Critique : Un roman Inattendu, En attendant Bojangles

Critique : Un roman Inattendu, En attendant Bojangles

Olivier Bourdeaut n’était pas destiné à devenir auteur, il écrit pourtant un roman intitulé En attendant Bojangles, publié au éditions Finitude en 2015. Ce livre a été écrit à la suite d’un premier roman qui n’est pas paru jugé trop sombre par les éditeurs. Avec une couverture originale, un résumé assez mystérieux et pas si attirant, un premier roman né d’un auteur inconnu de tous. Autant dire que le projet de Bourdeaut aurait pu passer inaperçu.

Il nous raconte l'histoire d'une famille complètement déjantée, des parents qui s'aiment d'un amour fou et de leur petit garçon heureux. Le lecteur est invité à partager les fantaisies de cette famille atypique (un mari qui appelle sa femme tous les jours avec un nom différent, un enfant qui ne va plus à l’école), le sourire d’un père fou d'amour pour une femme extravagante de douceur. Ça chante, ça danse, ça rit, ça s'aime. La vie est croquée à pleine dents, sans penser aux lendemains. Mais, malheureusement, dans cette famille si heureuse et dansant tout le temps sur l'air de Bojangles de Nina Simone. Un drame arrive sournoisement, brusquant alors leur quotidien ; un drame auquel on pouvait s'y attendre avec le caractère d’une mère follement douce.

La construction du récit est très bien menée, elle se fait à deux discours : Georges (le père) qui raconte dans son carnet tous les évènements avec lucidité et l'enfant qui raconte ses souvenirs avec ses mots d'enfant (souvenirs d'enfance de l'auteur, relecture des carnets intimes de son père). L’auteur évoque avec succès une situation tragique à travers un filtre de légèreté, qui peut rappeler le film de Roberto Benigni, « La vie est belle ». C’est incroyablement bien écrit, on rit, on pleure, on est emporté dans l’univers du roman où l’on ment à l’envers et à l’endroit. Gai, triste et mélancolique (tout comme la chanson de Nina Simone), cette fable belle et tendre à la foi est très réussie. Olivier Bourdeaut, ancien cancre à l’école, n’était pas destiné plus jeune à devenir auteur. Mais heureusement qu’il eut l’idée d’écrire ce roman. Ecris en sept semaines, avec En attendant Bojangles Olivier Bourdeaut tape fort, remplie de larmes de rires et de mélancolie mélangés à l’innocence ? Une belle découverte d’une prodigieuse finesse.

Il signe ici un premier roman réussi et convaincant. Mais que va-t-il pouvoir écrire après cela ? Impatient alors de découvrir ses prochains livres, En attendant la suite (avec impatiente).

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