paris, rue Saint-Maur. Là, il trouve une bande magnétique laissée par le dernier locataire en guise de testament, ce dernier s'étant jeté sous un train. Il y entend l'ancien locataire raconter à un certain Monsieur Ki des histoires de son village africain, Djimi. Intrigué par la ressemblance entre lui et l'ancien locataire, puisqu'ils viennent tout deux de la même région, et ont tout les deux atterris dans la même chambre, il décide de retranscrire cette enregistrement sur papier, pour découvrir qui est ce « Monsieur Ki ».

Une douce folie

A Djimi, surnommé le « Village-fou », règne une folie ambiante. La voix de l'ancien locataire nous raconte des anecdotes, comme celle du chasseur « qui comprend toute chose », du Petit-Jérome, « l'homme-né-avant-son-père-et-sa-mère » ou encore de Gestapo, « la femme à la beauté de cadavre qui louche ». Selon le défunt locataire, Djimi est un village où les habitants ont le « déconnement dans les veines ». Il ne faut donc pas s'y aventurer, surtout pour y aller jouer au football puisque « si vous allez jouer au football chez eux et que vous gagnez, ils vous frappent, si vous faites match nul, ils vous frappent, et même s'ils gagnent, ils vous frappent également ». L'auteur nous divertit à travers ces histoires rafraîchissantes et dépaysantes qui ponctuent son roman, rendant sa lecture plaisante.

Une sorcellerie déroutante

La sorcellerie tient aussi une part importante de cet ouvrage. En effet, l'Ancêtre-à-tête-de-cynocéphale, un sorcier venu de Djimi chargé d'y faire tomber la pluie, est fermement résolu à faire venir l'ex-locataire pour qu'il rejoigne sa confrérie. Mais cette sorcellerie n'est pas dépeinte comme inefficace : en effet, gare à celui qui brisera un totem, puisqu'ensuite son propriétaire se verra transformer en poussin. Elle est aussi porteuse d'enseignements philosophiques, comme celui-ci « Les gens croient qu’on meurt parce qu’on est atteint du cancer ou du sida, on meurt simplement pour la même raison que le soleil brille, que la mer fait des vagues ou que le nouveau-né sourit. On n’a rien fait pour mériter de naître et on ne fera rien pour démériter de mourir ». Tout ceci contribue à revaloriser ces pratiques, que certains auteurs africains renient du fait de leur rationalisation.

Trois solitudes qui se croisent

Ce roman est aussi avant tout un récit de solitudes. En effet, les trois principaux personnages, le nouveau locataire, le défunt et la concierge, sont tout trois enfermés dans leur propre univers. Ainsi, le défunt essaie de ne pas oublier son pays en le reproduisant dans sa petite chambre rue Saint-Maur. Ainsi, on peut se demander si son interlocuteur, le fameux Monsieur Ki, ne serait pas seulement la déformation d'un esprit dépressif et malade de solitude.

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