Critique du roman Comme Une bêtede Joy Sorman
Rapports de Stage : Critique du roman Comme Une bêtede Joy Sorman. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar douudouu18 • 16 Février 2013 • 445 Mots (2 Pages) • 872 Vues
Un roman en chair et en os
Le nouveau roman de Joy Sorman, ou le roman d'un boucher passionné.
Caquètements stridents. Meuglements effrayants. Grognements angoissants. Bêlements terrifiants. Et puis
plus rien sauf Pim et son couteau dégoulinant d'hémoglobine. Apprenti boucher en Bretagne, il n'a qu'une
obsession, la viande, la carcasse rouge qu'il tranche et qu'il dissèque avec minutie. Le sang ne lui fait pas
peur, il en a le tablier souillé et tâché à vie. Plus de loisirs, plus de contacts, et pourtant Pim ne s'est jamais
aussi bien porté, il n'a qu'une ambition, réussir dans sa profession. Sa vie sentimentale est une succession
de filles dont il palpe l'anatomie des pieds à la tête mais il le sait : l'amour ne vaut pas la viande ! ...« Pim
identifie à haute voix le jarret, la côte première...» - « il pose ses doigts sur les tempes de la fille, ça
pulse. » La réalité, voilà ce que Sorman nous offre. Cette éternelle soumission de l'animal à l'homme. Des
pâtures vertes à la boucherie rouge en passant par les abattoirs sombres et lugubres, on est plongé dans
un monde quasiment irréel, où la mort est une habitude. Les mots ressassent l'art écœurant du boucher et
les retours en arrière nous rappellent la sauvagerie humaine. Le dégoût, la compassion, la peur, tous nos
sens sont en éveil et accentuent l'horreur du métier. On est malgré tout fascinés par l'attachement du
héros à sa passion barbare et attentifs aux faits et gestes décrits rigoureusement. « Les doigts écartèlent
maintenant les fibres de la viande, arrachent gras et nerfs... » C'est un roman stupéfiant qui défie toutes
les images que l'on se fait : le boucher devient artisan de cadavres. « des mains qui manipulent du mort... »
Je suis tombée sous le charme de ce récit hors norme. La curiosité, l'envie d'en savoir toujours plus à
chaque page que l'on tourne. Comme un appétit ininterrompu de tout savoir du passage concret de l'être
vivant au steak assaisonné. Je me suis laissée plonger dans un univers obscur et totalement étranger dans
lequel aucun détail n'est ignoré. Les lieux, les odeurs, les couleurs, tout y est, on est planté dans le décor,
on est spectateur de chaque geste du bourreau. Ce livre n'est pas une simple référence à la réalité,l'auteur
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