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Commentaire littéraire : Le Renard et la Cigogne, Jean de La Fontaine

Commentaire d'oeuvre : Commentaire littéraire : Le Renard et la Cigogne, Jean de La Fontaine. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Mars 2018  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 481 Mots (6 Pages)  •  4 610 Vues

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Appartenant au courant du classicisme, Jean de La Fontaine s’illustre, au XVIIe siècle, en tant qu’auteur de multiples fables, poèmes et contes, mais aussi de pièces de théâtre et de livrets d’opéra. La Fontaine critique, au travers de ses écrits dans lesquels on retrouve souvent une morale explicite ou implicite, la société dans laquelle il vit, notamment au travers de bestiaires allégoriques. Apprécié par le Roi, le fablier compte le Dauphin, frère de Louis XIV, parmi ses mécènes, et lui dédie la première fable de son recueil I, paru en 1668, regroupant 22 fables dont Le Renard et la Cigogne. Dans cette fable où les protagonistes sont éponymes, la cigogne tombe, dans un premier temps, dans le piège du renard, jouant sur leur différence physique. Ce dernier finit par tomber dans son propre piège, cette fois-ci tendu par la cigogne. La fable se conclut par une morale explicite : « Trompeurs, c'est pour vous que j'écris, attendez-vous à la pareille. » Durant notre projet de lecture, nous verrons comment La Fontaine fait de cette fable un apologue, c'est-à-dire un récit plaisant et vivant à visée didactique. Dans un premier temps, nous étudierons pourquoi cette fable constitue un récit plaisant et vivant puis analyserons les procédés utilisés par La Fontaine afin d’en faire un récit à visée didactique.

Afin de comprendre pourquoi cette fable constitue un récit plaisant et vivant, nous évoquerons tout d’abord le schéma narratif typique utilisé par La Fontaine dans son récit, puis nous étudierons la personnification des protagonistes de la fable. Enfin, nous analyserons la combinaison de plusieurs formes de discours utilisée tout au long du récit.

La Fontaine vivant de sa plume, sa préoccupation première était de donner envie à son lectorat de continuer sa lecture avant tout. Nous pouvons remarquer que la fable suit le schéma narratif typique des récits, c’est-à-dire une situation initiale, un élément déclencheur, des péripéties, le dénouement puis la situation finale. En effet, les transitions entre ces différentes étapes du fil d’Ariane de l’histoire se font tout d’abord entre les cinquième et sixième vers puis entre les huitième et neuvième vers, ensuite entre les vingt-troisième et vingt-quatrième vers et enfin entre les vingt-sixième et vingt-septième vers. De plus, on peut séparer les péripéties en trois actions : tout d’abord la Cigogne invite le Renard (v. 9 à 12), plus tard le Renard est alléché par le repas préparé par son hôtesse (v. 13 à 18) et pour finir, la Cigogne procède à sa vengeance en empêchant le Renard de satisfaire sa faim. En suivant un schéma narratif commun à tous les récits classiques, La Fontaine assure l’aspect plaisant de son histoire, tout comme le caractère vivant, grâce aux trois péripéties.

Tout au long de la fable, La Fontaine personnifie le Renard et la Cigogne, tout d’abord en mettant une majuscule à leurs noms, puis en utilisant différents noms et titres habituellement réservés aux humains afin de les désigner, par exemple « Compère le Renard » (v. 1), « commère la Cigogne» (v. 2) ou « [le] Sire » (v. 23). Leurs actions sont, elles aussi, personnifiées, sans pour autant retirer l’intégralité de l’aspect humain des protagonistes. Ainsi, le Renard et la Cigogne s’invitent à dîner, « Compère le Renard […] retint à dîner commère la Cigogne » (v. 2), cuisinent et habitent dans des « logis » (v. 24), tout en mangeant comme des animaux, « le drôle eut lapé » (v. 8) et ayant des manifestations physiques animales lorsqu’ils éprouvent des émotions, « Serrant la queue, portant bas l’oreille » (v. 26). Enfin, La Fontaine emploie un substantif au huitième vers pour désigner le Renard, « le drôle » (v. 8). Ces personnifications ont pour but de rendre le récit comique et par conséquent, plaisant.

Pour finir, différentes formes de discours sont employées tout au long du récit. En effet, nous nous apercevons du fait que, du premier au huitième vers, excepté au cinquième, les verbes sont employés au passé simple, « se mit » (v. 1), « retint » (v. 2), « fut » (v. 3 et 6), et renvoient à l’action effectuée par les protagonistes. De plus, malgré l’absence d’indicateurs temporels, nous pouvons voir que les vers racontent différentes étapes de la fable à un rythme rapide, assurant la progression du récit. On peut donc en déduire la présence d’un discours de forme narrative. Ce dernier est combiné à un discours descriptif, notamment dans le cinquième vers où la manière

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