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Puissance Publique Et Service Public

Note de Recherches : Puissance Publique Et Service Public. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2013  •  3 633 Mots (15 Pages)  •  4 342 Vues

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La notion de service public « à la française » entre crise, concurrence, Europe et privatisation, une notion ancrée dans le patrimoine des Français en danger.

Le service public est une des notions clés du droit administratif français. Au sens matériel cela désigne toute activité destinée à satisfaire un besoin d’intérêt général et qui, doit être assurée ou contrôlée par l’administration, car la satisfaction ne peut être assurée que par elle. Objet de nombreuses controverses doctrinales, cette notion n’est pas moins pour la jurisprudence aujourd’hui, un des éléments qui définit le domaine d’application du droit administratif. Au sens formel, c’est un ensemble organisé de moyens matériels et humains en vue de l’exécution de ses taches. Au niveau de ses missions, le service public se manifeste aussi bien en matière de travaux publics, de fonctions publiques, que de contrats administratifs ou d’actes unilatéraux. La qualification de «service public» est décerné de manière prétorienne par le juge à des activités ayant un caractère d’intérêt général, assurées même par des organismes privées ou des particuliers. Le juge veut élargir son champs d’application mais en ne se soumettant pas aux règles du droit privée.

Parmi les services publics l’on peut distinguer les services publics industriels et commerciaux (SPIC) et on va distinguer également les services publics administratifs (SPA). Les SPA apparaissent en premier, leur but n’est pas lucratif, se sont bien des services publics qui peuvent être assuré par des personnes publics mais aussi par des personnes privées. Apparaisse ensuite en 1921, les SPIC, qui sont soumis à un régime mixte, combinant des éléments de droit privé justifiés par l'activité commerciale et des éléments de droit public justifiés par le but du service public.

La puissance publique est une notion floue qui désigne l’ensemble des moyens que possède un Etat pour assurer la sécurité de son territoire, la sécurité de ses citoyens. Elle poursuit le même objectif que le service public, qui est l’intérêt général et sont également complémentaire. Aujourd‘hui, les défenseurs de cette notion mette l’accent beaucoup moins sur l’idée de commandement que sur celle d’un mode possible d’exécution des services publics qui sont multipliés et diversifiés. On retrouve également les prérogatives de puissance publique que l’administration utilise afin de remplir des missions d’intérêt général. L’administration peut imposer sa volonté à des personnes privées.

La définition du service public aujourd’hui, est le fruit de l histoire. Au début du 19éme siècle, le décor est posé mais il n’existe pas encore de droit administratif et de juge administratif. Il faut attendre la décision de « l’Arrêt Blanco » (tribunal des conflits, 8 février 1873) pour enfin avoir un « acte de naissance du droit administratif » selon Maurice Hauriou. En effet, l’accident dont va être victime Agnès Blanco va être le marqueur d’une grande avancée au niveau de la jurisprudence. Grace à cet arrêt la théorie du service public prend son plein essor, il reconnaît le service public comme le critère organique de la compétence de la juridiction administrative, assurée par des personnes publiques. L’arrêt Blanco n’est qu’une étape à la construction du droit administratif. Au début du 20éme siècle, le conseil d’état a considéré que l’on pouvait confier à des personnes privées des mission d’ordre public , non plus seulement par des contrats, mais aussi par un acte unilatéral (Ce , 20 décembre 1935 « établissement Vezia »), confirmé par l’arrêt du Conseil d’état « caisse primaire, aide et protection » du 13 mai 1938. Par la suite, la doctrine s’empare du service public, à Toulouse, Maurice Hauriou (1856-1929) ardent défenseur de la puissance publique. Pour lui, le service public n’est que la finalité dont les moyens pour atteindre cette finalité sont les prérogatives de puissances publiques. On voit alors une notion très restrictive de Maurice Hauriou. A Bordeaux, Léon Duguit (1859-1928) construit la doctrine du service publique, l’Etat n’est « qu’une coopération des services publics ». Ils se fondent sur l’arrêt Blanco mais aussi sur un grand nombre d’arrêt rendu à cette époque. Par exemple l’arrêt « Terrier » du 6 février 1963, ou pour la première fois, le conseil d’état va accepter que le droit applicable aux collectivités territoriales soit du droit administratif et non pas du droit privée en se fondant sur le service public. Puisque les départements, les communes, exercent des activités d’intérêts générales, on va leur appliquer le droit administratif. Dans la lignée, l’arrêt « FLEUTRY » rendu par le tribunal des conflits le 27 février 1908 considère que la responsabilité des collectivités locales est une responsabilité administrative. Cette évolution qui consiste à étendre le domaine d’intervention du juge administratif atteint son point culminant avec l’arrêt du conseil d’état «Thérond » le 4 mars 1910. Dés lors qu’il y’a service public, il y’a droit administratif. Seulement, le service public va connaitre une crise au 20éme siècle, qui va rapidement s’atténuer puisque la notion de service publique revient en parallèle avec la notion de puissance publique dans toutes les notions du droit administratif. A partir de la seconde guerre mondiale, on va avoir une vague de dénationalisation des entreprises, renforcer par la notion « des services publics à la Française ».

Aujourd’hui, avec la privatisation récente de France Télécom au 1er juillet 2013 en devenant Orange et plus anciennement, des privatisations partielles de l’électricité de France ou encore de l’aéroport de paris, il est dans la logique de se demander si le service public « à la française » ne connait pas une nouvelle vague de crise par le fait qu’il soit moins soumis au droit administratif.

Il convient donc d’examiner dans une première partie, la définition de la notion de « service public à la Française » (I), pour ensuite évoquer dans une deuxième partie son évolution, marqueur de son déclin (II).

I- La nécessité d’une définition de la notion de « service public à la Française »

La notion de service public est une notion assez floue, placée par la doctrine au cœur de l’analyse du droit administratif. On distingue deux types de courants doctrinaux (A) qui donne une définition de la notion de service public qui à évoluer aujourd’hui. La jurisprudence quant à elle, a également tenu à donner 3 types de critères pour reconnaitre un service public (B).

A- La

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